Pour vivre plus longtemps : marchons, marchons…
On a longtemps cru que l’inactivité du corps nous préservant de la fatigue, il suffisait de se reposer pour rester en bonne santé et prolonger notre existence. Autrement dit : pour vivre heureux, vivons couchés. Erreur funeste ! Les biologistes sont aujourd’hui unanimes pour affirmer que le plus sûr moyen de vivre mieux et vieux est tout simplement de marcher.
L’ennemie, c’est la sédentarité, c’est-à-dire la quasi- immobilité. Mais attention ! Le piège de la vie moderne, c’est de croire que l’on est actif lorsque l’on est en voiture ou dans l’ascenseur. Or, dans ces situations le corps n’est pas le moteur du mouvement. En conséquence, le cœur ne change pas de rythme, notre énergie musculaire est inemployée. En revanche, les graisses s’accumulent dans l’organisme et favorisent l’obésité. À l’inverse, il est inutile, et même dangereux, de faire du zèle et de s’attaquer au record du monde de marche de cet Allemand qui a parcouru 50 km en trois heures et demie. Ni trop, ni trop peu. Telle est la règle d’or qui permet d’équilibrer le fonctionnement de nos organes.
Les vrais bénéfices de l’effort ne résident pas dans l’équipement des coureurs de marathon, mais dans la modération des randonneurs du dimanche. L’idéal serait de pouvoir effectuer, chaque jour, une marche d’un pas alerte pendant au moins un quart d’heure. Ce qui stimule à la fois la circulation du sang et la consolidation des os. Voici comment :
En marchant, le pied fonctionne comme une pompe. À chaque pas, la pression exercée sur les veines de la plante des pieds renvoie le sang vers les jambes en direction du cœur. C’est la mise en sommeil de ce mécanisme qui, chez les personnes alitées, provoque ces troubles de la circulation sanguine connus sous le nom de « phlébite ».
Plus méconnu encore est le rôle néfaste de la sédentarité sur la construction permanente de notre squelette. L’absence d’exercice ralentit la reconstitution de l’os qui se détruit progressivement avec l’âge. Résultat, la charpente osseuse d’un individu inactif peut être cinq fois plus fragile que celle d’un sujet un peu sportif. La marche est l’un des moyens permettant, tout au long de la vie, d’entretenir la solidité de cette charpente osseuse, ce qui, au seuil de la vieillesse, limitera les dégâts que provoque la perte de substance des os (ostéoporose).
Ces bienfaits de la marche sont aujourd’hui scientifiquement démontrés. Une étude, la première du genre, a été effectuée aux États-Unis sur 13 000 hommes et femmes observés pendant une période de 15 ans. Elle a prouvé que les personnes qui marchent aussi souvent que possible et à allure modérée, risquent beaucoup moins de mourir d’un accident cardiaque, voire même d’un cancer. Les sujets ont été classés en cinq catégories : en partant de ceux qui étaient totalement sédentaires jusqu’à ceux qui accomplissaient, en moyenne, chaque semaine, une marche d’une cinquantaine de kilomètres. Résultat : chez les hommes sédentaires, les morts prématurées ont été trois fois plus fréquentes que parmi les marcheurs les plus actifs. Chez les femmes, cette fréquence a été quatre fois plus élevée. En outre, la forme physique des marcheurs, évaluée d’après l’état de leur cœur et de leurs poumons, était particulièrement spectaculaire.