Nouvelles médecines anti-âge : Les lasers de faible puissance (lfp) ou softlasers
Il s’agit de lasers de classe Ilia et b, sans effet thermique, mais qui, selon certains auteurs, entraîneraient des réactions photochimiques et métaboliques sur les tissus cibles. Ce type de traitement fut tout d’abord dénommé « biostimulation », mais lorsque l’on s’aperçut que les faisceaux laser de faible intensité pouvaient aussi bien stimuler qu’inhiber l’activité cellulaire, on utilisa plusieurs termes tels que « Lasers de Faible Puissance », « lasers de faible niveau d’énergie ». En pratique, on utilise des lasers permettant la délivrance aux tissus cibles de 1 à 4 joules par cm2, avec une puissance variant entre 10 et 300 milliwatts.
Ce type de lasers a longtemps été considéré comme sans réelle efficacité, voire même ignoré en Occident, ce qui fait que dans les trente dernières années, la plupart des études publiées ont surtout été réalisées dans les Pays de l’Est (Pr Endre Mester, Hongrie) et en Chine, où ils sont d’usage courant. Certains hôpitaux de Pékin ont même tout un arsenal de lasers de ce type qu’ils utilisent dans de nombreuses indications, dont certaines pourraient être jugées bizarres en Occident, telles que, par exemple, la mise en place de sondes cathéters intra-vasculaires contenant une fibre laser hélium-néon, dans le cadre du traitement de surdités brusques, pour lever un spasme vasculaire. Tant dans les pays de l’Est qu’en Chine, les médecins pratiquent couramment ce type de traitement, qui serait considéré comme un effet placebo par les médecins occidentaux.
Les seuls praticiens occidentaux qui commencent à se servir de ce type de lasers sont les britanniques et les Scandinaves, car il est utilisé par près de 40 % des kinésithérapeutes anglais et près de 30 % des dentistes Scandinaves. Ses principales indications, dans ces deux pays, sont les contusions et luxations, avec douleur et inflammation tissulaire.
Ainsi, lorsque des études cliniques sont réalisées en double aveugle contre placebo, sur des tendons du coude, par exemple, on a pu observer une amélioration tant sur la douleur que sur l’amélioration de la mobilité de l’articulation; mais il faut alors s’assurer d’une longueur d’onde optimale du laser (904 nm ou 632 nm), et de la dose optimale d’exposition au laser. De même, on a pu constater, sur l’articulation de la mâchoire
(temporo-maxillaire), une amélioration de l’ouverture de bouche, une diminution de la douleur à la mastication par rapport à un groupe contrôle. Des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, présentant un syndrome du canal carpien, ont pu voir leurs scores de douleur et mobilité de la main et du poignet améliorés sur une période de 3 mois, par rapport au groupe contrôle.
Il existe donc actuellement deux principaux axes de recherche dans le domaine des Lasers de Faible Puissance (LFP) : la recherche en laboratoire et les études cliniques. Ce sont les résultats obtenus en laboratoire qui sont actuellement les moins ambigus, car aisément reproductibles. Ainsi, sans qu’on en connaisse le mécanisme, la plupart des auteurs retrouvent des changements intracellulaires et tissulaires, chez l’animal, après exposition à certaines longueurs d’onde de lasers de basse énergie.
Effets intracellulaires et tissulaires observés après exposition au faisceau de Lasers de Faible Puissance (LFP).
Les résultats des études réalisées sur des animaux sont contradictoires. Ainsi, les Lasers de Faible Puissance stimuleraient la cicatrisation des blessures chez le rat, mais n’entraîneraient aucun effet chez le lapin, le porc et le chien.
Au niveau intracellulaire, ils entraîneraient une augmentation :
- de la synthèse d’ARN intra-mitochondrial (du protocollagène de type I),
- de la synthèse d’ATP,
- de la synthèse de protéines,
- de la croissance et de la différenciation cellulaire.
Au niveau tissulaire, les LFP entraîneraient une augmentation de :
- de la production de collagène,
- du nombre de fibroblastes,
- de la motilité cellulaire,
- de la libération de neuromédiateurs,
- de la phagocytose,
- de la synthèse de prostaglandines,
- une vasodilatation capillaire, avec formation de néo-vaisseaux.
Effet cliniques
Schématiquement, selon les auteurs qui en auraient l’expérience, les Lasers de Faible Puissance auraient été utilisés, avec plus ou moins de succès, à raison d’une à plusieurs séances par semaine.
- sur les troubles ostéo-articulaires :
dans le traitement des tendinites, de la polyarthrite rhumatoïde, dans la spondylarthrite ankylosante, dans l’arthrose du genou, des mains, du rachis cervical et lombaire.
- dans le traitement des douleurs :
– neuropathiques :
Syndrome du canal carpien, neuropathie diabétique, névralgie post-zostérienne, névralgie occipitale d’Arnold,
– oro-faciales :
chirurgie dentaire, névralgie du trijumeau, douleurs de l’articulation temporo-mandibulaire (Syndrome de Costen), migraines, aphtose buccale, hypersensibilité dentinaire,
– musculaires et osseuses, aiguës et chroniques : névralgie lombo-sacrée, myalgies diverses,
– fémoro-patellaires.
- dans la cicatrisation :
– de blessures
en médecine du sport, notamment les déchirures musculaires et entorses des poignets et des chevilles, tennis-elbow (épicondylite) traumatismes musculotendineux et péri-articulaires,
– d’ulcères, de brûlures et de plaies,
ulcères du diabétique, ulcères variqueux, stomatites, gingivites,
– de cicatrices postopératoires,
au niveau muqueux (bucco-dentaire) et cutané,
– de cicatrices chéloïdes,
– de nerfs : après atteinte neurologique périphérique, telle qu’une paralysie faciale, sur des points « gâchette ».
- sur des points d’acupuncture :
Les LFP auraient, selon certains auteurs, une action « tonifiante » à basse fréquence et une action « dispersante », à haute fréquence, lors de l’irradiation des points classiques d’acupuncture.
• dans un but immunomodulateur :
Ceci serait localement possible grâce à une diminution de la sécrétion de prostaglandines PGE2 et par une augmentation du taux de sécrétion de prostaglandines PGF2, anti-inflammatoires.