Les noyades
- Les noyades
Les noyades ne se produisent pas seulement l’été, sur les plages. Vous pourrez malheureusement un jour vous trouver dans une situation où vous devrez porter assistance à une personne en train de se noyer en eau douce de, faisant souvent suite a une intoxication alcoolique. Pour sauver un sujet en danger de noyade, il faut d’abord être sûr de ne pas provoquer de noyades en chaîne, et notamment de ne pas risquer de se noyer soi-même. Il est illusoire de vouloir porter secours si l’on manque d’entraînement ou de forces suffisantes. Prendre en charge un noyé, en le soutenant tout en nageant, ne s’improvise pas : cela s’apprend. Une fois la victime sur la rive, on la déhabille puis on la réchauffe en l’entourant d’une couverture ou de vêtements secs. Il faut ensuite s’assurer de son état. Si elle a seulement «bu une bonne tasse», il suffit d’alerter des secours et de la surveiller en la rassurant, et en lui interdisant toute boisson ou alimentation avant avis médical. Si la victime est inconsciente, mais qu’elle respire et que son cœur bat, il faut de surcroît l’allonger en position latérale de sécurité. Si elle se trouve en arrêt ventilatoire et/ou cardiocirculatoire, il faut entreprendre les gestes classiques du bouche-à- bouche et du massage cardiaque externe. Dans tous les cas, on veillera à déplacer et à manipuler le noyé avec précaution, car il peut également s’être blessé ou fracturé un os à l’occasion d’un naufrage, d’un heurt avec un objet flottant à la dérive, ou d’une chute depuis la bergs ou depuis un pont.
Les noyades par arrêt respiratoire
Dans les noyades vraies, la victime présente un teint bleu (cyanose), surtout aux extrémités (sous les ongles) et aux lèvres. Cela indique que l’arrêt respiratoire a précédé l’arrêt du cœur. Le manque d’oxygène dans le corps (hypoxie) est responsable de cet aspect bleuté de la peau. Chez les Noirs, ce sont les muqueuses — l’intérieur de la bouche, par exemple — qui sont bleutées au lieu d’être roses. L’arrêt respiratoire est le plus souvent dû à un spasme du larynx ou de la glotte lors du contact avec l’eau qui pénètre dans le corps. Le nageur inexpérimenté s’affole, avale de l’eau, respire, avale de l’eau à nouveau, puis il s’épuise et il a un spasme de la glotte. L’arrêt de la circulation j sanguine fait suite à l’arrêt de la respiration.
Les noyades par arrêt cardiaque
Le noyé est pâle, comme transparent : c’est qu’une syncope, un arrêt subit du cœur et de la circulation sanguine, sont apparus avant l’arrêt de la respiration. Chez les Noirs, les muqueuses, notamment à l’intérieur de la bouche, sont très pâles. Bien sûr, il est possible d’être atteint d’un infarctus alors qu’on se baigne ! Mais souvent, l’arrêt cardiaque est dû à un réflexe. Ce réflexe peut être déclenché par un coup reçu au creux de l’estomac (creux épigastrique). Il peut aussi être dû à une «tasse» qui, elle aussi, provoque une syncope. Il peut encore être provoqué par la différence de température entre la chaleur du corps et le froid de l’eau (cryochoc, qui n’est pas une hydrocution). C’est pourquoi il est conseillé de ne pas se baigner au moment où la digestion augmente la chaleur du corps, ni juste après un bain de soleil, et d’entrer progressivement dans une eau froide.
Conséquences des noyades : eau douce n’est pas eau salée
Après une noyade en eau douce, l’eau inhalée qui se trouve dans les alvéoles pulmonaires est absorbée par le sang. Cela provoque rapidement un gonflement (œdème) du poumon et du cerveau. Lorsque l’infiltration d’eau dans les poumons est très importante, le sang est dilué par l’eau et un grand nombre de globules rouges éclatent : c’est l’hémolyse, qui provoque une anémie. Il s’y rajoute des troubles de l’équilibre de l’eau et des sels minéraux (sodium, potassium, etc.) dans l’organisme. Une fois la victime ranimée, il est parfois nécessaire de lui donner des médicaments diurétiques, pour qu’elle élimine l’excès d’eau par les urines. Après une noyade en eau de mer, au contraire, le sel contenu en grande quantité dans l’eau inhalée attire l’eau du sang qui envahit les alvéoles pulmonaires. Une grande détresse respiratoire en résulte, nécessitant une ventilation artificielle après intubation endotrachéale. La plupart du temps, en effet, le risque majeur est le manque durable d’oxygène dans l’organisme (hypoxie).