Prévention et lutte contre les cancers par l’alimentation: LES LÉGUMES CRUCIFÈRES
Ils sont de couleur verte et/ou blanche, et comprennent le brocoli, le choux de Bruxelles, le chou-fleur, la moutarde, le rutabaga, les légumes chinois, le wasabi, le radis et le cresson. Leur odeur et leur saveur proviennent de leur contenance en soufre. Ils contiennent en effet beaucoup de composés soufrés, dont les isothiocyanates, qui inhibent la formation de tumeurs en diminuant la fréquence des lésions génétiques de l’ADN induites par toutes sortes de carcinogènes chimiques et ils stimulent l’apoptose des cellules cancéreuses du colon. Ils favorisent beaucoup l’action d’en¬zymes protectrices de détoxification, dont la superoxyde dismutase et la glutathion peroxydase, efficaces contre les radicaux libres.
Ils agissent aussi en inhibant les cancers hormono sensibles. Dans une étude épidémiologique de 1996, les auteurs trouvèrent qu’une majorité (67 %) des patients ayant une alimentation riche en crucifères présentait moins de risque carcinogène, surtout sur les cancers du poumon et digestifs. L’Indole 3 carbinol des brocolis agirait en transformant l’œstrogène le plus dangereux, l’oestradiol, hormone pouvant favoriser de nombreux cancers, chez l’homme (prostate) comme chez la femme (sein), en oestrone, environ 40 fois moins puissante. Ainsi, dans une étude des chercheurs américains du centre anti-cancer de Columbus, dans l’Ohio, la combinaison de tomates et de brocolis fut plus efficace à ralentir la croissance des cancers de la prostate que la consommation de tomates ou brocolis seuls, ce qui confirme les recommandations de santé publique de les consommer en association. De plus, le Sulforaphane, égale¬ment présent dans les brocolis et les choux de Bruxelles, inhiberait le développement des cancers hormono-sensibles du sein et du colon.
Plusieurs études prospectives hollandaise, américaine et finlandaise ont pu montrer qu’une consommation en grande quantité de légumes crucifères (plus de 3 fois par semaine) entraînait une réduction significative des risques de cancer pulmonaire. De même, la consommation de 250 g de brocoli et de 250 g de choux de Bruxelles s’est avérée favoriser nettement l’excrétion urinaire de carcinogènes potentiels provenant de viandes trop cuites.
Par ailleurs, les isothiocyanates des crucifères inhibent la croissance et favorisent l’apoptose des cellules cancéreuses de prostate en culture. Les études épidémiologiques actuelles confirment en partie cette hypothèse selon laquelle une forte consommation de crucifères réduirait le risque de cancer de la prostate.
L’Institut national américain du cancer recommande la consommation de 5 à 9 portions de fruits et légumes par jour, sans préciser ce qui est recommandé pour les crucifères. Le résultat d’études prospectives en co-hortes laisse à penser que les adultes devraient consommer au moins 5 portions de crucifères par semaine, si possible en les cuisant à la vapeur pendant un minimum de temps.