Quelles sont les différences entre la virulence et la contagiosité d'un virus?
La virulence se définit par la capacité d’un virus ou d’un agent infectieux d’induire une maladie grave. La contagiosité se définit par la capacité d’un virus ou d’un agent infectieux à être transmis d’une personne à l’autre. Le rhume est dû à un virus très contagieux, qui est peu virulent (guérison spontanée). Inversement, certaines méningites virales, parfois sévères, sont dues à des virus qui sont peu contagieux. La naissance d’une pandémie grippale peut résulter de la transformation d’un virus virulent et peu contagieux, qui devient contagieux et va pouvoir diffuser rapidement.
Des chercheurs suisses, bien placés pour s’inquiéter d’une telle question, se sont intéressés au risque de transmission du virus via les billets de banque qui circulent chaque jour par milliards, de mains en mains. Ils ont analysé la stabilité de virus influenza A (H3N2 et H1N1) et B sur ces supports. Des inoculums de différentes concentrations, en présence ou non de mucus respiratoire, ont été déposés sur des billets afin île mesurer la survie et le degré d’infectiosité des virus. Pour reprendre leurs conclusions, «les résultats ont montré que la concentration de l’inoculum et l’apport de mucus respiratoire prolongent la survie des virus sur les billets de banque. Ainsi l’infectiosité des virus A (H3N2) à fortes concentrations (correspondant aux concentrations cliniques) et en présence de mucus peut persister jusqu’à 17 jours sur des billets, alors qu’à la même concentration mais sans mucus, les virus ne survivent que deux jours. De même, la persistance des virus influenza B qui ne dépasse pas 1 à 1 heures peut être prolongée jusqu’à 24 H en présence de mucus. »
D’autres études sont en cours pour identifier les facteurs, comme la température, l’humidité, le pH intervenant dans la stabilité des virus dans l’environnement comme le type de surface ou les conditions expérimentales. La surprenante stabilité des virus de la grippe sur les billets de banque incite à penser que la contamination environnementale pourrait participer à la pandémie et justifie les recommandations d’hygiène générale comme le lavage ou la désinfection des mains.