Les méthodes thérapeutiques : La radiothérapie locale
La radiothérapie locale consiste à injecter dans des espaces naturels restreints très ciblés, une substance radioactive qui aura un effet thérapeutique en conséquence limité à cette région.
Le traitement de l’arthrite rhumatoïde fait partie de ces rares pathologies non oncologiques qui peuvent bénéficier de cette technique de radiothérapie interne.
L’arthrite rhumatoïde est un phénomène d’origine allergique qui conduit à la prolifération anormale de cellules synoviales encombrant l’espace situé entre les deux segments et favorisant la destruction de cellules cartilagineuses. Cette maladie auto-immune est traitée au premier stade par des anti-inflammatoires permettant de limiter sa l’ingression. Plus tard, les médecins utiliseront un traitement de fond ni vent analogue à des traitements anticancéreux (cyclophosphamide, méthotrexate, TNF-alpha) permettant de réduire la croissance (normale des cellules synoviales et cartilagineuses. Un traitement médicamenteux destructif des cellules surnuméraires est envisageable, ce qui est également possible par voie chirurgicale, avec un complément par un traitement palliatif antidouleur (corticostéroïdes).
Les substances utilisées lors de ces thérapies conduisent souvent à des effets secondaires indésirables. La radio synoviorthèse peut être recommandée, quand le médecin a fait le constat de l’échec des thérapies classiques et quand la maladie devient plus intense et s’étend à d’autres articulations. Cette technique de radiothérapie interne connue depuis la fin des années soixante, met à profit l’effet destructeur des rayonnements bêta-Un radionucléide sélectionné sur des critères physico-chimiques et radiologiques particuliers est injecté au niveau de l’articulation dans l’espace contenant le liquide synovial. Outre la demi-vie, l’énergie de l’émetteur bêta aura une importance primordiale. Celle-ci détermine la distance moyenne d’efficacité. Trois isotopes sont utilisés à cet effet. L’Erbium 169 (période 9,5 jours, distance d’efficacité moyenne dans les tissus 3 mm, maximale 10 mm), le moins énergétique, sera prescrit pour les articulations de la main. Le Rhénium 186 (période 3,7 jours, distance moyenne 12 mm, maximale 37 mm) est préféré pour les poignets, coudes, épaules et hanches, tandis que l’Yttrium 90 (période 2,7 jours, distance moyenne 36 mm, maximale 110 mm) servira en injection dans les genoux.
Pour éviter que l’isotope ne diffuse en dehors de l’espace interarticulaire, il est piégé dans des microparticules neutres et le produit est injecté sous forme de suspension aqueuse.
Les résultats font état de recouvrements spectaculaires des capacités d’utilisation de ces articulations, d’une réduction de douleur dans la grande majorité des cas, avec des effets encore nettement perceptibles deux ans après la première injection, sans nécessité d’autre traitement complémentaire. L’utilisation de ces produits est limitée par le manque de spécialistes maîtrisant la technique, l’obligation de traiter en milieu hospitalier et dans certains pays, l’absence de remboursement.
Vidéo : La radiothérapie locale
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