L'excès de duvets
Si vous avez trop de duvets, un système pileux trop abondant, sur les jambes, les bras, le visage, voire les seins, c’est encore une fois « la faute aux hormones ».
Les glandes surrénales sécrètent trop d’androgènes, les hormones mâles. Mais il est bien délicat d’y toucher directement par des médicaments. En effet, ces glandes sécrètent à elles seules quatre hormones: l’une qui joue sur l’eau et le sel, les corticoïdes, les hormones femelles et les hormones mâles. Chaque partie de la glande sécrète en prédominance l’une ou l’autre mais, dans chacune, il y a aussi des cellules des autres parties qui sécrètent également. Aussi, quand on veut utiliser telle hormone, on apporte un peu des trois autres en même temps ou, quand on la sépare trop bien, elle n’est plus efficace.
C’est pourquoi les traitements médicaux par extraits surrénaiiens imposent toujours des traitements compensatoires; et pourquoi il ne faut toucher aux surrénales qu’« avec des pincettes ».
L’excès de poils est très important, même avec une très faible dose d’androgènes en trop; mais, pour neutraliser ceux-ci, les tamponner, comme nous disons, il faut de grosses doses d’estrogènes; des milligrammes d’estrogènes contre des microgrammes d’androgènes, et l’on perturbe alors le cycle, les seins, le caractère, on obtient des cellulites énormes. Il en va de même avec les corticoïdes. On peut essayer de prescrire de petites doses de corticoïdes, suffisantes pour diminuer la production d’androgènes, pas assez pour atrophier la glande; mais on ne peut éviter des effets secondaires. Il en va de même avec la pilule contraceptive, si on la prescrit pour inhiber, là, la petite sécrétion d’androgènes par les ovaires, et réduire leur action au niveau du système pileux.
Autre solution : une association des deux hormones. On a essayé aussi un anti-androgène (le cyprotérone acétate) qui empêche la croissance des poils en agissant directement sur les « récepteurs » d’androgènes du follicule pileux: il ne s’attaque pas à la source, mais au point d’arrivée. Mais il faut en prendre durant des mois, ou des années.
Sinon, que faire? Vous contenter des moyens externes; employés à bon escient, ils suppriment l’effet, sinon la cause.
Vous les connaissez; ils vont des crèmes décolorantes à l’épilation électrique. Un seul conseil: consultez un dermatologue et des esthéticiennes pour qu’ils vous indiquent – et qu’ils pratiquent – le meilleur procédé pour vous; vous éviterez bien des déboires.
Il existe d’autres facteurs qui, chez la femme, provoquent un excès de pilosité: il s’agit des perturbations hépatiques. Le foie dégrade insuffisamment certains dérivés du cholestérol, comme les hormones féminines, et celles-ci aboutissent à un dérivé androgé- nique, virilisant. Dans ce cas, le traitement sera à la fois hépatique et enzymatique, car il manque, là, l’enzyme qui continue à transformer l’hormone en un produit de dégradation plus poussé, le cholestérol.