Prévention des maladies congénitales et héréditaires
Le fardeau génétique ne peut être complètement aboli dans une population d’où la nécessité à prévenir et de traiter la pathologie héréditaire.
Étant donné la présence de néomutations, il persistera dans chaque population une proportion d’individus porteurs d’anomalies génétiques. Par ailleurs le nombre de maladies génétique q qi bénéficient aujourd’hui d’une thérapie efficace est encore faible. D’où l’importance de l’action préventive pour ce groupe de pathologies. Cette prévention peut être effectuée à l’échelle de 1 population ou à l’échelle du couple.
Prévention a l’échelle de la population
Cette prévention s’adresse à la population en général et aux populations à risque. Elle vise l’éviction de facteurs de risque communs ou spécifiques à certaines populations.
À l’échelle d’une population à risque
Détection des hétérozygotes
a) La détection des hétérozygotes pour un gène autosomal récessif permet de recenser les personnes à risque et de prévenir l’apparition de sujets malades dans leur descendance. Cette méthode ne s’adresse bien sur qu’à une population à risque (ou famille à risque).Dans cette population la fréquence du gène est élevée.
La connaissance par chaque individu de son état hétérozygote lui permettra une demande de conseil génétique et de diagnostic prénatal avant la procréation.
Cette détection peut sélection faire sur :
* Des arguments cliniques: exemple rechercher les signes minimes d’une ataxie de fridreich scoliose, pieds creux,…)
* Les arguments d’exploration: exemple un examen audio métrique pour une surdité.
* Des arguments biologiques: exemple une électrophorèse de l’hémoglobine pour une anémie chronique hémolytique congénitale et même une analyse de l’ADN pour les maladies à gène connu.
b) La détection de l’hétérozygote pour un gène récessif lié à l’X concerne les mères pouvant être conductrices.
Elle s’adresse généralement à une population limitée plutôt une famille à partir d’un cas-index, et permet ainsi de recenser les femmes pouvant donner naissance à un garçon malade.
Exemple: hémophilie A, déficit en G6PD,
Dystrophie musculaire de Duchenne.
Dépistage néonatal de maladies graves:
Il s’agit d’un dépistage systématique d’une maladie déterminée chez tous les nouveau-nés d’une population à risque, dans l’objectif d’un traitement efficace avant tout signe clinique de la maladie.
a) Caractéristiques de la maladie: elle doit être:
-fréquente dans cette population
-avoir un tableau clinique qui compromet sérieusement l’avenir du sujet atteint.
-bénéficier d’un traitement efficace et à coût faible.
b) Conditions de ce dépistage:
-le diagnostic de l’affection doit être possible par une étude biochimique ou autre examen complémentaire avant l’apparition des premiers signes cliniques caractéristiques.
-les techniques de diagnostic doivent être simples et fiables.
c) Le traitement de la maladie
Doit être possible, son application doit être à la portée de la population, et son efficacité doit être certaine. Chez un nouveau-né lorsque le diagnostic est fait, le traitement réalisé, l’évolution clinique doit être normale.
Prévention a l’échelle de la famille ou l’individu : le conseil génétique
Définition
Le conseil génétique est l’évaluation d’un risque de malfaçon d’origine génétique, avant que celle-ci ne survienne éventuellement, et si elle est survenue, c’est la détermination des causes de cette malfaçon.
Circonstances du conseil génétique:
Le conseil génétique est demandé par la famille, le couple, l’individu ou le médecin trai: lorsqu’un risque de maladie génétique existe. Ainsi plusieurs circonstances peuvent se présenter
* la demande peut être formulée:
– par des parents après la naissance d’un ou de plusieurs enfant(s) porteur(s) d’une mai héréditaire ou supposée être héréditaire.
– par un patient parce que lui-même, son conjoint ou un apparenté souffre d’une mal héréditaire ou supposée l’être, cette demande peut avoir lieu avant la procréation ou même avant le mariage.
– par un couple ayant un projet de mariage entre apparentés.
* La demande peut-être orientée par le médecin traitant à l’occasion de la découverte : pathologie génétique dans la descendance.
Conditions d’un conseil génétique:
Avant de donner un conseil génétique, il faudrait:
Effectuer une enquête familiale correcte pour:
* Rechercher d’autres cas familiaux ce qui aiderait au diagnostic de la pathologie et de la transmission.
* Évaluer la parenté entre le ou les consultant(s) et le ou les malade(s).
* Évaluer le degré de parenté entre les conjoints ou futurs conjoints en cas de mariage consanguin avec recherche d’une pathologie possible dans les 2 branches dont la transmission est récessive autosomique.
