Pourquoi a-t-on la peau plissée aprés un bain prolongé ?
La couche supérieure de la peau, lepiderme, est riche en surface en kératine. C’est à cette protéine, organisée en filaments, que l’on doit la résistance de la peau aux agressions extérieures. Elle a aussi pour rôle de retenir l’eau évaporée par le corps, et de fortement limiter l’entrée d’eau venue de l’extérieur. Sans elle, nous gonflerions à la moindre pluie et ne pourrions nous laver!
Au niveau de la face ventrale des mains, des doigts en particulier, et du côté plantaire des orteils, la kératine est sans cesse soumise à des frottements. Plus souple que partout ailleurs, elle est un peu moins efficace dans sa fonction d’imperméable, d’autant qu’elle ne dispose pas de glandes sébacées, comme c’est le cas partout ailleurs sur le corps. Les glandes sébacées sont associées aux poils. Le sébum quelles fabriquent jouerait un rôle dans le contrôle de l’évaporation. Dans l’eau, il se comporterait également comme un film huileux étanche. Le conditionnel est de mise, car on n’en a pas la preuve. Le rôle du sébum est avant tout de protéger les poils contre les attaques microbiennes.
Au cours d’un long bain, l’eau pénètre donc un peu lepiderme moins protégé des doigts et des orteils. La peau gonfle et devient molle. Elle ne peut toutefois s’étendre comme sa mollesse nouvelle le lui commande: autour des doigts, des orteils, de tout le corps, il n’y a pas de place disponible. Elle s’étire donc perpendiculairement, en se plissant. Voilà pourquoi nous avons des rides au sortir d’un long bain.
L’eau s’insinue ainsi parce que sa teneur en sels divers est plus faible que celle des cellules de la peau. Les lois de l’osmose, qu’on peut résumer au principe des vases communicants, la forcent à entrer dans la peau afin d’y diluer les sels, le but étant que les concentrations s’équilibrent. Dans la mer, c’est l’inverse qui se produit: l’eau de mer sort du corps par les doigts des pieds et des mains, qui se retrouvent également ridés.