Mon foie? connais pas !
le slogan publicitaire d’une grande marque d’eau minérale invite les Français à ignorer leur foie. Non sans raison.alors que les Allemands, les Anglais et les Américains ne prêtent aucune attention particulière à cet organe, les descendants d’Aslérix ont tendance à incriminer leur foie dès qu’ils .1 sentent un peu « patraques ». Il passe injustement pour être le grand ennemi de la forme. Cette méfiance n’est toujours justifiée.
il faut dire que le foie joue un rôle important dans notre organisme. Avec un poids de 1 à 2 kg chez l’adulte, il occupe une place non négligeable dans notre abdomen. Mais, alors que l’on comprend assez facilement les fonctions de l’estomac ou du cœur, celles du foie – cette grosse masse lu une el lisse – restent un peu mystérieuses. C’est d’autant plus vrai qu’il sert de support à cette étrange «vésicule biliaire» qui, comme son nom l’indique, produit la bile, autrement dit le fiel, ce liquide amer que les médecins de Molière associaient à la mauvaise humeur et à la méchanceté, il n sait aujourd’hui que le foie est tout simplement une usine i Mimique miniaturisée. C’est lui qui traite les sucres que nous absorbons pour les mettre en réserve. C’est lui qui fabrique l’urée qui nous permet d’éliminer l’albumine contenue dans les aliments et qui sera, à son tour, rejetée par les reins. C’est encore le foie qui filtre les substances toxiques que transporte noire sang. Quant à la bile, produite en quantités qui dépassent un kg par jour, elle permet d’assimiler les graisses et de faciliter les contractions de l’intestin pour qu’il tienne mieux son rôle de « vide-ordures ».
Responsable de toutes ces fonctions, il arrive que le foie soit un peu surmené. Surtout après un repas trop copieux et iiop bien arrosé de vin et d’alcool. Ces légers troubles sont le plus souvent passagers. Un petit régime, un peu de « diète », comme disaient nos grands-mères, c’est-à-dire de jeûne, y met rapidement fin. Mais ces signaux d’alarme nous invitent .i la prudence. Lorsque les abus de nourriture et d’alcool deviennent une habitude, le foie ne peut plus y faire face. 11 déclare forfait. C’est la cirrhose ! Une maladie grave, dont les français détiennent le taux record, et qui conduit à la mort : un comble pour des gens qui prétendent être des « bons vivants ». Heureusement, ce cas extrême, suicidaire, ne
concerne pas les femmes et les hommes soucieux de leur étal de santé et de leur bien-être.
En conséquence, s’il faut savoir ménager son foie, il convient aussi de ne pas le rendre responsable de maladies imaginaires. Dans un livre demeuré célèbre, « Le foie des Français » (Éd. Stock), le professeur Claude Béraud estime que 80 % des crises de foie sont en réalité des migraines, sans parler des fatigues, des règles douloureuses, des poussées d’urticaire, des pellicules du cuir chevelu, du rhume des foins, et autres affections que l’on attribue à tort au foie.
Conclusion : le foie est incontestablement l’un des organes les plus importants, compte tenu des fonctions multiples qu’il assume dans notre organisme. Il mérite donc d’être respecté. Rien de plus facile lorsque l’on accepte de se soumettre aux quelques règles diététiques indiquées dans les pages précédentes, gouvernées par ce principe fondamental : ne pas dépasser la mesure du bien manger et du bien boire. Il n’est pas indispensable de n’absorber que de l’eau pour pouvoir dire : « mon foie, connais pas ».