Lipides et cholestérol, des relations à clarifier
L’équilibre diététique en acides gras a aussi été très étudié dans le but de connaître leurs effets sur la concentration des lipides plasmatiques et sur celui du cholestérol en particulier. Face à la prévalence extraordinaire des affections cardio-vasculaires, avant que la médecine ne sache mieux prévenir et traiter ce type de pathologie, de nombreux chercheurs se sont intéressés à l’impact de la nature des acides gras sur la lipémie. On découvrit ainsi le rôle athérogène des acides gras saturés, l’excellente tolérance de l’organisme vis-à-vis de l’acide oléique et les effets hypocholestérolémiants de l’acide linoléique très abondant dans beaucoup d’huiles (tournesol, maïs, pépins de raisin).
La focalisation de la prévention cardio-vasculaire sur le cholestérol alimentaire et les lipides de la ration en relation avec la concentration plasmatique des lipides a longtemps été excessive ; en particulier concernant l’influence du cholestérol alimentaire sur la cholestérolémie. Que de phobies du cholestérol ! On a même vu des produits végétaux, naturellement dépourvus de ce composé, affichant une garantie d’absence de cholestérol. En fait, les apports d’acides gras saturés mais aussi les excès d’énergie sont déterminants pour développer une hypercholestérolémie, et la consommation de produits sans cholestérol ne suffit pas à prévenir tout risque.
L’influence de l’apport alimentaire de cholestérol est cependant bien réelle, parfois marginale chez de nombreux sujets qualifiés de mauvais « répondeurs», alors que d’autres personnes à l’inverse régulent mal la synthèse endogène de leur cholestérol et sont beaucoup plus sensibles aux apports nutritionnels. Cependant, les risques d’hypercholestérolémie sont fortement atténués par la consommation de produits végétaux riches en fibres. N’étant pas dégradé dans l’organisme, le cholestérol est principalement éliminé tel quel par la voie digestive ou après transformation en sels biliaires. Or les fibres de nombreux produits végétaux, par exemple les pectines des fruits mais aussi les hémicelluloses des céréales, ont la propriété d’inhiber l’absorption du cholestérol et de freiner la réabsorption intestinale des sels biliaires. Si le cholestérol et ses métabolites sont facilement éliminés par la voie digestive, les Risques de développer une hypercholestérolémie sont fortement réduits. Jamais de boudin sans pommes, de saucisses sans haricots ou lentilles, de viandes sans légumes, de produits laitiers sans fruits ! (et pas seulement avec les arômes !).
En maîtrisant la qualité des apports lipidiques ainsi que colle des produits végétaux riches en fibres, il est possible de diminuer efficacement les problèmes de cholestérolémie qui occupent tant nos concitoyens et occasionnent tant de souffrances et de dépenses.