Les maladies de l'estomac
Elles regroupent les ulcères, les gastrites et les troubles secondaires consécutifs à une chirurgie réductrice de l’estomac. Les règles diététiques vont faciliter et optimiser le travail de l’estomac et éviter de trop solliciter cet organe. Ces conseils sont enrichis de remarques plus spécifiques, selon l’affection en cause.
Les règles d’« épargne gastrique » communes aux maladies de l’estomac
Ces règles peuvent être suivies par le plus grand nombre, pour le bienfait de notre digestion.
Faites vérifier votre état dentaire
Une mauvaise dentition provoque douleur et difficultés à mastiquer. Et si l’on se sert plus de ses dents, on a tendance à privilégier une alimentation type « bébé », à base de lait, de yoghourt, de fromage, de café, de café au lait, de biscuits. Résultat : un déséquilibre de la ration. Sans compter que l’abus de produits tiers peut, en lui-même, induire des troubles digestifs.
Mangez lentement en mastiquant
La mastication est un temps essentiel de la digestion. Elle fragmente les aliments par l’action des dents, sinon ce travail est dévolu à l’estomac et ce n’est liment pas son rôle. La mastication permet l’imprégnation salivaire et donc une première prédigestion des glucides complexes par l’amylase salivaire. Si vous avalez aliments «tout ronds », cette première phase est escamotée, et l’amidon mal digéré. C’est la raison pour laquelle on éprouve une pesanteur de l’estomac, ou s ballonnements, après la prise hâtive de pain, de pommes de terre ou de pâtes, plus, le fait de mastiquer stimule les centres hypothalamiques de la satiété: est mieux rassasié et plus vite. En conséquence, on a tendance à manger moins surtout, on profite du repas. Si la mastication n’est pas suffisante, ces centres ne sont pas stimulés, on mange plus et la faim survient plus rapidement après le repas. Ce qui augmente la prise alimentaire, le travail de l’estomac et, hélas, souvent, la balance réagit à la hausse. Regardez autour de vous. Si vous observez ceux qui ont besoin de repas très copieux, vous remarquerez qu’ils n’ont pas eu le temps d’apprécier et de vraiment goûter les mets. D’ailleurs souvent, ils salent et sucrent avant de goûter. Suivez la maxime chinoise : « il faut boire ce que l’on mange et manger ce que l’on boit», c’est-à-dire rendre presque liquides les aliments dans la bouche et mastiquer les boissons. Vous aurez plus de plaisir à manger… et moins de troubles.
Prenez vos repas à heures régulières et dans le calme
Ceci afin de maintenir une harmonie dans le fonctionnement digestif. Notre corps est pourvu d’une chronobiologie, des horloges qui règlent et harmonisent les sécrétions hormonales et digestives, et aussi les cycles de l’éveil et du sommeil. La régularité de notre comportement, de nos rythmes, en particulier des horaires de repas, permet d’optimiser le fonctionnement de ce système.
Evitez certains aliments
– Fuyez les repas gras, difficiles et longs à digérer. Préférez une cuisine simple, agréable, que l’on mange de bon appétit. Une jolie table et une bonne ambiance participeront au plaisir de manger. Consommez des corps gras riches en acides gras essentiels polyinsaturés (acide linoléique) comme les poissons gras, les huiles végétales. Ils augmentent la résistance de la muqueuse de l’estomac, via le métabolisme des prostaglandines.
– Évitez le sel, qui agresse directement les cellules superficielles. Salez lors de la cuisson, mais ne rajoutez pas de sel dans l’assiette. Les aliments très sucrés et très salés induisent une hypersécrétion gastrique.
– Ne buvez pas trop pendant les repas. Buvez modérément pendant celui-ci et prenez l’habitude de boire en dehors des repas. Une règle simple, qui ne dilue pas les sécrétions digestives et maintient un contact correct entre les aliments et les sucs gastriques.
