Les effets de l'âge sur les différentes modalités sensorielles et activités perceptives : Le toucher, la température, la douleur
Le toucher
Différents récepteurs contenus sous la peau nous permettent de percevoir une pression. Les seuils absolu et différentiel augmentent avec l’âge, ce qui signifie une baisse de la sensibilité dans la paume de la main (Cauna, 1965). Pour la plus grande partie du reste du corps, la sensibilité demeure inchangée jusque dans le grand âge (Kenshalo, 1977).
la température
La perception de la température est permise grâce à la présence de récepteurs spécifiques (chémorécepteurs) contenus sous la peau. Il n’existe que très peu « de recherches consacrées à l’effet de l’âge sur cette modalité sensorielle. Selon Clark et Mehl (1971), les seuils absolu et différentiel de la sensation de chaleur augmenteraient significativement chez le sujet âgé. En revanche, la perception du froid se caractériserait par une très faible augmentation des seuils (Hensel, 1981). Ces résultats semblent contradictoires avec l’observation quotidienne du comportement des personnes âgées par rapport au temps qu’il fait. Il est classique en effet de constater que les âgés aiment plus souvent vivre dans un logement plus chauffé que les jeunes. Ils apparaissent plus sensibles au climat. Cette contradiction n’est en fait qu’apparente car il ne faut pas confondre perception de la température et thermorégulation. Cette dernière est relative au fait que tous les animaux dits à sang chaud disposent de mécanismes physiologiques qui maintiennent la température corporelle dans une fourchette très stable, chez l’être humain entre 36,6 degrés Celsius le matin et 37,5 degrés Celsius le soir. La fièvre est un symptôme de dysfonctionnement de ces mécanismes et le témoin d’une maladie infectieuse. La thermorégulation est moins efficace en vieillissant, ce qui se traduit par un comportement de compensation chez les âgés, soit en augmentant la température de son logement, soit en se couvrant de vêtements chauds. Cela ne signifie pas qu’au niveau sensoriel les seuils absolu et différentiel diminuent en vieillissant.
la douleur
La sensibilité à la douleur est un domaine de recherche en pleine expansion. Il s’agit d’une dimension thérapeutique jugée de plus en plus importante par les patients qui désirent à la fois être soignés mais aussi guérir sans que Ici traitement soit douloureux. Le vieillissement s’accompagne d’une augmentation très significative des maladies chroniques. Cela entraîne au plan clinique une augmentation de la plainte douloureuse chez les personnes âgées. En revanche, il apparaît difficile, tant les résultats sont contradictoires, d’affirmer en toute certitude que les seuils de perception de la douleur baissent avec l’âge. Certains résultats en témoignent et d’autres non (Corso. 1987). Les difficultés méthodologiques sont les plus importantes dans l’étude de cette modalité sensorielle.