Prévention des problèmes cardio-vasculaires: intérêt des Nutriments
Le Coenzyme Q10
C’est une substance proche des vitamines que l’on trouve dans beaucoup d’aliments tels que les sardines, les saumons, les maquereaux, les abats de porcs, mais qui est aussi synthétisée par le corps humain. Les premiers chercheurs qui la découvrirent l’appelèrent ubiquinone, car on peut la trouver partout dans l’organisme. Mais sa production commence à décliner à partir de l’âge de 40 ans. Le nom coenzyme signifie que c’est une enzyme qui agit avec les autres enzymes pour que le métabolisme humain continue à fonctionner correctement. Lorsque ses taux commen-cent à diminuer, cela conduit à un vieillissement cellulaire, voire à des maladies cardiaques et cancéreuses.
Son rôle est notamment la production d’énergie vitale pour notre corps. Dans les mitochondries intracellulaires où il abonde, le Coenzyme Q10 aide à la formation de PATP (adénosine triphosphate), qui fournit au corps l’énergie dont il a besoin en permanence. Comme le muscle cardiaque consomme énormément d’énergie, les cellules du cœur requièrent beaucoup de coenzyme Q10 pour travailler au maximum de leur capacité. Ainsi, les niveaux tissulaires de coenzyme Q10 dans le cœur sont souvent 10 fois supérieurs à ceux des autres organes du corps, y compris le cerveau. S’il y a un déficit en coenzyme Q10, cela se traduira par des troubles cardiaques pouvant aller jusqu’à une insuffisance cardiaque.
Le coenzyme Q10 est également un anti-oxydant puissant et il permet de maintenir les taux de cholestérol total bas. On retrouve des taux bas de coenzyme Q10 dans de nombreuses maladies telles que l’hypertension artérielle, l’athérosclérose, le diabète de type II, les troubles lipidiques et l’Alzheimer.
Selon les études scientifiques, 39 % des patients ayant une hypertension artérielle essentielle ont une carence en coenzyme Q10, alors que seule-ment 6 % des patients n’ayant pas d’HTA ont un taux bas de coenzyme Q10. Lorsqu’on traite un patient en le supplémentant en coenzyme Q10, il faut environ 3 à 6 semaines avant que ce traitement commence à être bénéfique. Lorsque les patients souffrent d’une hypertension ou d’un problème cardiaque, il faut tripler, voire quadrupler la dose de coenzyme Q10, pour que cet apport soit efficace (200 mg par jour). Il diminue notamment les chiffres de pression artérielle systolique et diastolique.
Ceux qui commencèrent l’étude avec des taux sanguins bas de coenzyme Q10 furent ceux qui répondirent le mieux au traitement. Près de 50% des patients qui prenaient des médicaments antihypertenseurs avant fu-rent capables de réduire ou d’arrêter leur traitement anti-hypertenseur. Le coenzyme est très bien toléré, même à fortes doses. De plus il diminue les taux sanguins de certains facteurs de risques cardio-vasculaires : le cholestérol total, le LDL, le glucose sanguin et il améliore la sensibilité à l’insuline. Les formes hydrosolubles de coenzyme Q10 sont celles qui sont les mieux absorbées et assimilées.
La L-Carnitine
Il s’agit d’une substance proche des acides aminés, qui provient de deux acides aminés, la lysine et la méthionine. Elle joue un rôle de navette amenant les acides gras dans la mitochondrie pour qu’ils soient utilisés sur le plan énergétique. De plus, il y a une synergie d’action entre coen-zyme Q10 et L carnitine, car cette dernière produit aussi de l’énergie en brûlant les graisses du cœur, des muscles et du foie. Lorsqu’il y a baisse d’oxygène dans le sang, le cœur ne peut stocker des quantités suffisantes de carnitine, ce qui conduit à des risques de troubles cardiaques. La L-Carnitine est utile en tant que traitement adjuvant dans le cadre de l’hypertension, du diabète, des troubles cardiaques et métaboliques.
On trouve surtout de la carnitine dans la viande et les produits laitiers, ou lorsque les gens consomment suffisamment de lysine, son précurseur, contenue dans les légumes.
Elle augmente également l’action des vitamines C et E. La dose quotidienne recommandée est de 1000 à 2000 mg, en deux prises, pour avoir une action sur la tension artérielle.
La L-Arginine
C’est l’un des principaux acides aminés, nécessaires à la synthèse des protéines. Elle est utilisée par le corps pour synthétiser du nitrate d’oxy-gène qui diminue la vasoconstriction et donc la pression artérielle. Elle joue un rôle dans la réparation tissulaire, la synthèse hormonale, notamment de l’insuline et de l’hormone de croissance.
On la retrouve dans les lentilles, les noix et les cacahuètes. Elle peut activer le virus herpès chez les porteurs du virus.
