Soins postopératoires et rééduction fonctionnelle Juste après l'intervention : Lutter contre la douleur
C’est probablement le soin postopératoire le plus important, mais c’est souvent le plus négligé. Les opérés souffrent. Les muscles incisés font mal.
Le simple fait de respirer, de tousser, de s’asseoir. peut être extrêmement douloureux. Lorsqu’il s’agit d’une appendicite, la douleur s’estompe rapidement.
Lorsqu’il s’agit d’une intervention plus importante, les douleurs peuvent durer très longtemps.
Le rôle des anesthésistes et des infirmières devrait donc être, notamment, d’interroger le patient sur la douleur, et de soigner celle-ci grâce à des médicaments appropriés. Malheureusement, ce symptôme est souvent négligé en France, probablement pour des raisons culturelles, qui font de la douleur un phénomène fortement connoté moralement. La personne qui se plaint de souffrir s’entend souvent répondre de prendre son mal en patience, alors qu’il n’y a pas plus insupportable que la douleur. De plus, de récentes enquêtes ont montré que les médecins sont assez peu enclins, dans notre pays, à traiter efficacement la douleur, qu’ils perçoivent avant tout comme un signe clinique, et non comme une sensation du patient. Il n’en va pas de même dans les pays anglo-saxons, où le traitement de la douleur fait partie intégrante du rôle des soignants, comme tout ce qui peut rendre plus confortable le séjour du patient à l’hôpital. Les médicaments antidouleur (comme la morphine)y sont administrés sans états d’âme, en tenant compte des indications du patient du patient lui-même, sans attendre que celui- ci souffre, mais à titre préventif. Il devrait en être ainsi dans notre pays, mais il semble que nous ayons encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine. On sait que la reprise précoce de la marche, en particulier chez le sujet âgé, mais aussi chez l’obèse, fait diminuer de manière importante les complications que sont les phlébites des membres inférieurs, les surinfections bronchiques liées à l’encombrement respiratoire ou les escarres. Mais un patient dont tous les membres sont douloureux ne se lèvera pas volontiers. Le traitement dé la douleur est donc un élément indispensable de la convalescence.