– Évitez les aliments qui peuvent entraîner des contractions de l’estomac ou de la vésicule, comme les boissons glacées ou trop froides.
– Ne consommez pas les aliments ou les boissons trop chaudes, qui peuvent léser la paroi de l’estomac.
– Le café, le thé, les sodas, les colas, les épices, moutarde, l’aspirine irritent l’estomac. Le piment, le poivre, la harissa, toutes les épices fortes sont souvent source d’ulcères.
– L’alcool, surtout à jeun, est à proscrire. Si vous ne pouvez pas vous en passer, grignotez quelque chose avec l’apéritif. Les alcools forts sont très corrosifs et entraînent des ulcérations, surtout les eaux-de-vie, le whisky. On tolère actuellement un ou deux verres de vin par jour.
– Profitez-en pour arrêter de fumer. En cas d’échec, ne fumez pas l’estomac vide, gardez votre cigarette ou votre cigare pour la fin du repas.
– Le mélange café au lait ou thé au lait est déconseillé. En effet, les tannins précipitent la caséine du lait en gros grumeaux indigestes responsables de nausées, re de vomissements ou de douleurs digestives avec diarrhées. Beaucoup de troubles digestifs, de lourdeurs digestives, ou même de fatigue, peuvent se résoudre avec l’éviction de ce mélange. Pensez-y !
Consommez suffisamment de protéines: Elles favorisent la cicatrisation, ce qui est un atout après une intervention chirurgicale.
Soyez « zen »
Le stress a un effet très nocif, chacun peut facilement le constater après une contrariété. Devenez des adeptes des arts martiaux comme le tai-chi, le kino-michi. La relaxation ou la sophrologie peuvent amener un calme intérieur et donc limiter l’impact du stress sur l’organisme.
Faire le lien entre la souffrance à vivre et les troubles digestifs est, pour beaucoup, un pas vers la guérison. Dans certains cas, une psychothérapie est bénéfique. Enfin, faites des repas de petit volume: ainsi, vous vous épargnerez une distension de l’estomac.
L’ulcère gastro-duodénal
La maladie ulcéreuse est assez fréquente. En France, elle concerne 10 à 15% de la population masculine et 4 à 5 % de la population féminine. C’est une maladie avant tout favorisée et entretenue par le stress, mais aussi par le tabac et l’alcool. Ces trois facteurs doivent impérativement être contrôlés.
A quoi est-il dû ?
Une hyperacidité du milieu gastrique ou une infection par hélicobacter pylori provoque l’érosion de la muqueuse gastrique ou duodénale. Les douleurs de l’ulcère se situent au niveau du creux épigastrique, c’est-à-dire dans la zone que l’on désigne quand on a mal à l’estomac.
Les douleurs ulcéreuses sont facilement reconnaissables: elles surviennent à un, avant le repas ou quelques heures après, et s’atténuent lors du repas. Souvent associées à une gastrite chronique, elles s’accompagnent d’une perte de poids, de nausées, de vomissements. Les ulcères nécessitent un traitement et une surveillance, car ils peuvent se perforer et entraîner des complications.
Une aide : les conseils diététiques
Ils permettent d’éviter, autant que faire se peut, l’action de la sécrétion acide sur la paroi de l’estomac. Entre les crises, pour éviter les récidives, il est essentiel de suivre les conseils d’«épargne gastrique», et, notamment, de manger lentement et dans le calme.
Méfiez-vous de certains médicaments comme l’aspirine, les anti-inflammatoires et la cortisone, qui peuvent également être responsables d’ulcères.
Que faire lors de la phase aiguë ?
Lorsque la douleur est intense, le traitement médicamenteux devra être instauré rapidement.
– Restez au repos chez vous, dans le calme, en évitant les contrariétés.