La taurine
C’est un acide aminé qui circule librement dans le cerveau, la rétine et le muscle cardiaque. Des études ont montré qu’elle peut diminuer la tension artérielle et le rythme cardiaque. Dans une étude sur 19 patients hypertendus, après administration de 6 g de taurine par jour, pendant 7 jours, on observe une diminution de la systolique de 9 mm et de la diastolique de 4 mm. D’où l’importance d’une supplémentation de 1 à 1,5 g par jour.
La N-Acétyl Cystéine
Il s’agit d’une forme d’un acide aminé appelé la cystéine, importante, du fait de sa puissante action anti-oxydante, qui peut améliorer la fonc¬tion endothéliale dans l’aorte. Elle diminue également le taux sanguin d’homocystéine, en réduisant la résistance artérielle, et elle diminue la tension artérielle par une action sur les canaux calciques.
Une dose quotidienne de 500 mg est recommandée.
Le rôle des oméga 3
Les acides gras sont les principaux composants des graisses, comme les acides aminés le sont pour les protéines. Ils sont constitués de chaînes de carbone terminées à leurs extrémités par des atomes d’hydrogène : on parle alors d’acides gras saturés. Si au moins deux atomes de carbone ont laissé partir des atomes d’hydrogène, ils se lient alors entre eux par une double liaison, provoquant la formation d’acide gras insaturé. S’il n’y a qu’une seule paire de carbone qui forme cette double liaison, on parle d’acide gras non-insaturé.
En fonction de la localisation de cette double liaison, on parle d’oméga 3. d’oméga 6 ou d’oméga 9.
On retrouve les oméga 3 dans les poissons d’eau froide, les graines de soja, l’huile de lin, les noix. Les trois oméga 3 clés sont l’acide alpha linolénique (AAL), l’acide eicosapentaenoique (AEP), l’acide docosahexaenoique (ADH).
Depuis de nombreuses années, plusieurs études randomi¬sées et contrôlées en double aveugle ont confirmé l’action des acides gras sur la tension artérielle et les problèmes cardiaques.
Les oméga 3 permettent également d’améliorer la sensibilité à l’insuline, de réduire l’inflammation, l’agrégation plaquettaire et l’athérosclérose, grâce aux prostaglandines et ils ont également une action préventive sur le cancer.
La dose quotidienne nécessaire est de 3 à 4 grammes d’oméga 3, en cas d’hypertension, soit en capsules, soit par la consommation de hareng, de maquereau et de saumon, tous poissons d’eau profonde. Mais il ne faut pas perdre de vue que les poissons, surtout s’ils sont gros (thon, espadon, requin) et vivent près des côtes, risquent parfois d’être contaminés par des pesticides, des métaux lourds (mercure) ou des PCB.
Les graines de lin
Elles étaient déjà consommées par les Égyptiens pour leurs propriétés sur la santé. Leur action est liée à leur richesse en acides gras essentiels, l’acide alpha linolénique, qui protègent nos cellules membranaires. No¬tre corps utilisera alors cette molécule comme précurseur pour synthé¬tiser des oméga 3. On peut mélanger l’huile de lin avec d’autres huiles, des herbes et de l’ail, mais on ne peut la faire cuire, car cela détruit tous ses principes actifs.
L’huile d’olive
Elle est riche en acides gras mono-insaturés comme les oméga 9, en¬core appelés acide oléique, mais elle contient également des acides gras polyinsaturés. Elle fait partie du régime crétois ou régime méditerranéen et permet de diminuer les risques d’hypertension et de problèmes cardiaques. Lors d’une étude randomisée en double-aveugle, elle fut donnée comparativement à l’huile de tournesol et l’on s’aperçut qu’elle diminuait la pression systolique de 8 mm et la pression diastolique de 6 mm, tout en diminuant de 48 % le besoin d’un traitement anti-hypertenseur, alors que l’huile de tournesol ne le diminuait que de 4 %.
Dans une autre étude, les chiffres de pression artérielle systolique et diastolique s’élevèrent lorsque l’on retira l’huile d’olive de l’alimen¬tation des patients et qu’on la remplaça par des acides gras saturés.
Les flavonoïdes
Il s’agit de substances naturelles retrouvées dans les fruits et légumes, dans les groseilles la rutine, le vin rouge (quercétine), le thé vert (epicatechine), le soja (daidzeine, genisteine), mais aussi les pommes, les cerises, les framboises, les fraises, les citrons, les oignons, le persil, les brocolis et le céleri. Ils ont notamment une action sur la muscula¬ture vasculaire, les taux sanguins des mauvaises graisses (cholestérol total et LDL), et réduisent le risque de formation de caillots sanguins dans les artères coronaires, réduisant notamment l’agrégation plaquettaire. Ils ont également une action anti-inflammatoire. Une étude portant sur une plante riche en flavonoïdes, l’Achillei Whilhelmsii, a montré qu’elle avait une action positive sur la tension artérielle, tant systolique que diastolique, et sur les mauvaises graisses (LDL, choles¬térol total).
Posologie quotidienne recommandée: 150 à 300 mg d’extrait de pépins de raisins.