Les enfants qui ne grandissent pas
La croissance s’effectue sous plusieurs influences; hormones de croissance, sécrétées par l’hypophyse, hormone thyroïdienne, qui active toutes les assimilations puis, à la puberté, hormones sexuelles. L’alimentation, l’hérédité, la race, le niveau de vie, la situation psychologique de l’enfant jouent aussi un rôle plus ou moins important.
Si vous constatez, chez vos enfants, un retard de croissance en taille ou en poids, si une radiographie du poignet, et d’autres examens plus approfondis, permettent ensuite de déterminer si leur âge osseux est en dessous des moyennes, devez-vous ensuite laisser faire la bonne nature ?
D’abord, ne dites pas: « Nous, les parents, sommes petits, il est normal qu’il le soit. » Un père petit et une mère petite ou un père grand et une mère grande, sta- lisliquement et médicalement parlant, ont autant de i hances en théorie d’avoir des enfants moyens que si l’un était grand et l’autre petit.
Ne dites pas non plus : « La puberté arrangera tout. » La puberté arrangera beaucoup de choses, mais d’autant mieux que l’enfant a été préparé à une bonne puberté. Cela ne veut pas dire que l’on devra le bourrer de médicaments, mais qu’il faut simplement se garder de faire l’autruche.
Faut-il ou ne faut-il pas « donner un coup de pouce hormonal » pour activer la croissance?
Si la puberté des parents a été tardive – la croissance physiologique peut s’observer jusqu’à vingt-deux-vingt- trois ans – il est probable que celle de l’enfant le sera aussi. La plupart des médecins conseillent alors l’abstention, sauf quand l’enfant pose des problèmes psychologiques.
Dans les autres cas, les avis sont encore partagés. Le traitement fait-il seulement avancer plus vite le phénomène de croissance (l’enfant atteindra plus tôt sa taille définitive mais celle-ci restera telle qu’elle aurait rie de toute façon à l’âge adulte) ou permet-il de gagner des centimètres supplémentaires?
Les abstentionnistes disent qu’un «grand» ne se fabrique pas. Les plus pessimistes pensent même que le traitement risque de diminuer parfois la taille définitive, en provoquant une soudure précoce des os. D’autres pensent que, dans l’incapacité de faire des prévisions exactes, mieux vaut prendre un pari positif. Même si l’on se borne à accélérer la croissance, on épargne à l’enfant ou à l’adolescent certaines difficultés.
On utilise, le plus souvent, des anabolisants, qui stimulent la production d’hormone de croissance, et la construction des tissus. En donnant de faibles doses, et en surveillant de très près l’apparition éventuelle d’effets secondaires, on arrive à stimuler la croissance sans accélérer l’ossification et sans signes, même discrets, de virilisation. D’autres traitements, hormonaux ou non, peuvent être prescrits aussi. C’est à vous de décider si vous voulez y recourir, et au médecin d’en choisir les modalités ! Mais n’attendez pas trop longtemps. Dès huit ans, il faut consulter, car plus le traitement est entrepris tôt, mieux il agit. Un enfant de douze ans peut prendre six à huit centimètres en un an, une jeune fille de seize ans, trois ou quatre au maximum.