Les méthodes thérapeutiques : Les substances radiothérapeutiques
La question des doses
Les rayonnements thérapeutiques sont d’une autre nature que ceux utilisés en diagnostic et les doses administrées sont souvent beaucoup plus élevées. Existe-t-il une dose à partir de laquelle le risque pour le patient devient plus élevé que le bénéfice qu’il peut en tirer dans le cadre de sa thérapie ? La réponse n’est pas évidente.
Quand un traitement démontre une certaine efficacité à une dose donnée, l’augmentation des doses pourrait conduire à une amélioration du traitement et une guérison accélérée. Pour un produit pharmaceutique, la faisabilité est souvent quasi immédiate car, dans la plupart des cas, le seuil auquel pourraient apparaître les premiers symptômes de toxicité sont à des dizaines si ce n’est des centaines de fois la dose thérapeutique usuelle.
Dans le cas des radiopharmaceutiques, compte tenu de la très faible quantité de produit injectée, la toxicité du vecteur ne joue aucun rôle. Le thérapeute se trouve confronté au seul problème de la radio toxicité, bien établie pour un isotope donné. Le but de l’irradiation étant de détruire les cellules malignes sans toucher aux cellules saines, et en espérant que l’isotope reste fixé au vecteur pendant toute la durée de vie du radio-isotope, c’est bien le vecteur lui-même qui joue le rôle principal et permettra de concentrer la radioactivité donc la toxicité sur les cellules ciblées. Malheureusement, ce cas idéal n’existe pas. Le radiopharmaceutiques est tout d’abord injecté. Il circule dans les veines, traverse le foie avant d’atteindre sa cible. Les molécules n’ayant pas été piégées au cours de cette étape refont plusieurs passages dans le circuit sanguin pour finalement se concentrer dans la vessie après avoir été éliminées par les reins. Ce processus peut prendre plusieurs minutes à plusieurs heures, durée pendant laquelle l’isotope irradie des tissus autres que ceux de la cellule tumorale initialement ciblée. En augmentant la dose, le risque de destruction d’une partie de ces tissus est aussi augmenté, en particulier le foie et le rein sont les plus touchés. Le temps de résidence dans ces organes doit être limité au minimum.
Des études cliniques sont en cours pour augmenter les doses d’un facteur 10, pour certains radiopharmaceutiques ayant déjà confirmé, au cours d’essais cliniques, leur efficacité à faibles doses. Il est possible dans certains cas de protéger les reins par adjonction de substances agissant sur leur fonctionnement (lysine), mais au prix d’un nouveau type de toxicité lié à ces additifs. Il semblerait cependant, suite aux premiers essais, que ce traitement soit partiellement efficace. Les études sont réalisées sur des patients en fin de vie, et dont l’espérance de vie se limite à quelques semaines. Suivant les protocoles utilisés, une amélioration très nette de l’état de santé des malades a été constatée et, pour certains, plusieurs mois de rémission ont pu être enregistrés. Nous n’en sommes qu’aux prémices et il faut considérer cette phase comme une période de tâtonnements, stimulée par les premiers succès. L’utilisation de hautes doses pose en revanche d’autres problèmes, de type logistique, qui sont cependant de moindre importance, comparés à la survie d’un patient.
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