Les cicatrices
Les chéloïdes, ces cicatrices en bourrelet qui désespèrent beaucoup de femmes, sont, si l’on peut dire, le contraire des vergetures. Alors que celles-ci traduisent une faillite du conjonctif, qui ne remplit pas sa fonction de fabriquer des fibres, les chéloïdes résultent d’une hyper-fabrication de ce même tissu, une réaction exagérée de défense, une multiplication des cellules conjonctives au-delà des besoins.
Normalement, lorsqu’il y a plaie, le creux créé accidentellement ou par intervention chirurgicale se remplit. En cas de chéloïdes, la prolifération excessive du tissu conjonctif entraîne une boursouflure, un véritable cordon le long de la cicatrice.
De même qu’il y a des terrains qui ont tendance à faire des vergetures, il y a des terrains prédisposés aux chéloïdes. Les femmes qui ont tendance à en produire sont des hyper-surrénaliennes: elles ont une certaine peau, souvent mate, une certaine pilosité et, souvent, il existe des chéloïdes dans la famille.
Mais dans la plupart des cas, les chéloïdes ne se développent que si l’on coupe la peau dans un sens autre que celui des plis physiologiques; c’est la raison pour laquelle la chirurgie esthétique de la culotte de cheval, avant qu’on mette au point la liposuccion, était un échec dans 90% des cas; pour traiter la cellulite, on était obligé de couper la peau des cuisses de haut en bas. Cela provoquait presque à tous les coups des cicatrices disgracieuses, voire chéloïdes. N’hésitez pas à demander à votre chirurgien une cicatrice «dans le sens des plis », surtout quand vous vous savez prédisposée aux cicatrices chéloïdes.
Pour une opération de l’appendicite par exemple, on peut toujours essayer de faire une incision au-dessus du pubis. De même pour les césariennes: une cicatrice verticale est regrettable, car elle donne souvent un bourrelet; la même, faite horizontalement, en donnera moins souvent; mais ce n’est pas toujours possible, compte tenu de l’urgence et de la rapidité de l’intervention parfois nécessaire pour sauver la mère et l’enfant.
À chaque fois que l’on peut, mieux vaut une cicatrice un peu plus grande dans le sens des plis naturels de la peau, qu’une cicatrice plus petite faite dans une mauvaise direction.
Mais cela n’est pas toujours réalisable.
Si, pour des raisons accidentelles ou obligatoires, vous avez eu une mauvaise cicatrice à bourrelets ché- loïdes, on n’est pas totalement désarmé pour essayer de l’aplanir. On dispose d’abord de médicaments, des « harmonisateurs conjonctifs », qui luttent contre une multiplication anarchique du conjonctif. D’autre part, lorsque la chéloïde est en train de se former, il faut très tôt agir à son niveau.
Peu de gens le savent: une cicatrice, ça se traite. Cela relève de la rééducation pure et simple, comme pour les grands brûlés. Il faut notamment masser en surface et en profondeur, car chéloïde en surface signifie aussi chéloïde en profondeur.
On peut aussi faire de petites infiltrations dans les bourrelets chéloïdes, avec des corticoïdes à action locale: de l’hydrothérapie au jet, parfois de la radiothérapie à doses bien déterminées et localisée pour qu’elle ne soit pas néfaste, et aussi des traitements aux lasers doux, associés à l’auriculothérapie qui en potential ise les effets.
Une chéloïde au niveau de l’élastique du slip s’efface d’elle-même: la pression élastique, permanente, localisée, même faible, la supprime. Cela explique pourquoi les petits traitements mécaniques, type micromassages, peuvent agir; mais ils sont peu efficaces s’il ne sont pas continus et renouvelés.
On pense souvent que, sur une cicatrice chéloïde déjà ancienne, les traitements locaux ne sont plus possibles. Pourtant, là encore, dans la plupart des cas, les médecines douces peuvent agir, et notamment l’auriculothé- rapie: on stimule très précisément au niveau du pavillon de l’oreille les points correspondant aux zones du corps, des membres ou du visage où se trouve la cicatrice ( héloïde à traiter. Les résultats ne sont pas immédiats, car on ne fait que stimuler les défenses naturelles de l’organisme, mais quelques semaines plus tard, l’amélioration est parfois assez étonnante.
Le traitement homéopathique est surtout orienté sur Thuya, pour inhiber le développement du conjonctif dans les cicatrices chéloïdes, complété par les traitements de fond du terrain.
Les traitements locaux à rayons laser doux devront, on l’a vu, être concentrés sur les cicatrices dans le sens perpendiculaire à la chéloïde; et s’étendre sur plusieurs semaines, afin de laisser le temps à la bonne nature et aux cellules du tissu conjonctif de réharmoniser leurs fonctions.
Par analogie de perturbation cutanée, on traite de la même façon spectaculaire les verrues, les lipomes (petites boules de graisse encapsulées sous la peau), les loupes (petites boules graisseuses sous le cuir chevelu), ainsi que certaines acnés.
Plus le traitement sera précoce, plus les résultats seront satisfaisants. En cas d’échec des traitements médicaux, il faut reprendre chirurgicalement la cicatrice chéloïde…
Une réponse pour "Les cicatrices"
Bonjour,
Avez-vous déjà eu connaissances de cas de cicatrices chéloides suite à une liposuccion?