Les effets de l'âge sur les différentes modalités sensorielles et activités perceptives : La gustation, l’olfaction, la kinesthésie
Si aucune activité perceptive ne se montre plus performante chez la personne âgée que chez la personne jeune, on observe malgré tout une grande différence selon les modalités sensorielles. On peut dire que certaines résistent à l’âge et d’autres non. Le tableau 4.3 présente une vue synthétique du vieillissement perceptif.
La gustation
L’effet de l’âge sur la gustation n’a fait l’objet que de peu de recherches dont les résultats sont contradictoires. C’est le sens de la saveur qui repose sur une combinatoire de quatre saveurs fondamentales : le sucré, le salé, l’acide et l’amer. Les récepteurs sont situés sur la langue et sur la paroi de la bouche. D’un point de vue de la sensibilité aux saveurs, il semble apparaître une légère augmentation des seuils perceptifs en vieillissant. Cela signifie que la même sensation est provoquée chez l’âgé par une concentration plus forte de la saveur considérée. C’est probablement pour cette raison que de nombreuses personnes âgées salent et sucrent un peu plus leurs aliments (Murphy etWhithee, 1987).
L’olfaction
L’olfaction ou l’odorat, à l’inverse de la gustation qui ne repose que sur quatre saveurs fondamentales, est un sens qui permet la détection d’un nombre illimité d’odeurs. Les récepteurs sont situés sur la muqueuse nasale. Leur nombre chez l’homme est d’environ dix millions (cent millions chez le chien berger allemand). Il existe un consensus chez les chercheurs pour reconnaître que les seuils de la sensibilité olfactive demeurent stables jusqu’à 60 ans (Murphy et al., 1987). Après cet âge, un déclin faible mais significatif semble s’observer, déclin très variable selon les individus et selon les odeurs testées. Il semble malgré tout que cette modalité soit plus sensible au vieillissement que la gustation (Stevens et Cain, 1987).
La kinesthésie
La kinesthésie est la perception que nous avons de nos mouvements. Elle est permise par des capteurs contenus dans nos muscles et nos tendons. Ils sont appelés corpuscules de Golgi et sont sensibles à la pression et surtout à l’étirement. Les spécialistes distinguent les mouvements passifs (mobilisation d’une ou plusieurs parties du corps par une autre personne) et les mouvements actifs (mobilisation par l’individu lui-même de ses parties corporelles). Une différence significative semble apparaître entre les jeunes et les âgés pour certains mouvements passifs, par exemple ceux mobilisant les genoux et les hanches ; en revanche, aucune différence n’a été trouvée pour les mouvements actifs (Ochs et al., 1985).