Pour donner du volume aux seins
Quand la poitrine se développe mal, ce peut être ovarien, hypophysaire ou les deux.
- Si c’est hypophysaire, les seins, mais aussi les ovaires, seront insuffisants, et les règles perturbées. Dans l’immédiat, en compensant les sécrétions ovariennes, on peut aider le développement des seins; mais il ne faut pas le faire trop tôt, pour ne pas inhiber les sécrétions de l’hypophyse. Si l’on introduit dans le sang ce que l’ovaire devrait sécréter, l’hypophyse se met au repos; mais, à certaines doses, c’est aussi un moyen de la stimuler. Autrement dit, il faut intervenir suffisamment pour déclencher la sécrétion et compenser la défaillance, mais il faut s’arrêter à plusieurs reprises et relancer le traitement, pour que l’hypophyse soit stimulée et prenne le relais le plus vite possible.
- Si l’hypophyse sécrète suffisamment et si les ovaires, bien qu’ils reçoivent assez d’hormones de l’hypophyse, ne sécrètent pas assez eux-mêmes, parce qu’ils sont paresseux, on peut compenser un peu et à court terme, on obtient alors un développement harmonieux des seins. Mais il faut savoir, là encore, s’arrêter en temps utile pour laisser à l’hypophyse l’initiative de stimuler davantage l’ovaire. Il y a donc une question de dosage, très subtile.
D’autre part, on peut très bien avoir des règles normales et pas assez de seins.
Le problème des règles est un problème de développement de l’utérus. Or, l’utérus peut avoir une sensibilité suffisante aux hormones ovariennes, et les glandes mammaires une sensibilité insuffisante. Il faut alors des dosages très fins, très précis, pour pouvoir agir sur les seins sans agir sur l’utérus.
On doit créer une rupture de traitement pendant la ponte de l’ovule et provoquer une sorte de cycle artificiel avec applications externes d’hormones au niveau des seins, en respectant le cycle menstruel. Ainsi, le développement de la muqueuse utérine, puis la desquamation que représentent les règles, se produisent en temps utile.
On réussit souvent à donner du volume aux petits seins tout en respectant les règles, c’est facile. Pendant la première partie du cycle, du 6e au 13e jour, il faut masser localement les seins avec certains médicaments qui sont l’équivalent de ce que sécrète normalement l’ovaire pendant cette période; puis on observe un temps d’arrêt, et l’on reprend le 1 7e jour du cycle, avec un produit contenant une proportion d’estrogènes et de progestérone analogue à ce que devrait normalement, physiologiquement, sécréter l’ovaire.
Cette alternative est un peu comme celle de la pilule, avec cette différence que la pilule est prise de façon continue, alors que là, le traitement est discontinu, et respecte les quantités relatives d’estrogènes et de progestérone, qui sont différentes dans la première et la deuxième moitié du cycle. De même, il faut prescrire des doses progressives dans chacune des deux parties du cycle. On ne doit jamais oublier que, même introduites par la peau, ces hormones passent dans le sang, et autant on peut régulariser des perturbations utérines .ivec un traitement bien dosé, autant on peut créer des perturbations avec un traitement ma! conduit. Heu- teusement, on arrive maintenant à suivre la physiologie, voire à la rétablir.
Quand les règles sont irrégulières, l’ajustement est seulement un peu plus compliqué. On doit tenir compte de la date de l’ovulation, interrompre parfois le 11e jour.
Tout cela exige des dosages minutieux pour connaître les sécrétions propres à chaque femme en estrogènes et en progestérone, dosages faits à plusieurs moments du cycle pour en déterminer le profil.
Faire faire un examen à n’importe quel jour du cycle, cela ne veut rien dire, et un examen en fin de cycle ou en début se révèle insuffisant. Pour que ces traitements réussissent, il faut effectuer plusieurs dosages au cours du cycle et, au besoin, durant deux ou trois cycles d’affilée. Ces dosages répétés mais faciles à faire dans les urines, montrent les sécrétions qui manquent. On adapte alors le traitement à chaque cas en respectant les phases de ponte et de règles. On arrive de cette façon à obtenir des seins tout à fait corrects, en complétant le traitement par un développement musculaire; tout se passe alors sans problème… quitte à réadapter les doses, en cours de traitement.
Je peux donner l’exemple d’une jeune fille qui, à vingt-trois-vingt-cinq ans, n’avait pas de seins du tout; elle a suivi un traitement de développement pendant six mois, puis l’a arrêté, l’a repris… et elle a maintenant des seins très agréables.