Les produits biologiques
Commençons par expliquer les buts de la culture biologique encore appelée bio-dynamique ou naturelle. Ses principes sont les suivants :
- Elimination des produits chimiques, que ce soit comme fertilisants, désherbants ou antiparasites.
- Rétablissement d’un écosystème dans la zone cultivée, c’est-à-dire d’un milieu où cohabitent de nombreuses espèces animales et végétales.
- Sauvegarde de la fertilité organique du sol et reproduire ce qui se passe dans la nature.
- Utiliser l’association des cultures et abandonner la monoculture.
Tout cela est sur le principe parfait. Mais cela représente « les sacrifices et du travail supplémentaire que la majorité des paysans ne veulent ou ne peuvent accepter.
Les limites de la culture biologique peuvent être facilement expliquées :
- Les exigences de la culture mixte de plantes potagères et fruitières sont différentes, leur période de production ne survient pas en même temps et empêche l’unification des travaux et donc en premier lieu la mécanisation.
- Le fait de ne pas utiliser les produits antiparasitaires chimiques ou les plantes transgéniques nécessite une surveillance journalière des cultures.
- Les produits obtenus, s’ils sont très supérieurs sur le plan nutritif et hygiénique, ont un aspect esthétique moins attirant, ce qui est, hélas, un handicap énorme face à des consommateurs ignorants.
- Le rendement obtenu est inférieur et les prix plus élevés.
- La culture biologique semble donc réservée à une minorité et à des petites entreprises, en général, familiales.
- La dernière considération est malheureusement triste. Le produit véritablement biologique existe-t-il à notre époque ? Sans parler des catastrophes et des erreurs des grandes industries comme Tchernobil, n’oublions pas que le vent existe, que les insectes existent, que les pluies et les eaux de ruissellement existent et transportent les produits toxiques provenant des produits chimiques utilisés par l’agriculture industrielle, rejetés par les usines, les autoroutes et les voitures. Tout cela pollue l’environnement, et à de grandes distances. La salubrité d’un potager ou d’un verger n’est donc jamais vraiment réalisé puisqu’ils sont obligatoirement encerclés par des champs et cultures industrielles ou transgénique Les fumées d’usine peuvent se déposer jusqu’à 500 km à la ronde. Les rivières et les nappes phréatiques sont polluées.
Ceci dit, il faut cependant préciser que si le biologique à 100 % ne peut plus être réalisé sur notre pauvre planète, il est quand même évident et souhaitable de consommer des produits issus de la culture biologique, incontestablement supérieurs
Trouver des aliments complets, non hybridés, frais, récoltés à maturité, biologiques est un casse-tête chinois, il faut en convenir. Mais pourtant… « Votre santé le vaut bien ».
La « peau de la terre », l’humus est la partie fertile, Si elle disparaît, le désert s’installe. Or, l’érosion dis sols entraîne des pertes considérables (1 mm par an). C’est dans cet humus que la terre vit. Un monde grouillant de milliards d’êtres vivants au cm3, virus, bactéries, moisissures, levures, protozoaires, microalgues, etc., constitue ce que l’on appelle un écosystème.
Tout ce petit monde participe à une chaîne de transformations permettant aux plantes par leurs racines de se nourrir, de puiser les divers éléments minéraux des sols. Au fond, on peut comparer ce microsystème à la flore intestinale et l’humus à la paroi intestinale.
Il ne faut pas oublier les animaux moins petits mais qui aussi leur importance dans cette chaîne, les vers et les taupes qui aèrent les sols, de minuscules insectes qui se nourrissent de micro-organismes parasites des piailles et jouent un rôle de nettoyeurs.
Au total, il existe une masse de 120 tonnes d’organismes qui vivent, meurent et se renouvellent chaque année dans chaque hectare de terre.
C’est ce que l’on détruit par les engrais chimiques, les désherbants, les pesticides, etc.
Lorsque la terre a été baignée, saturée d’engrais, de pesticides et de poisons de toutes sortes et que toute vie a disparu, l’on fait pousser artificiellement des plantes qui sont malades, carencées et nocives pour les consommateurs. La politique agricole française et italienne pousse les agriculteurs à une fuite en avant ne pouvant aboutir qu’à la ruine de la terre.
Chaque année, 1000 produits chimiques arrivent sur le marché s’ajoutant aux 60 000 déjà existants. Le chiffre d’affaires mondial des pesticides est passé de 4 milliards de dollars à plus de 50 milliards. Que deviendront les nappes phréatiques ? La population n’a pas encore compris le danger si l’on en juge par le résultat du référendum italien de 1992 ou on a posé la question à la population italienne : « Voulez-vous que l’on interdise les pesticides ? Oui-non ».
La réponse fut pire que le non, les Italiens ne sont pas allés voter ! (89 % d’abstentions). L’Allemagne et la Suisse ont une politique quelque peu différente et ainsi la Suisse subventionne les exploitants qui souhaitent se reconvertir au biologique, et c’est un exemple qui devrait être suivi.