Les piques de parasites : Les poux
Pas facile de dépister le pou de corps ni celui de tête leur piqûre est indolore, leur corps est transparent (quand ils sont à jeun), deux bons atouts pour passer inaperçus. Ce n’est que lorsqu’ils ont déjà peuplé d’enfants et de cousins vos vêtements ou vos cheveux que vous soupçonnez leur présence : leur taille oblongue va de un à deux millimètres et ils pondent des œufs appelés lentes. Le pou de pubis est morphologiquement différent mais tout aussi tenace. Tous trois se transmettent uniquement par contact puisque le pou ne vole, ni ne saute.
Prête-moi ton bonnet»
Le pou de tête, Pediculus hu- manus capitis, aime la chaleur et l’humidité. Il se fixe solidement aux cheveux — ses lentes sont collées sur la tige grâce à une substance sécrétée par l’œuf — surtout sur le pourtour des oreilles, au haut de la nuque, sous les franges. A l’école, les enfants s’échangeant volontiers foulards, bonnets, cagoules, écharpes ou peignes, les poux passent alors de l’un à l’autre, mais il suffit parfois d’accrocher son manteau à côté d’un vêt e m e n t contaminé. Qu’un seul enfant n’ait pas été traité par les parents et c’est reparti : la présence d’une lente suffit à contaminer une collectivité. La reproduction du pou de tête, comme celle de tous les parasites, est proprement effarante : la femelle pond de 80 à 100 œufs en trois semaines, ce qui signifie qu’avant de mourir, elle peut avoir engendré 4000 descendants en deux mois.
Ah ! que vos poux sont jolis !
Si dans les siècles passés, les poux étaient appréciés (à la cour du roi, les perruques portées par les aristocrates et les courtisans grouillaient de poux et autres bestioles, le snobisme voulant que chacun en ait le plus possible), aujourd’hui, on se précipite plutôt sur les shampooings et lotions pour les détruire. Antiparasitaires, vendus en pharmacie et tous équivalents, ils contiennent une substance chimique q u i bloque le développement des larves. Il n’existe pas de traitement préventif, bien que certains laboratoires encouragent, dans leurs prospectus publicitaires, une application hebdomadaire. Les médecins le déconseillent, car appliqués trop souvent, ces produits peuvent entraîner des irritations de la peau.
Le froid ne tue pas les poux
Le pou de corps, Pediculus humanus corporis, se cache dans les vêtements, aux revers des vestes, et ne vient sur la peau que pour se nourrir et pique surtout le soir. Le traitement est le même que pour le pou de tête : le pou de corps s’élimine
grâce aux lotions acaricides vendues en pharmacies et, de toutes façons, ne résiste pas au lavage en machine avec de la lessive aux «enzymes gloutons», les bien nommés : l’eau chaude à 50 °C détruit les lentes en 25 minutes.
Ne dit-on pas s’accrocher comme un morpion ?
Plus petit que ses deux congénères, le pou de pubis, Pthirius pubis ou inguinalis, vulgairement appelé «morpion», est de taille variable : il peut être imperceptible ou mesurer jusqu’à un millimètre et demi. Plus trapu que le pou classique, il possède des griffes puissantes au bout de ses pattes recourbées et s’agrippe ainsi solidement au poil. Au cours des siècles passés, quand les hommes en étaient infestés, ces poux logeaient dans les barbes et même les sourcils. Les poux de pubis se contractent bien évidemment au cours de contacts sexuels. Les démangeaisons provoquées sont plus intenses la nuit que le jour. Au matin, de petites taches brunes ou rosées apparaissent sur les endroits parasités. Le traitement ne pose aucun problème : une seule application de Spraypax, suivie d’une douche soigneuse, les éradique.