Les migraines
Les femmes ont plus de migraines que les hommes. Dans 30 à 40% des cas, ces migraines sont en relation avec la fin du cycle. Beaucoup sont apparues avant la ménopause ou lors de la puberté, et ont alors duré pendant toute la période d’activité ovarienne, avec souvent des rémissions lors des grossesses.
Le rôle des hormones féminines est donc évident dans l’apparition des migraines, encore qu’il reste obscur puisque les pilules contraceptives les aggravent ou les déclenchent dans certains cas, les améliorent ou les suppriment dans d’autres, et cela, de façon imprévisible.
Mais la migraine est un symptôme plurifactoriel, autrement dit, elle peut avoir diverses causes, et chaque spécialiste la revendique, avec beaucoup d’arguments convaincants: le spécialiste du foie, de l’estomac, le neurologue, l’allergologue, l’endocrinologue.
Et certes, si l’on a des migraines après avoir mangé du chocolat, c’est digestif; après une contrariété, c’est hépatique (ou psychique); avant les règles ou en même temps, c’est endocrinien. Mais c’est souvent tout à la fois.
Personnellement, je soigne beaucoup de migraines par des traitements endocriniens mais aussi par le traitement de la colonne vertébrale. Curieusement, lorsqu’on ne donne que des traitements endocriniens et les classiques antimigraineux, ce traitement occasionne encore 60% d’échecs. Lorsqu’on y associe une manipulation vertébrale prudente au niveau du cou et de la I>.n(ie haute du dos, avec acupuncture, on se retrouve •ivec 40% d’échecs seulement. Lorsqu’on y ajoute un licitement de la vésicule biliaire et du foie, il reste envi- ion 15 % d’échecs. Ajoutons à tout cela de l’auriculothérapie et un traitement homéopathique, et il ne restera plus que 10% d’échecs.
Il existe maintenant, pour ces 10% résistants, un médicament antimigraineux à utiliser par voie intramusculaire, malheureusement coûteux, qui peut être très efficace pour certains mais ne marche pas à tous les coups. Il laissera tout de même encore 5% de sujets qui devront apprendre à vivre avec leur douleur.
On voit des patientes qui se soignent depuis vingt ,ans à l’aspirine; d’autres ont consulté des spécialistes de toutes compétences. Certaines femmes migraineuses qui, depuis leur puberté, souffrent de troubles hormonaux, de douleurs de règles, se trouvent soulagées, et parfois définitivement, par une manipulation vertébrale en quelques secondes; ou encore par la mise en place d’une aiguille semi-permanente d’auriculothérapie, au point de l’oreille correspondant à la projection du cou. C’est une grande satisfaction tanl pour la patiente que pour le thérapeute.
La migraine survient surtout à certaines périodes du cycle, mais parfois, on découvre en même temps un petit nodule au cou qui n’est perceptible qu’à ce moment-là. Sans doute les chairs sont-elles alors diffé- lentes. Lorsqu’il existe un léger déplacement vertébral, une petite prise de poids de trois-quatre kilos suffit peut-être pour faire se toucher les nerfs, alors qu’avec 1/10ede moins, ça ne frotterait pas. Cette irritation peut déclencher une névralgie. Les patientes ne s’en rendent pas compte, elles viennent pour leurs maux de tête. A l’examen, on trouve le nodule; quand on leur demande de tourner la tête à droite et à gauche, le mouvement est limité; ce n’est pas un torticolis, mais presque.
Dans les migraines, il faut tout soigner, et tenir compte, on l’a vu, des différents facteurs: endocrinien, hépatique, circulatoire, psychosomatique, vérifier la vue, les sinusites éventuelles.
Lorsque les migraines surviennent à certains moments du cycle, où l’on souffre de rétention d’eau, si l’on donne un médicament pour lutter contre les troubles prémenstruels, les ballonnements des seins, la rétention d’eau, on peut souvent diminuer de façon importante les migraines rebelles, voire les supprimer. On peut aussi utiliser l’homéopathie et les oligo-éléments.
Autrement dit, un traitement précis pour libérer la migraine et un traitement plus long pour soigner le fond, le terrain, et ponctuellement, les différentes causes.
Chez les migraineuses de la cinquantaine, on ne doit pas traiter seulement le déséquilibre hormonal de la ménopause, mais aussi les problèmes de tension artérielle et la circulation cérébrale. Il existe des médicaments qui marchent très bien.