Nouvelles médecines anti-âge : Le traitement hormonal substitutif chez la femme
Le traitement hormonal le plus connu est celui de la ménopause ou traitement hormonal substitutif à base d’œstrogènes et de progestérone. Ce traitement était prescrit par la plupart des gynécologues dans les années 80 et 90, pour protéger des bouffées de chaleur, de la sécheresse des muqueuses et de la peau, pour améliorer le sommeil et l’humeur, mais surtout pour prévenir des risques d’ostéoporose liée à la décalcification progressive des os.
Ceci fut remis en question en 2002, à la suite d’une étude américaine sur la santé des femmes, la WHI (Women Health Initiative); 16000 femmes d’une moyenne d’âge de 63 ans, furent traitées, en double aveugle contre placebo par des œstrogènes et de la progestérone. L’étude dut être arrêtée brutalement à la suite de la constatation d’une augmentation du nombre de cancers du sein et des accidents cardio-vasculaires, lorsque l’on comparait avec les patientes traitées par un placebo.
Il y eut alors une vraie controverse entre gynécologues et endocrinologues, les gynécologues voulant surtout éviter le risque de fractures du col du fémur. Cependant, en France, le problème est moins aigu qu’aux Etats-Unis, car il ne s’agit pas des mêmes hormones: celles prescrites aux USA sont d’origine animale (cheval), tandis que celles prescrites en France sont semblables aux hormones naturelles féminines et données aux mêmes doses physiologiques. De plus, les œstrogènes sont administrés sous forme de gel ou de patch cutané, ce qui évite aux œstrogènes d’être métabolisés dans le foie en oestrone, dont on ne connaît pas les risques à long terme.
Pour prendre le moins de risques possibles, il vaut d’ailleurs mieux imiter la nature en prenant à faibles doses des œstrogènes, vingt-cinq jours par mois, avec de la progestérone, les douze derniers jours, en arrêtant ensuite le traitement pendant une semaine, comme s’il s’agissait d’une pilule. L’avantage de cette combinaison est qu’elle se rapproche de la nature, et que la progestérone permet de réduire les risques de cancers liés aux œstrogènes. D’ailleurs, ce type de traitement a ensuite été approuvé lors d’un grand congrès de consensus des gynécologues sur la WHI en 2006 ; ils insistaient sur le fait qu’il fallait éviter les œstrogènes d’origine animale, appliquer les œstrogènes naturels par la peau et non par voie orale, à de faibles doses, en les associant à de la progestérone naturelle.