Les substituts nicotiniques
Les substituts nicotiniques
Ces médicaments à base de nicotine ont été inventés pour se substituer au tabac. Il s’agit d’apporter aux personnes dépendantes leur dose de nicotine, substance peu toxique, sans que cette nicotine soit associée aux produits très toxiques contenus dans le tabac (goudrons…).
Très utiles pour arrêter de fumer et très efficaces, ils font pourtant l’objet d’idées fausses tenaces qui limitent leur utilisation :
— La nicotine est dangereuse pour le cœur. C’est faux, c’est le monoxyde de carbone, fruit de la combustion du tabac, qui prive le cœur et tous les organes d’oxygène. Sous forme de patch ou de gommes à mâcher, la nicotine ne donne ni infarctus, ni cancer, ni bronchopneumopathie, et elle est même inoffensive. C’est uniquement quand elle est inhalée sous forme de cigarette qu’elle présente des effets négatifs : elle arrive alors en flash dans le cœur et le cerveau en moins de sept secondes, et peut parfois provoquer des spasmes des artères coronaires ou cérébrales.
— La nicotine ne peut être donnée à celui qui vient de faire un infarctus ou à celle qui est enceinte. C’est faux. Sous forme de substitut, elle est 1 000 fois moins nocive que la moindre cigarette,
— Fumer une cigarette quand on porte un patch est dangereux. C’est faux. C’est la plus grave des idées fausses. Nous la devons au génie marketing des industriels du tabac. Ils l’ont inventée pour que les nombreuses personnes qui craquent une fois pour une cigarette arrêtent le patch! C’est tout bénéfice pour l’industrie du tabac qui réussit à empêcher ses clients d’arrêter de fumer !
— Il faut prendre le moins possible de substituts nicotiniques : C’est faux. Il faut au contraire en prendre le plus possible de manière à saturer les récepteurs à la nicotine dans notre cerveau et à éliminer le manque. C’est quand le manque n’est plus là que l’on lutte mieux contre l’envie de fumer ou contre l’envie de vider le réfrigérateur !
Une fois que l’on a décidé d’arrêter, le plus simple est de choisir sa stratégie :
— l’arrêt progressif;
— l’arrêt définitif d’emblée.
Dans les deux cas, il faut prendre une dose suffisante de nicotine pour réussir. En pratique, le plus simple est de procéder ainsi :
— Prendre un patch de 20 cm2 pour un demi-paquet fumé, puis un patch de 30 cm2 pour chaque paquet fumé :
• Vi paquet : 1 patch de 20 cm2 ou 1 de 30 cm2 si cela semble insuffisant,
• 1 paquet : 1 patch de 30 cm2,
• Plus d’un paquet : 2 patchs de 30 cm2,
• Plus de deux paquets : 3 patchs de 30 cm2.
— Il faut garder le patch toute la journée, nuit comprise, quand vous avez envie de fumer votre première cigarette dans la première heure après le lever ou bien l’enlever le soir au coucher quand vous pouvez attendre le matin plus d’une heure avant que l’envie de fumer ne devienne trop forte.
— En plus des patchs, prendre des gommes ou tablettes chaque fois que l’envie de fumer sera là. Attention, les gommes ne se mâchent pas comme des chewing-gums, elles se mastiquent légèrement, puis se placent contre la joue pour laisser la nicotine diffuser contre la muqueuse. Sinon leur goût est rapidement mauvais ! Choisissez les dosages qui vous suppriment le plus efficacement le manque. Autrement dit, n’ayez pas peur des forts dosages.
— Enfin, il faut prendre des patchs suffisamment longtemps et tant que l’on sent que l’on en a besoin. De nombreux médecins ou pharmaciens poussent à ne les prendre que trois mois. Les tabacologues n’hésitent pas à les prescrire pendant un an ou plus s’il le faut. Ce qui compte, c’est d’arrêter : les cigarettes sont infiniment plus toxiques que les substituts nicotiniques.
A noter : les patchs Nicorette peuvent être gardés vingt- quatre heures si nécessaire (ne pas tenir compte de leur indication seize heures écrite sur la boîte). Ils sont intéressants car ils peuvent se découper, la dose obtenue étant proportionnelle à la surface découpée. Ceci est impossible avec les autres patchs. En outre, ils sont discrets et transparents.
Les gommes normales et les comprimés à sucer ont un fort goût de tabac. Cela ne plaît pas à tout le monde !
Les gommes, comprimés à sucer et pastilles aromatisées sont en général plus appréciées. Il faut essayer pour choisir celles qui vous Ces bases étant décrites, il convient de préciser quelques informations importantes :
— La meilleure façon de ne pas grossir est de prendre des substituts nicotiniques pendant longtemps.
— En cas d’expérience antérieure de sevrage difficile, consultez un tabacologue pour vous faire aider.
— En cas de dépendance forte, il est fortement conseillé de consulter un médecin tabacologue. Car il décidera peut-être de prescrire du bupropion (Zyban), antidépresseur qui a surtout pour intérêt de détourner du tabac.
— La cause principale d’échec est la dépression. Si vous sentez que votre humeur baisse ou que les idées noires vous guettent, foncez chez votre médecin : les antidépresseurs trouvent ici toute leur place le temps du sevrage.
Arrêter de fumer diminue beaucoup le risque de maladies graves. Les substituts nicotiniques sont très efficaces sans présenter la toxicité du tabac.
Vidéo:Les substituts nicotiniques
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