L'échographie : les images nées du son
Si précieuses soient-elles, les techniques utilisant les rayons X n’en restent pas moins des techniques souvent complexes, nécessitant des appareillages compliqués, et limitées en ce qui concerne le type d’organes qu’elles permettent de visualiser. Parailleurs, les nécessi de l’urgence interdisent le recours à certains examens, soit parce que le délai de mise en œuvre est trop long, soit parce que l’état du patient ne le permet pas. L’examen «idéal», à la fois non traumatisant et léger, d’utilisation facile et ne nécessitant pas d’appareillage trop lourd, n’existe pas encore, mais une technique se rapproche beaucoup de cette description : l’échographie.
Cette technique consiste à envoyer vers un organe un faisceau d’ultrasons. Ceux-ci sont réfléchis par les diverses parties de l’organe, et captés par un récepteur couplé à l’émetteur. L’«écho» ainsi obtenu est analysé par un ordinateur, qui le transforme en une série de «coupes» anatomiques, et l’affiche sur un écran vidéo.
L’échographie n’est pas véritablement une technique visuelle, comme la radiologie. L’«image» échographique n’est pas un aspect de l’organe, mais une image transposée de ses contours, de sa forme et de son contenu.
L’échographie distingue des formes, des densités, des différences entre os et tissus, entre tissus et liquides, et cet ensemble de renseignements est interprété et transformé en images par l’ordinateur de l’appareil.
L’intérêt de l’échographie réside dans plusieurs caractéristiques. Son innocuité, d’abord. L’autre avantage de l’échographie réside dans sa facilité d’accès et d’exécution. Un échographique même très performant, occupe infini m e n t moins d’espace qu’un appareil de radiographie, a fortiori qu’un scanner, et beaucoup de praticiens de ville (gynécologues, en particulier) peuvent en disposer dans leur cabinet médical. Une échographie ne nécessite pas ou peu de préparation — tout au plus peut-il être nécessaire de boire beau- coup quand on veut examiner l’utérus ou les voies urinaires — et peut toujours être pratiquée en urgence chez un patient alité avec un minimum de désagrément pour lui. L’échographie classique est surtout utile pour explorer les organes pleins (foie, rate, reins en particulier). Elle détecte leurs modifications de taille ou de forme et la présence de kystes liquidiens (bénins) ou de tumeurs pleines (bénignes ou malignes). Les ultrasons sont également utilisés dans deux autres techniques particulières. La première est l’exploration des veines et des artères par effet doppler. La présence d’un ralentissement du débit sanguin, d’un caillot dans un membre inférieur (phlébite), d’une plaque d’athérome dans une artère du cou peut être détectée sans recours à l’angiographie sur la contraction cardiaque, l’épaisseur des parois, l’état des valves du cœur, etc. sur la contraction cardiaque, l’épaisseur des parois, l’état des valves du cœur, etc.
C’est un examen très important de surveillance des maladies du cœur, d’autant plus précieux qu’il est facile à pratiquer. L’échographie a bien d’autres applications : exploration de la prostate, des testicules, de la thyroïde ou des seins, mais aussi recherche d’anomalies intracrâniennes chez le nouveau-né, grâce à l’orifice naturel que sont les fontanelles. L’échographie présente encore d’importantes possibilités d’amélioration, notamment l’échographie en trois dimensions.