Les méthodes thérapeutiques : Mécanisme d'action-L'effet "bystander"
Les radiations qui atteignent une cellule l’affectent de différentes manières en fonction du type de rayonnement et de l’énergie libérée. Un électron (rayonnement bêta) aura tendance à créer une charge électrique négative qui se déplacera d’une molécule à l’autre jusqu’à provoquer une rupture de liaison covalente générant une forme radicalaire instable. Ce radical libre sera la source d’une modification de la chaîne ADN, conduisant à une impossibilité pour la cellule de se reproduire. Du fait de la petite taille de l’électron, celui-ci pourra se déplacer sur une grande distance, en fonction de son énergie, avant d’atteindre une cible et donc générer une perturbation à distance.
La particule alpha formée de deux neutrons et de deux protons, plusieurs milliers de fois plus lourds, rencontrera plus rapidement une matière qu’il n’aura pas de difficulté à détruire. Dans la plupart des cas, il s’insère dans une liaison entre deux atomes et génère une entité nouvelle souvent instable. Si le noyau et plus précisément son ADN est touché, directement ou indirectement, la cellule ne pourra plus se reproduire et mourra.
Plusieurs équipes de chercheurs ont étudié les conséquences du bombardement d’une série de cellules par des particules alpha en mesurant précisément les nombres de particules et de cellules. Un exemple récent montre qu’après avoir irradié dix pour cent de ces cellules, il s’est avéré que l’ensemble d’entre elles montrait une mutation sur le chromosome 11, identique à la mutation obtenue par le bombardement direct. L’irradiation d’une cellule affecte donc l’ensemble de ses voisines. De plus, certaines protéines qui présentent une fonction protectrice contre les transformations malignes étaient produites en plus grandes quantités. Les cellules communiquent entre elles et le signal de mort qu’une seule émet peut se transmettre à d’autres cellules voisines, conduisant également à leur mort : c’est l’effet bystander.
Il n’a pour le moment pas été possible d’élucider ce mécanisme, mais il présente un avantage certain et permet d’expliquer en partie pourquoi les cellules malignes continuent à se dégrader même en absence de radioactivité. Les doses de radiations nécessaires à la destruction d’une tumeur ne sont pas nécessairement équivalentes ou proportionnelles à la taille de cette tumeur. Une fois le mécanisme de destruction enclenché, une grande partie de la tumeur pourrait disparaître par le seul effet de proximité.
Une autre hypothèse pouvant expliquer l’efficacité des radiations dans les cellules tumorales pourrait être fondée sur la dégradation des cellules tumorales. Les radiations ionisantes déclenchent un mécanisme de destruction cellulaire et la formation de fragments reconnus comme exogènes (étrangers) par l’organisme. Ces fragments moléculaires induisent la formation d’une réponse immunitaire et la production d’anticorps. Vraisemblablement, ces anticorps peuvent reconnaître également ces mêmes épitopes (fragments destructifs) sur les cellules vivantes et participer ainsi à leur élimination. Cette hypothèse pourrait expliquer pourquoi certains malades continuent d’évoluer vers la guérison même longtemps après la fin du traitement ou bien permettrait de comprendre pourquoi d’autres guérissent spontanément.
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Une réponse pour "Les méthodes thérapeutiques : Mécanisme d'action-L'effet "bystander""
> il s’est avéré que l’ensemble d’entre elles montrait une mutation sur le chromosome 11, identique à la mutation obtenue par le bombardement direct.
Pourquoi la mutation atteint spécifiquement le chromosome 11?