S’assurer du caractère héréditaire ou non de cette pathologie et si oui préciser le ou les mode(s) de transmission connu(s) pour cette pathologie.
Tenir compte de l’état psychologique du ou des consultants, de leur niveau intellectuel afin que le conseil donné soit correctement compris et donc appliqué.
Ne jamais donner une réponse brusque et directe.
Le conseil génétique facile
Lorsque la pathologie est connue, ainsi que son mode de transmission monogénique bien établi, dans ce cas le conseil génétique est facile et peut être donné par le médecin de famille bien informé.
Évaluation du risque : l’évaluation du risque d’une maladie héréditaire se fait en fonction du déterminisme génétique de la maladie. C’est le calcul de la probabilité de la survenue d’une maladie génétique. Le risque de récurrence: risque de réapparition d’une maladie déjà présente dans la descendance.
Maladie génique
a- Autosomique dominante à pénétrance complète:
La maladie s’exprime chez tout sujet porteur du gène à l’état hétérozygote. Un sujet malade a un risque de 50% de donner naissance à un enfant malade.
Un sujet sain n’a pas de risque d’avoir un enfant malade.
Ainsi tout apparenté sain à un sujet malade n’a pas de risque d’avoir une descendance malade.
b- Autosomique récessive:
– pour un couple ayant déjà eu un enfant atteint, le risque de donner naissance à un autre enfant malade est de 25%,à chaque grossesse, puisque les 2 membres de ce couple sont forcément hétérozygotes.
-pour le germain d’un malade ou pour le malade lui-même, le risque d’avoir une descendance atteinte est faible à condition qu’il n’y ait pas d’union consanguine.
* Pour le sujet malade, la descendance sera toute hétérozygote.
* Le germain sain du sujet malade a une probabilité de 2/3 d’être hétérozygote.
L’état de leur descendance dépendra ainsi du type d’union contractée (conjoint apparenté ou pas)
Pour les autres apparentés au sujet malade, le risque d’avoir un enfant atteint dépend du lien de parenté avec le propositus et du type d’union contractée.
c- Dominante liée à l’X:
Lorsque la maladie s’exprime aussi bien chez la fille que chez le garçon et en l’absence d’une létalité chez l’hémizygote, le risque dépendra seulement du parent malade.
* La mère malade a un risque de 50% de donner naissance à un enfant malade quel que soit le sexe.
* Le père malade aura:
une descendance féminine toute malade,
une descendance masculine toute saine.
N.B: Tous les sujets considérés ici sont hétérozygotes pour le gène. Une fille homozygote naîtra de l’union de 2 parents malades.
d- Récessive liée à l’X:
Le risque dépend dans ce cas du parent porteur.
* Le père malade aura une descendance cliniquement saine, toutes ses filles seront conductrices.
* La mère conductrice aura un risque de 50% de donner naissance à un garçon malade
et un risque de 50% de donner une fille conductrice.
* Devant un garçon porteur d’une maladie récessive liée à l’X, le calcul du risque récurrence dans la fratrie ou l’apparition de la maladie chez les apparentés dépend du caractère mutationnel ou pas de la pathologie dans cette famille. Il est donc nécessaire de vérifier la situation de la maladie par l’enquête familiale que l’on complète lorsque cela est possible par les examens complémentaires appropriés.
e- Polygénique: Dans une famille ou il y a eu apparition d’une maladie polygénique risque de récurrence existe et dépend de plusieurs facteurs .
Anomalie chromosomique
a) A partir d’un enfant porteur d’une anomalie chromosomique.
Il est souhaitable de faire systématiquement le caryotype des parents d’un enfant présentant une aberration chromosomique.
* Le caryotype des parents est normal, il s’agit donc d’une anomalie de novo apparue chez leur enfant et le risque de récurrence est très faible.
* Le caryotype de l’un des 2 parents au moins porte une anomalie équilibrée, dans ce cas le risque de récurrence est élevé. Il y a nécessité de pratiquer un diagnostic prénatal pour les grossesses ultérieures.
b) Pour une femme âgée: le risque de donner naissance à un enfant porteur d’une anomalie chromosomique de novo augmente avec l’âge de la femme. Ce risque s’élève à partir de 35 ans et devient encore plus important à partir de 38 ans.
Le conseil génétique n’est pas difficile dans le cas d’une anomalie chromosomiques le risque peut être calculé après établissement du caryotype des. patients pouvant porter l’anomalie.
Le conseil génétique difficile
Le conseil génétique est parfois difficile à donner en raison de la pathologie qui motive la demande; de la prédisposition du couple à l’application du conseil génétique.
Dans tous les cas il faut faire une enquête familiale correcte, une étude de la pathologie et ne pas brusquer le couple demandeur du conseil par des confirmations.