L'olivier : l'arbre éternel ?
L’olea europea
L’olivier appartient à la famille des oléacées comme le frêne, ou le jasmin blanc. On estime qu’il existe près de 102 sortes d’oliviers différents qui résulte de toutes les phases successives de domestication de l’homme et de la sélection naturelle. Deux familles restent les plus répandues : l’olea europea, espèce cultivée et au nombre d’individus le plus important et l’olea europea silvestris qui pousse dans les forêts. Ces deux familles ne se ressemblent pas. La dernière famille prend la forme d’un petit arbuste épineux donnant peu de fruits et peu d’huile, mais dont la diversité génétique est importante.
L’olivier est facilement reconnaissable à son tronc noueux, irrégulier et sans épine. Son écorce est brune et crevassée, puis elle devient grise en vieillissant. Les racines de l’olivier ne s’étendent pas à la surface du sol comme la plupart des arbres fruitiers, mais en profondeur. Il pousse sur toutes sortes de terrains, sur les sols calcaires, la rocaille, ou sur des terres arides voire désertiques. Sa forme buissonnante lui donne une apparence hostile qui, naturellement, le protège des animaux et des intempéries. A l’état sauvage, sans taille, l’olivier peut atteindre jusqu’à 20 mètres de hauteur. Les oliviers auxquels on est familier conservent une taille entre 3 et 7 mètres de haut, afin de permettre plus facilement l’entretien et la récolte.
Ses feuilles vert pâle au-dessus et gris argent au-dessous sont simples, ovales et allongées. Elles ont une durée de vie de trois ans environ. Chacune d’elles se rattache aux branches par de simples tiges, ou pétioles très résistants. Les fleurs de l’olivier sont blanches à corolle. Elles sont regroupées en grappe et s’épanouissent vers Mai Juin pour une courte durée. Une grappe de ces fleurs ne deviendra qu’une seule olive. Ce fruit est une drupe en forme d’amande à la pulpe riche en matière grasse. D’abord verte, puis noire à maturité complète, on la ramasse à partir de la fin Septembre jusqu’en Février dans certaines régions. Son noyau est coriace et osseux. Il contient une ou deux graines. L’olive est trop amère pour être mangée à peine cueillie de l’arbre. Pour qu’elle devienne comestible, il est nécessaire de la préparer pour lui retirer son amertume.
Comment le cultive-t-on ?
Le climat méditerranéen doux, ensoleillé et peu humide convient parfaitement à l’olivier. Il accepte une pluviométrie de 220 mm en moyenne, ce qui est la quantité la plus basse pour un arbre fruitier. Il supporte mal les différences brutales de température, mais peut résister au gel jusqu’à -10°C. Sa longévité dépasse celle du chêne puisqu’il peut être deux fois millénaire. Cependant, l’âge exact d’un olivier reste difficile à déterminer étant donné que la dendrochronologie ne peut être appliquée sur lui. En effet, le tronc de cet arbre ne possède pas de cernes réguliers et distincts. Or, ces cercles du bois sont nécessaires à cette méthode de datation. Par conséquent, seules des analyses du bois, l’observation de l’arbre et des traces écrites peuvent nous éclairer de manière indirecte et souvent peu fiable.
L’olivier est considéré comme un jeune plant de 1 à 7 ans. Pendant cette phase, il s’installe sur le terrain et s’adapte à son environnement sans produire de fruits. De 7 à 35 ans, son tronc prend de l’ampleur, ses branches, ses feuilles se développent sans cesse et sa production est constante. De 35 à 150 ans, il continue à produire régulièrement et atteint sa pleine maturité. A partir de 150 ans, son tronc commence à éclater et son rendement perd de sa constance. Il se rabougrit et diminue. Trois générations d’hommes peuvent donc profiter de ses récoltes !
L’olivier pousse d’une façon particulière. Lorsqu’il vieillit, il développe des rejets, comme tout arbre, appelés « souquets » ou « drageons ». Cependant, l’olivier croît sur cette jeune souche, créant un autre lui-même, puisqu’ils ont tous deux les mêmes caractéristiques génétiques. Le rejet va produire des fruits contrairement aux rejets des autres arbres fruitiers qui sont stériles. Il ne meurt par conséquent jamais de vieillesse puisqu’il a toujours son clone qui pousse à ses côtés. Toutefois, la culture et l’enretien des oliviers permettent aussi de maintenir Le tronc principal en vie sur un très Long terme sans qu’il n’ait besoin de se développer parallèlement dans une nouvelle souche. Ces petits drageons servent alors à planter de nouveaux oliviers. On les prélève pour les élever en pot et les replanter en pleine terre deux ans plus tard. Le nouvel arbre aura exacte¬ment les mêmes caractéristiques. Les olives auront les mêmes qualités gustatives, ce qui permettra la création d’une huile homogène.
On hérite des Grecs et des Romains les méthodes de culture, le drai-nage de la terre, les labours, les irrigations par aspersion ou goutte-à- goutte. Par contre, la taille est plus récente. Le cultivateur doit tailler régulièrement l’arbre et a appris depuis peu l’importance de supprimer les drageons et de « conduire » l’arbre. Cette technique de la taille rend La récolte régulière et plus adaptée à l’industrie actuelle. On estime qu’un olivier produit de 15 à 50 kg d’olives par an selon sa maturité et son mode de culture. La méthode de l’alternance pratiquée dans l’Antiquité reste toutefois pratiquée dans certains pays. L’olivier est en repos un an sur deux, sans être taillé. Il peut alors produire occasionnellement près de 300 à 400 kg d’olives !
Vidéo : L’olivier : l’arbre éternel ?
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