La grande famille des fruits et légumes : Mon problème c'est?
Globalement, nous sommes tous convaincus que les légumes, c’est bien. Mais de la conviction à la consommation, il existe tout un tas de faux obstacles qui donnent l’impression d’être bien trop hauts pour notre cheval pétri de bonnes intentions. C’est pourquoi de nombreux médecins estiment que de longs discours sur l’intérêt des végétaux sont globalement moins utiles qu’une aide pratique et quelques conseils de base. Voici un petit récapitulatif des problèmes les plus « insurmontables », et leurs solutions les plus simples.
« Je n’ai pas l’habitude de manger des légumes. »: On en parle d’emblée parce que, finalement, c’est surtout là que se situe le blocage. C’est vrai, il faut sauter le pas, penser autrement. Ne chamboulez pas brusquement vos habitudes culinaires si vous n’avez pas trop le réflexe végétal. Procédez par étapes. Commencez par les introduire par petites touches dans votre alimentation quotidienne, vous ne pourrez rapidement plus vous en passer. Vous pouvez piocher des idées parmi ces quel-ques exemples.
• Toujours débuter le repas par une feuille ou deux de salade verte (très important).
• Toujours proposer le fromage, les fruits de mer ou la charcuterie avec de la salade, si possible composée (salade + raisins) ou avec un fruit (pomme ou poire).
• Dans les sandwiches ou les pique-niques,toujours introduire quelques feuilles de salade et rondelles de tomates.
• Ajouter systématiquement un peu d’oignon ou d’ail dans vos plats. UN PEU.
• Couper des fines herbes sur tout ce qui vous passe sous les yeux : omelette, plat chaud, salade…
• Penser aux lamelles de légumes lorsque vous faites cuire des pâtes : courgette, carotte dans le sens de la longueur. Le tout cuit en même temps, facile !
• A l’apéritif remplacer les chips et autres mines de gras par des tomates cerise, des petits bou¬quets de chou-fleur, des radis.
• Sortir des sentiers battus : goûter par exemple le « steak de soja » (tofu) à la provençale, qui « appelle » automatiquement une petite salade.
• En cas de flemme aiguë, préférer les salades archi-simples, type endives ou mâche, à celles en sachet sous vide du rayon frais.
« Ça ne se garde pas assez longtemps. »:
C’est vrai, le frais s’abîme très vite. Mais ce n’est pas une raison pour tout laisser tomber. La plupart des légumes se conservent quelques jours au réfrigérateur, et certains jusqu’à une semaine. Par ailleurs, rien ne vous empêche de faire appel aux surgelés pour les fins de semaine. Quant aux fruits, la plupart supportent parfaitement un peu d’attente, à condition de les placer dans des conditions optimales pour chacun : nous vous donnons tous les conseils dans ce livre.
« Je ne sais pas les choisir. »:
Au marché, expliquez votre cas, très répandu, au vendeur de fruits et légumes. Faites-lui confiance, il vous proposera les produits mûrs pour ce soir, le lendemain, la semaine, vous donnera des tuyaux de préparation, de cuisson, d’association, vous dira avec quelle viande ça va ou ça ne va pas, bref, vous deviendrez incollable sur le fenouil, la betterave ou le soja, des légumes qui vous laissaient terriblement perplexes jusque-là. Les marchands de légumes adorent donner des conseils, c’est vrai !
« Je ne sais jamais si c’est frais. »:
Les légumes sont de plus en plus beaux, calibrés, brillants et… pourtant pas forcément mûrs. Du coup… on ne sait plus trop comment les choisir. Trois points de repère :
• la peau doit être nickel, bien tendue et de couleur homogène (pas de taches ni de blessures, pas d’endroit mou) ;
• l’odeur doit être agréable et très spécifique au produit (poireau, tomate), ou très discrète (pomme de terre, aubergine). En tout cas, ça doit sentir bon ;
• lorsqu’il y a une base (artichaut, chou, salade), elle doit être ferme et jamais brune.
« J’ai l’impression que mes légumes s’abîment entre le magasin et chez moi. »:
C’est un problème que rencontrent majoritaire¬ment des personnes qui font leurs achats en grande surface. Arpenter les allées c’est long (c’est pour la semaine), on fait la queue à la caisse (parfois très, très longtemps), puis retour en voi¬ture avec dans le coffre des sacs de 15 tonnes qui s’écrasent les uns sur les autres. Avec un peu d’organisation, tout s’arrange.
