Les moyens nouveaux en chirurgie esthétique
La chirurgie esthétique a fait récemment des bonds prodigieux au niveau technologique.
La simulation des résultats
Nombre de sociétés d’ordinateurs présentent actuellement des logiciels qui permettent, en prenant un enregistrement photo-numérique ou vidéo, de faire les opérations par ordinateur interposé et donc de proposer à la patiente une visualisation directe des résultats que l’on peut obtenir : gommer les rides, changer la forme du nez, du visage, des pommettes, des yeux, tout cela devient maintenant une réalité virtuelle.
Ces opérations sans bistouri ont un grand intérêt, car elles permettent littéralement d’imager un résultat potentiel possible.
Il s’agit donc d’un puissant facteur attractif et de promotion des interventions.
L’inconvénient est que ces appareillages ne prévoient absolument pas l’incertitude de la cicatrisation, ni les aléas, ni les changements, non plus que l’évolution dans le temps. Le résultat apparaît immédiatement fini, mais la période d’évolution qui peut durer d’une semaine à deux mois en fonction des différentes opérations ne peut pas être prise en compte par ces logiciels, ce qui fait que la patiente a l’impression immédiate d’un bon résultat à obtenir, alors qu’elle ne l’aura pas aussitôt, ce qui sera source de désillusion, d’angoisse voire de procès.
Cette simulation des résultats, par exemple pour les profiloplasties, n’est pas très interactive quand on passe par des logiciels aussi sophistiqués.
Dans un certain nombre de cas, il vaut mieux passer par les anciennes photographies en noir et blanc qui permettent au patient, par le jeu de photocopies, de travailler lui-même, de faire ses dessins et ses propres recherches pour aboutir à un résultat par lui-même dessiné, et non pas par le biais d’une machine qui corrige via un logiciel d’informatique.
Ce côté ludique interactif de la vieille photo en noir et blanc est assez intéressant et dans certains cas, présente d’énormes avantages.
Le désir d’opérations multiples simultanées
Nous entendons sous ce terme l’idée que des patientes souhaitent, en une seule opération, associer plusieurs gestes chirurgicaux en une seule séance chirurgi cale.
Il n’est pas rare de voir arriver une patiente nous demandant par exemple d’opérer dans le même temps un lifting, le nez, les seins et si possible, dégraisser le ventre ou la culotte de cheval.
En fait, ce sont des demandes parfaitement légitimes.
Un certain nombre de chirurgiens ont essayé de faire ces interventions en prenant de multiples assistants, qui chacun opérait un étage pour que la durée opéra toire finale ne soit pas trop longue.
Si l’on compte qu’un lifting dure deux heures, une plastie mammaire une heure et demi, une liposuccion une heure, une rhinoplastie une heure et demi, on peut, en une dizaine d’heures opératoire en faisant intervenir un seul chirurgien, transformer complètement un individu.
Mais la durée de cet acte opératoire, le choc traumatique et opératoire que représenterait une telle durée d’intervention seraient particulièrement dangereux ; cela serait donc inconséquent de vouloir céder à la demande de la patiente.
En revanche, le fait d’opérer à plusieurs équipes pour diviser par deux ou par trois le temps opératoire rend plus légitime ce genre d’intervention.
Mais là encore, comment répondre de la responsabilité totale d’un opérateur vis-à-vis de ses multiples assistants qui, chacun, doit opérer à son étage ?
Aussi paraît-il beaucoup plus sain d’envisager un seul étage opératoire à la fois, éventuellement avec un petit geste complémentaire. Le risque du « Pendant que vous y êtes Docteur », c’est-à-dire quand la patiente demande au dernier moment sur la table d’opération un rajout opératoire auquel le chirurgien n’avait pas pensé ou qui n’était pas prévu, ni dans le plan opératoire ni dans la tarification, doit rester présent à l’esprit.
Cette espèce de cadeau ultime que demande la patiente présente un risque important ; en général, il vaut mieux le refuser ; quand on est un patient, il vaut mieux ne pas le demander, parce que ces petits gestes à la gravité sous-estimée sont en général de gros soucis opératoires, les patients ayant mal mesuré l’implication qu’ils demandent. L’information qu’ils reçoivent sur la table d’opération est tronquée par un désir irrépressible. Finalement, le patient n’en sera ni satisfait ni prêt à en assumer les risques financiers et vitaux.
Dans ces conditions, le contrôle parfait de plusieurs interventions reste aléatoire si toutes ces opérations doivent être pratiquées en une seule séance.
Il vaut alors mieux aborder avec franchise le problème avec les patientes et envisager plusieurs séances opératoires, bien planifiées au départ, en diminuant leur durée au maximum ; par exemple, en deux séances opératoires, faire le plus de gestes possible, mais en évitant que l’ensemble des interventions dépasse deux heures d’anesthésie : celle-ci est, en effet, le facteur dangereux et limitant des interventions à cause du risque vital.
L’amélioration des archives médicales
Ceci est un point très important et très souvent négligé.
On voit souvent les chirurgiens esthétiques faire des photographies, constituer des dossiers, et les patients pensent toujours que c’est pour garder les dossiers compromettants sur les VIP qui viendraient consulter ou les vedettes du showbiz qui pourraient ainsi voir leurs photographies monnayées dans des Gala secrets ou des Voici circonstanciés.
En fait, tous ces dossiers servent essentiellement à former la mémoire du chirurgien et à l’aider à mieux prendre ses décisions.
Les archives médicales servent ainsi à présenter différentes conceptions nouvelles que chaque praticien peut avoir à l’occasion de congrès nationaux et internationaux, et à initier des techniques qui sont encore plus ou moins bien adoptées, ou encore discutées.
Ce lent processus de validation a lieu au cours de congrès scientifiques, de symposiums, où chaque chirurgien défend ses conceptions et ses innovations sous la critique parfois virulente, parfois humoristique de ses confrères.
Il ne faut pas voir là-dedans que les patientes servent de cobayes pour des épreuves inattendues et dangereuses : c’est surtout pour essayer de faire avancer les choses, les techniques ; chaque chirurgien ayant ses propres habitudes et réussissant le mieux dans une direction donnée, il est normal qu’il veuille avoir, par rapport à ses confrères, leur avis, leur impression : les discussions par rapport à ses techniques qui lui donnent satisfaction et qui peuvent être malencontreuses ou peu connues, ou peu utilisées par d’autres praticiens, servent au patient comme autant de pierres pour bâtir l’édifice d’une chirurgie de plus en plus fiable, mais toujours en mouvement.
Vidéo : Les moyens nouveaux en chirurgie esthétique
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