Les cancers du sein métastasés : Dépistage et analyse des métastases
Pourquoi, à notre époque, où les campagnes d’information sont nombreuses, y a-t-il encore des femmes qui découvrent leur cancer du sein à un stade métastasé ?
Aujourd ‘hui, moins d’une femme sur dix qui consulte pour la première fois pour un cancer du sein est déjà parvenue à un stade métastasé, où des cellules malignes sont allées envahir un autre organe.
Comment cela est-il possible i II y a tout d’abord les femmes qui, angoissées par l’annonce possible d’une mauvaise nouvelle, ont fui le corps médical. Mais il y a aussi, dans ce groupe, des cancers tellement agressifs qu’ils ont métastasé très tôt, déjà à une taille de 7 à 8 mm. Donc avant même qu’on ait pu les « dépister ». Retenons toutefois que dans la très grande majorité des cas, les cancers métastasés du sein sont la conséquence d’une rechute qui survient quelques années (parfois quelques mois) après l’exérèse de la tumeur mammaire.
Quels examens permettent de déceler l’existence d’une métastase ?
Les examens
La prise de sang peut montrer un « marqueur tumoral » (substances qui augmentent souvent en cas de processus cancéreux) anormalement élevé. L’examen clinique peut montrer des ganglions suspects (sous le bas ou dans montrer des ganglions suspects (sous le bras ou dans le cou) et/ou une auscultation pulmonaire anormale (« silence »d’un poumon, par exemple) et/ou un foie trop gros. Les examens radiologiques, scintigraphiques, de scanner et d’IRM peuvent révéler des images suggestives de métastases.
Lorsque la prise de sang est normale et seule une lésion suspecte est présente, le cancérologue fera en sorte d’obtenir, si possible, une biopsie de cette lésion pour établir un diagnostic de certitude.
Dans quels organes un cancer du sein a-t-il tendance à métastaser ?
Les organes touchés
Avant de vous répondre, il me faut rappeler qu’un cancer du sein sans traitement évolue en plusieurs stades.
• 1°- Il est itt situ et n’a pas encore franchi la paroi de la structure à l’intérieur de laquelle il s’est formé (lobule, canal galactophore…).
• 2°- Il est invasif : il a franchi la paroi mais n’a pas atteint la chaîne ganglionnaire avoisinante.
• 3°- Il a envahi les ganglions régionaux.
• 4°- Il a passé la barrière de ces ganglions et a métastasé à distance, soit dans des ganglions éloignés, soit dans un autre organe.
À ce dernier stade, il existe différentes formes de cancers métastasés :
• 1°- ceux qui ont atteint les os (70 % des cas) ;
• 2°- ceux qui ont métastasé directement (ou après avoir envahi , le système osseux) dans les viscères (60 %) : le fois, les poumons, la plèvre (membrane qui entoure les poumons) ;
• 3°- ceux qui ont envahi les tissus mous (25 % des cas) : la peau, les ganglions éloignés ;
• 4°- ceux qui ont migré (le plus souvent après avoir atteint un premier organe) dans le cerveau, la moelle épinière et les méninges (5 à 10 %).
Il faut bien comprendre que lorsqu’il y a métastase, ce sont toujours les cellules cancéreuses du sein et non de l’organe envahi qu’on devra combattre. Ainsi, par exemple, en cas de métastase au foie, il ne s’agit pas d’un cancer du foie, mais de cellules cancéreuses du sein ayant migré et qui restent réceptives aux différentes drogues de chimiothérapie et d’hormonothérapie utilisées classiquement pour traiter un cancer mammaire.
Que dites-vous à vos patientes atteintes de ce cancer du sein métastasé pour les aider à supporter cette épreuve ?
Je leur explique qu’elles ont une maladie chronique, qui comporte des poussées évolutives et des périodes de rémission. Je compare un peu cette pathologie à un diabète. Je leur fais comprendre qu’aujourd’hui on a la chance, pour le cancer du sein, de disposer d’une grande variété d’armes thérapeutiques pour repousser l’évolution de la maladie, et que demain, il y en aura sans doute encore beaucoup plus et des plus performantes.
A ce stade, il est très important que la patiente fasse équipe avec son cancérologue, de façon que ce dernier puisse utiliser aussi judicieusement que possible, et avec sa « complicité », ces différentes armes au moment opportun. Il n’est pas toujours utile, par exemple, d’employer la « grosse artillerie » qui entraîne des effets secondaires pénibles ; on peut, de temps à autre, administrer des médicaments plus doux et même, à certains moments, faire des pauses, « des fenêtres thérapeutiques », qui vont améliorer la qualité de vie et permettre de retrouver des forces.
Vidéo: Les cancers du sein métastasés : Dépistage et analyse des métastases
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