Pathologie de l'estomac
Parmi les affections de l’estomac, certaines peuvent bénéficier d’un traitement diététique. Ce sont :
— les gastrites, les ulcères gastro-duodénaux, pour lesquels l’attitude diétothérapique suivra les mêmes principes ;
— les gastrectomies partielles ou totales, pour lesquelles la diétothéra- pie est particulière.
Diétothérapie des gastrites et des ulcères gastro-duodénaux
Principe
Ces régimes ont pour but commun d’éviter :
— l’hyperkinésie : pour cela il faudra éliminer tous les aliments susceptibles de provoquer une irritation mécanique de l’estomac, en particulier tous les aliments à fibre dure ;
— l’hypersécrétion ; la suppression de certains aliments irritants tels les épices, les fritures, l’alcool, associée à des règles d’hygiène strictes permettront de diminuer les sécrétions gastriques ; au besoin, on pourra employer des aliments tampons, tels le lait et ses dérivés.
Modalités pratiques
Compte tenu de l’action rapide et efficace des antiulcéreux et des inhibiteurs de la sécrétion acide actuellement à la disposition des médecins, la diétothérapie a perdu de son importance, et le classique régime lacté en période de crise est quelque peu désuet.
En fait, il est utile de respecter une hygiène alimentaire proche d’un régime normal : les aliments et boissons susceptibles d’entraîner une hypersécrétion gastrique sont à surveiller (alcool, épices principalement). Les boissons gazeuses, apéritifs, digestifs, café et thé en excès sont déconseillés.
On insistera sur certaines règles d’hygiène de vie toutes aussi importantes que le régime :
— prendre les repas à heures régulières ; manger lentement, bien mastiquer les aliments, et boire peu pendant les repas ;
— recommander une bonne hygiène dentaire ;
— proscription du tabac, surtout à jeun.
Les ulcères compliqués
En cas de sténose
On se trouve en face d’un malade dénutri et déshydraté.
La diétothérapie sera celle des dénutritions protéiques. Suivant l’importance de la sténose, l’alimentation sera prise per os, sous forme liquide et fractionnée ou bien par sonde, en continu, à la nutripompe.
Cette réalimentation permet de restaurer l’état général du malade, qui pourra être opéré dans les meilleures conditions.
En cas d’hémorragie digestive
Il est préférable les premiers jours de mettre en route une réanimation par voie veineuse en autorisant des boissons glacées.
Puis on passe à une alimentation lisse, glacée : lactée et glucidique avec un bon apport vitaminique.
Ensuite, on suivra les étapes précédemment décrites : régime sans fibres strict semi-liquide puis pâteux ; toujours fractionné et de petit volume.
En cas de suspicion de perforation
Toute alimentation per os ou par sonde sera exclue. L’alimentation parentérale seule sera employée.
Diétothérapie des gastrectomies
Qu’il s’agisse d’une gastrectomie partielle ou totale, les principes diétothérapiques seront les mêmes ; dans tous les cas, l’état nutritionnel préopératoire conditionnera le pronostic postopératoire.
Diétothérapie des gastrectomies
Elle aura pour but de restaurer l’état nutritionnel du patient et de le conduire dans les meilleures conditions possibles à l’opération. Cette réalimentation se fera suivant les mêmes modalités que pour tout malade en état de dénutrition protéique, per os ou par sonde, en continu, suivant les cas.
Diétothérapie postopératoire
Les principes de cette alimentation sont les suivants :
Elle doit être :
— fractionnée, la capacité de l’estomac étant limitée ou nulle ;
— suffisamment riche en protéines et en calories pour maintenir un état nutritionnel satisfaisant et éviter ainsi les complications (fistules, suppuration, retard de cicatrisation).
Comme dans toutes les affections de l’estomac, cette alimentation devra également être non irritante, pour le petit estomac, ou pour la bouche d’anastomose en cas de gastrectomie totale ; et de consistance molle, sans fibres dures pour éviter l’hyperkinésie. De plus son pouvoir ostnotique devra être modéré ce qui exclut les préparations trop salées ou trop sucrées.
Traitement diétiqueaprés une gastrectomie partielle
Il doit permettre au patient d’atteindre le plus rapidement possible une ration quotidienne supérieure à 2 000 calories et à 80 g de protéines.
Ce taux peut être atteint :
— en fractionnant l’alimentation en prise de 100 cm3 au début ;
— en augmentant l’apport calorique de 150 à 200 calories par jour, et l’apport protéique de 10 à 20 g de protéines par jour. p. 208).
* Le premier jour après l’arrêt de l’aspiration, l’apport calorique sera réduit à des tisanes sucrées (50 g de glucides) (voir tableau)
* Pendant la convalescence, cette ration doit être maintenue quantitativement et qualitativement afin de stabiliser le poids du patient avant sa reprise d’activité. Lorsque le malade se sent ballonné il est nécessaire de fractionner les prises alimentaires et d’ajouter une collation l’après-midi, mais cette phase est transitoire et on doit parvenir tôt ou tard à faire retrouver au gastrectomisé un rythme normal de 3 repas par jour.
Surveillance
Périodiquement, il faudra revoir le gastrectomisé, le peser, procéder à un interrogatoire alimentaire, veiller à ce que sa ration calorico-protéique quotidienne ne soit pas insuffisante, élargir ou supplémenter son régime si nécessaire.
Diététique des complications
Le dumping syndrome, qui serait lié à l’arrivée brutale dans le jéjunum d’un bol alimentaire hypertonique, demandera les mesures diététiques suivantes :
— suppression :
— des aliments très sucrés ; confiture, miel, sirop non dilué, jus de fruit ;
— parfois du lait et des aliments riches en lactose ;
— quelquefois des pommes de terre et autres féculents ;
— éventuellement d’autres aliments qu’il faudra rechercher à l’aide d’un interrogatoire alimentaire soigneux ;
— de plus, il faut veiller à ce que les repas soient de volume modéré, à température moyenne (pas de glace ni de plats ou de boissons brûlants).
Il faut rappeler l’importance d’une bonne mastication et déconseiller fortement l’alcool.
Les diarrhées peuvent être liées
— soit à une intolérance alimentaire, il faudra alors faire une enquête alimentaire pour détecter l’aliment responsable et le supprimer de l’alimentation ;
— soit à une infection colique qui sera traitée pour son compte.
- Traitement diététique aprés gastrectomie totale sur concér de l’astomac
Concér de l’éstomac
A tous les stades diététiques postopératoires, les problèmes sont considérablement plus complexes que dans la gastrectomie partielle.
En effet, les sujets sont en moyenne plus âgés, et surtout souvent plus dénutris. La réalimentation sera donc plus longue, plus difficile, la convalescence plus prolongée, les troubles fonctionnels plus nombreux.
Les étapes de la réalimentation se feront suivant les mêmes modalités que pour la gastrectomie partielle, mais elles seront souvent plus longues. Aussi, pour assurer un apport calorique et protéique suffisant, faudra-t-il utiliser souvent l’alimentation parentérale.
Ces patients sont souvent anorexiques, il faudra flatter leur appétit par des préparations appétissantes, et multiplier les repas pour assurer une surcharge calorico-azotée.
Si toutes ces mesures s’avèrent insuffisantes, il ne faut pas hésiter à avoir recours à l’alimentation entérale à faible débit continu par sonde, pour passer un cap difficile.
Au total, pour les affections gastriques, l’alimentation doit être non irritante ; il faudra soit prévenir, soit guérir la dénutrition calorico-azotée.
Vidéo : Pathologie de l’estomac
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