Les troubles prémenstruels : Le caractère qui change
Certaines femmes ont, avant les règles, des troubles du comportement, d’autres, non. Je crois que c’est comme les vomissements de la grossesse, la réaction à une modification de leur état physique. Toutes continuent à être imbibées par leurs hormones, mais toutes ne changent pas d’humeur; c’est donc plus psychologique que physique. Leur seuil de résistance étant diminué, elles assument plus mal, selon leur équilibre caractériel, ce qu’elles assument tant bien que mai en temps normal : conséquences d’un surmenage, d’un choc, par exemple.
Un certain nombre de femmes deviennent superactives avant leurs règles, se mettent à faire le ménage à fond. Cette réaction, celle de l’oiseau qui prépare le nid pour le petit qui va arriver, me paraît beaucoup plus saine que la réaction négative d’agressivité, pourtant plus fréquente. Celle-ci est une sorte de rejet: la femme refuse les règles qui vont venir. Peut-être aussi se sent-elle mal esthétiquement et physiquement, gonflée et étriquée dans ses vêtements. Peut-être aussi les cellules cérébrales souffrent-elles.
Il existe un certain équilibre, plus ou moins instable, et cette modification hormonale le perturbe. Ces femmes sont fragilisées et chez elles, la deuxième partie du cycle est critique. Ces mêmes femmes, souvent, lorsqu’elles sont enceintes, vomissent, ont des malaises, empoisonnent leur entourage, alors que d’autres vivent leur grossesse le plus normalement du monde. Lorsqu’on leur met un stérilet, qu’on effectue un examen gynécologique, ça fait mal, c’est douloureux, elles se crispent, elles se tournent, elles rejettent le stérilet, elles vomissent, elles font des hémorragies et des malaises. Tandis que chez d’autres, plus équilibrées, plus fortes, un examen, une pose de stérilet, un accouchement, se passent sans réactions exagérées, sans ces contractions. Il n’y a pas seulement dans les changements d’humeur un élément hormonal, il y a aussi un élément psychologique.
Souvent, la fille est comme était sa maman : c’est tout un rite qui s’instaure par l’éducation. Dans ces cas, ce sont les traitements de relaxation et de médecines douces qui agissent le mieux. En une dizaine de séances, on obtient des résultats surprenants, parce que, ensuite, la patiente peut se traiter par elle-même; elle peut prendre ses granules d’homéopathie ou stimuler du bout du doigt ou de l’ongle tel point d’acupuncture ou d’auriculothérapie, pour déjouer tel ou tel désagrément passager: petite migraine, ballonnements pelviens, engourdissements des jambes, crampes des mollets, etc. Mais d’autres thérapeutiques marchent très bien, la pilule par exemple, qui régularise le cycle, et parfois stabilise l’humeur.
On peut donc jouer à différents niveaux. Ainsi, en faisant quatre à cinq jours de régime aux protéines pures, il arrive que les troubles des règles régressent et même disparaissent. Cela est dû, sans doute, à l’action hydrophobe des protéines (rejet de l’eau de l’organisme). On obtient alors une régulation qui n’a pas besoin de haute stratégie hormonale.