Les traitements de la ménopause : le traitement hormonal de substitution
Les traitements de la ménopause : le traitement hormonal de substitution
L’idée de traiter la ménopause est assez récente, car on a longtemps considéré qu’il s’agissait là d’un épisode naturel de la vie d’une femme – et non d’un ensemble de troubles qu’il fallait soigner. Soucieuse de guérir les maladies autant que de préserver la santé, la médecine moderne cherche à traiter les désagréments physiques et psychiques et à retarder au mieux les complications, notamment osseuses, de la ménopause.
Les femmes de 50 ans ont devant elles une espérance moyenne de vie de 34 ans : toute une tranche de l’existence qui peut être physiquement, intellectuellement, sexuellement très riche si l’on sait mettre toutes les chances de son côté.
Le traitement hormonal de substitution (THS) consiste à donner à l’organisme les hormones que les ovaires ne fabriquent plus, selon un dosage et un rythme adaptés à chaque femme.
Les œstrogènes peuvent être administrés par comprimés, patches ou gel cutané. Les progestatifs sont le plus souvent prescrits en cachets à prendre par voie orale ou en ovules à placer au fond du vagin. Quand ils sont mal tolérés au niveau digestif, on peut également les administrer par injection.
Les bénéfices du traitement
Ils sont nombreux, mais peuvent être résumés en une phrase : ils permettent aux femmes ménopausées de continuer à vivre comme avant, sans avoir à subir les troubles et désagréments qu’ont endurés les femmes des générations antérieures.
Selon différentes études, un traitement hormonal mené pendant au moins cinq ans présente les avantages suivants :
- il protège les vaisseaux et diminue à terme les risques de maladies cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, notamment) ;
- il combat le vieillissement cutané, prévient l’apparition des rides et la chute des cheveux ;
- il limite l’élévation du cholestérol et des sucres dans le sang ;
- il prévient l’ostéoporose, même au-delà de 65 ans ;
- il évite l’involution des organes génitaux et urinaires avec son cortège de troubles fonctionnels et de douleurs ;
- il aurait un effet préventif contre les troubles de la mémoire et la maladie d’Alzheimer ;
- il diminue de moitié le risque de survenue d’un cancer du côlon.
Les craintes
Le traitement hormonal substitutif a pendant longtemps eu mauvaise presse. Le fait de « prendre des hormones » fait peur à beaucoup de femmes, ce qui est en partie dû aux imperfections des premiers traitements. Ces derniers étaient souvent surdosés, ils contenaient parfois un progestatif agressif ou ne renfermaient que des œstrogènes, entraînant un risque accru de cancer de l’utérus. Les médecins hésitaient par conséquent à prescrire ce type de traitement. Aujourd’hui encore, on suppose que les œstrogènes augmentent très légèrement la probabilité d’avoir un cancer du sein, mais ce risque supplémentaire est si bien compensée par le bénéfice d’une surveillance régulière que la mortalité par cancer du sein est moins élevée chez les femmes dont la ménopause est traitée. Par ailleurs, le risque de phlébite ou d’embolie lié à l’administration de progestérone seule est totalement annihilé par l’adjonction d’œstrogènes.
Refuser de prendre un traitement hormonal substitutif est donc un choix personnel plus moral ou philosophique (hormis les cas de contre-indication) que scientifique
Une autre raison peut être avancée pour expliquer les réticences des femmes, qui tient aux tâtonnements précédant parfois la mise au point d’un traitement vraiment adapté à chaque patiente. Constatant que leurs troubles perdurent, certaines patientes préfèrent tout abandonner plutôt que de consulter à nouveau pour réajuster le traitement, et trouver celui qui correspond le mieux à leur profil.