LES SURCHARGES DE CUIVRE
Le diagnostic d’une surcharge de cuivre est affirmé sur des données histologiques et biologiques.
L’analyse histologique
L’examen histologique d’une biopsie de foie met en évidence des lésions de degré variable. Au minimum, il s’agit d’une stéa- tose, et on remarque la présence, dans les noyaux, de vacuoles glycogéniques. A un staae évolutif plus avancé, on observe une fibrose portale et, plus tard encore, une cirrhose. Précisons que, si des colorations spécifiques du cuivre sont possibles, elles ne permettent pas le diagnostic d’une maladie de Wilson.
Ces anomalies histologiques hépatiques sont particulièrement évocatrices du diagnostic lorsqu’elles s’associent à des manifestations neurologiques.
L’atteinte histologique du système nerveux est ici caractérisée par une destruction des cellules et des fibres nerveuses au profit d’une prolifération des cellules de la macro- glie, qui se transforment en cellules géantes particulières (dites cellules d’Alzeimer), particulièrement nombreuses dans le noyau lenticulaire.
Les épreuves biologiques
C’est cependant sur les données biologiques que se fondera le diagnostic de certitude, surtout en cas de forme asymptomatique. Il est ainsi procédé à divers examens :
— un dosage du taux sanguin de céru- léoplasmine, lequel, dans la maladie de Wilson, est en règle inférieur à 10 milligrammes
alors que ses valeurs s’établissent normalement entre 20 et 35 milligrammes pour 100 millilitres de sérum. Il faut toutefois se souvenir qu’un abaissement du taux sanguin de céruléoplasmine peut trouver également son origine dans une insuffisance hépato- cellulaire grave, un syndrome néphrotique ou une entéropathie exsudative;
— un dosage de la cuprémie, qui en cas de surcharge hépatique du cuivre est comprise entre 60 et 80 microgrammes pour 100 millilitres alors que les valeurs normales s’établissent entre 100 et 120 microgrammes pour 100 millilitres ; cette chute de la cuprémie est en rapport avec la diminution du taux de céruléoplasmine ;
— une étude de l’élimination urinaire du cuivre, qui est élevée puisqu’elle est comprise entre 200 et 300 microgrammes par 24 heures, ce qui représente des chiffres dix fois supérieurs aux valeurs normales ;
— un dosage du cuivre hépatique sur un fragment de biopsie hépatique; un foie normal contient de 20 à 40 microgrammes de cuivre par gramme de foie sec, alors que, en cas de maladie de Wilson, ces valeurs s’élèvent considérablement, atteignant de 200 à 400 microgrammes. Rappelons qu’une cho- lestase prolongée, comme on en observe en particulier dans les cirrhoses biliaires primitives, peut également s’accompagner d’une augmentation de la concentration hépatique de cuivre. De même existe-t-il, chez les sujets hétérozygotes pour la maladie de Wilson, une discrète augmentation du taux de cuivre hépatique.
Il convient encore de préciser, au sujet de ces examens complémentaires que, lorsqu’il existe des signes évocateurs de maladie de Wilson, le seul dosage de la céruléoplasmine peut suffir pour poser le diagnostic ;
mais s’il s’agit d’une forme asymptomatique de la maladie, ils devront tous être réalisés, et au premier chef le dosage de la concentration hépatique du cuivre.