– Votre apport alimentaire sera le plus possible lacté, soit 2 à 2,5 litres de lait pur ou aromatisé, à répartir sur la journée. Le lait a un pouvoir tampon, il baisse l’acidité gastrique et a ainsi un effet antidouleur assez rapide. En cas d’intolérance au lait, vous pouvez consommer certains substituts de repas lactés, à base de lait de soja. Certains ne préconisent plus cette diète lactée. Dommage: car elle donne un confort digestif agréable lors des crises douloureuses.
Comment poursuivre dès le troisième ou quatrième jour ?
Lorsque les douleurs commencent à s’atténuer, introduisez des aliments doux, non irritants : bouillies à base de farine maltée ou de semoule, flans ou crèmes à base d’œufs et de sucre, biscottes, compotes de fruits frais, purées de légumes frais et tendres, produits laitiers, comme le fromage blanc ou les petits-suisses.
Toute prise alimentaire devra impérativement se faire dans le calme, en s’efforçant de manger le plus lentement possible, et en appliquant définitivement les règles de confort gastrique.
Les gastrites
Qu’est-ce qu’une gastrite ?
Si vous sentez une brûlure à l’estomac, pendant les repas ou lors de l’ingestion de certains aliments, des nausées, des flatulences digestives, vous êtes sûrement porteur d’une gastrite. Cette détérioration de la muqueuse de l’estomac évolue le plus souvent sur un mode chronique et peut être à l’origine d’un véritable ulcère.
Ies conseils diététiques
L’application des conseils hygiéno-diététiques est essentielle, du fait du caractère chronique de cette affection.
- Recherchez la ou les causes déclenchantes qui provoquent un véritable stress de la muqueuse gastrique : abus d’alcool, de tabac, d’aliments salés ou sucrés, aliments trop chauds ou trop froids, de café, de thé, repas pris à la va-vite, épicés ou trop poivrés ou trop vinaigrés, horaires irréguliers, excès de chewing-gum.
- Appliquez les règles d’épargne gastrique, en particulier:
– Faites des repas à heures régulières, dans le calme.
– Faites des repas de petit volume.
– Arrêtez les excitants : thé, café, alcool.
- Apprenez à gérer votre stress.
- Évitez de consommer certains médicaments, comme les anti-inflammatoires, qui peuvent être responsables des douleurs. Parlez-en à votre médecin.
Que faire après une chirurgie réductrice de l’estomac ?
Dans quel cas y a-t-il chirurgie ?
Dans le cas de cancer, lorsqu’on a enlevé la partie atteinte. La chirurgie peut aussi être le dernier recours en cas d’obésité massive. La réduction du volume de la poche gastrique obtenue augmentant la réplétion gastrique, la prise alimentaire se trouve réduite.
Le suivi des règles diététiques est indispensable
Cette chirurgie nécessite une diététique particulière pour éviter les malaises, les nausées, les vomissements. Après cette chirurgie, les apports sont restreints.L’alimentation devra donc être équilibrée et riche en vitamines, minéraux et oligoéléments.
– Fractionnez l’apport alimentaire en cinq à six repas de petit volume.
– Utilisez des aliments qui apportent le maximum de calories sous un faible volume, comme les céréales, les féculents, les fromages à pâte cuite, le beurre.
– Veillez à un apport suffisant en protéines : poissons, volailles, viandes maigres.
– Limitez les aliments volumineux, qui apportent peu de calories, surchargent le travail de l’estomac. Limitez les crudités, les potages, les légumes verts.
– Supprimez les excitants de la paroi gastrique : l’alcool, le tabac, les épices, le poivre, les boissons gazeuses.
– Fractionnez l’apport d’eau tout au long de la journée. Buvez 1 litre à 1,5 litre, répartis en six à sept prises.
– Dans tous les cas, veillez à ce que votre état dentaire soit correct.
– Encouragez votre appétit en gastronomisant le repas à l’aide de fines herbes odorantes, en dressant une table agréable.
– Prenez une supplémentation vitaminique si nécessaire.
Vidéo : Les maladies de l’estomac
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les maladies de l’estomac
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