• Dans sa tête, ranger les végétaux dans la même catégorie que les surgelés : « Attention, fragiles ». Donc à choisir en dernier et à poser sur le dessus du Caddie.
• En cas de long trajet entre le magasin et la maison, et si en plus il fait très chaud, penser aux sacs isothermes bien pratiques, voire indispensables en période estivale. A la maison, ranger rapidement ses achats par famille.
– Les produits verts (salade, concombre, épinards, artichaut, poireaux, haricots verts) plongent tout de suite dans le bac à légumes (les débarrasser de leur sac plastique !).
– Les légumes à utiliser le jour même restent sous la main s’il fait frais et obscur, sinon ils rejoignent les produits verts.
– Les pommes de terre, ail et oignon patientent hors du frigo, mais ne subissent ni la pleine lumière ni la canicule.
« Je ne sais pas les préparer / c’est trop long. »:
Fréquent aussi, et en aucun cas une bonne raison de se priver de leurs bienfaits. Vous disposez dans ce livre de dizaines d’idées cuisine à réaliser en quelques minutes chrono. Toutes les astuces ont été testées et approuvées par votre serviteur, qui n’est ni cuisinière ni spécialement créative, juste très gourmande.
« Je laisse tremper les légumes, c’est plus facile que de les rincer. »:
C’est sûr, mais c’est aussi la garantie de perdre une bonne partie des minéraux dans l’eau. Et en plus ça ne rince pas si bien que ça. Donc, là encore, deux conseils à apprendre par cœur.
• Rincer les légumes avec leur peau (l’épluchage éventuel arrive ensuite).
• Ne rien laisser tremper ; passer sous l’eau vive suffit amplement.
• La salade se nettoie toujours soigneusement, feuille par feuille. En cas d’impatience mala¬dive, acheter de la mâche (déjà rincée) ou une endive (dont on passe seulement l’extérieur sous le robinet) mais pas de salades en sachet. Par pitié.
« Je digère mal plusieurs légumes, pourtant j’épluche tout à fond. »:
C’est peut-être ça le problème. Il faut se calmer sur l’épluchage. Par exemple, la peau du concombre contient de la pepsine, une enzyme qui aide à la digestion : pauvre concombre, souvent mal toléré car écorché vif ! En outre, en épluchant, vous vous privez d’une bonne partie des vitamines, minéraux, carotènes et flavonoïdes, c’est vraiment dommage. Enfin, peut-être que ce qLie vous ne supportez pas bien ce sont :
• les fibres dans ce cas faites cuire légèrement tous vos légumes et évitez surtout les crudités trop fibreuses. Des concombres revenus quelques minutes à la poêle, c’est Lin vrai délice !
• les pépins épépinez les tomates, les concombres.
• la méthode de cuisson – personne ne possède de système digestif capable de supporter des fritures à chaque repas. Ce qui n’empêche pas la majorité de nos concitoyens de s’obstiner dans cette voie, quitte à somnoler après chaque repas. Cuisson vapeur + huile d’olive = la réponse aux troubles digestifs de cette catégorie.
« Je prépare tout à l’avance, comme ça je gagne du temps, mais je trouve que les légumes découpés s’abîment vite. Souvent je dois les jeter. »:
Bien sûr qu’ils s’abîment vite ! Pensez que dans la nature, au magasin, dans votre sac, ils ont tout supporté parce qu’ils étaient intacts. Dès que vous les épluchez et les coupez, vous les blessez. Au contact de l’air, la chair se gâte rapidement. Donc, là encore, deux obligations.
• Les crudités se préparent toujours au dernier moment, qu’il s’agisse de légumes ou de fruits. On ouvre en deux les avocats lorsqu’on passe à table, etc.
• Il faut toujours les arroser d’un filet de citron, car la vitamine C empêche les végétaux de s’oxyder et de noircir.
« J’en prépare toujours des kilos et je ne sais pas quoi faire avec les restes. »:
Préparez-en moins ! Sans rire, c’est vrai qu’il vaut mieux éviter de conserver au réfrigérateur des légumes cuits. Une journée ça va, parfois deux mais, au-delà, c’est vraiment risqué voire carrément toxique (épinards). Sans parler de la perte en vitamines.
• On ne prépare pas 6 litres de soupe si l’on vit seul, on adapte.
•On peut congeler de temps à autre des plats, mais il faut néanmoins les consommer rapidement. Bien respecter les normes d’hygiène, employer des sacs de congélation.