Le vieillissement du système nerveux : La structure du système nerveux
Dans sa structure, il est constitué d’un très grand nombre de neurones (les estimations sont très variables). Le neurone est une cellule possédant un patrimoine génétique identique à celui des autres cellules de l’organisme, mais qui a la particularité de ne pas subir de mitose, c’est-à-dire de division.
Par ailleurs, le neurone est une cellule qui possède un corps cellulaire et des prolongements centripètes organisés en buissons, les dendrites, capables d’amener l’information sous forme d’influx nerveux au corps cellulaire, et un prolongement centrifuge unique, capable d’emmener l’information, l’axone. Le neurone est donc une cellule extrêmement spécialisée dont les propriétés sont d’être excitable, émettrice et conductrice.
L’individu naît avec son stock de neurones et le tissu nerveux s’élabore tout au long de l’enfance. Ce dernier est constitué de tous les corps cellulaires ainsi que de leurs prolongements qui les relient les uns aux autres.
Les neurones sont donc organisés en réseaux, très fortement interconnectés et qui se construisent tout au long du développement de l’individu. Il s agit d’un phénomène appelé par Edelman (1992) le « darwinisme neuronal ». En effet, le « câblage » n’est pas préprogrammé. Les neurones établissent en un premier temps, durant les cinq à six premières années de la vie, des milliers de contacts avec d’autres neurones, puis ces contacts subissent un phénomène de sélection qui va en éliminer un très grand nombre en fonction des expériences de l’individu. Cela n’est pas sans évoquer le mécanisme de la sélection naturelle décrit par Darwin (1859, 1992), d’où le concept, forgé par Edelman, de « darwinisme neuronal ».
En conséquence, il n’existe pas deux cerveaux présentant exactement le même câblage. On peut même considérer que si nous revenions en enfance, nous ne construirions pas strictement le même câblage, car il s’agit d’un processus de nature stochastique ou statistique et non strictement déterministe.
Les réseaux de neurones s’organisent en structures hiérarchisées. On peut distinguer tout d’abord deux grands sous-systèmes. Le premier est constitué par le tronc cérébral et par le système limbique. Il gère le rythme cardiaque et respiratoire, la transpiration, les fonctions digestives, les cycles corporels liés au sommeil et aux activités sexuelles, l’agressivité, l’appétit, etc. Il est organisé sous forme de très nombreuses boucles qui réagissent relativement lentement (quelques secondes à quelques mois). Il ne comporte pas de cartes détaillées de l’environnement, sa fonction étant de gérer les fonctions internes afin d’assurer la survie de l’organisme. Il s’agit donc d’un niveau primitif extrêmement ancien. Les organismes les plus primitifs ne disposent que de ce système et ne peuvent donc pas avoir une représentation de leur environnement.
Le second sous-système est constitué du thalamus et du cortex et de ses appendices, le cervelet, les ganglions de la base et l’hippocampe. Il est apparu au cours de l’évolution pour gérer les signaux en provenance des organes sensoriels et pour élaborer des réponses motrices. Ses réactions sont très rapides. Sa principale structure, le cortex cérébral, est organisée selon une cartographie constituée de très nombreuses « cartes » réceptionnant les entrées sensorielles via le thalamus. Ces cartes sont très fortement interconnectées, ce qui permet au cerveau de corréler des données indépendantes dans l’environnement, et ainsi de catégoriser les événements extérieurs et d’élaborer des réponses. Il apparaît dans l’évolution bien après le premier sous-système, il traite des aspects temporels et spatiaux et constitue le socle des fonctions mnésiques et intellectuelles.
Le cerveau et particulièrement le cortex cérébral sont des corrélateurs. Ils établissent des corrélations entre une multitude d’entrées sensorielles et des données mémorisées au cours de l’histoire de l’individu, par l’intermédiaire de cartes cérébrales. L’ensemble de ce processus, commencé bien avant l’apparition de l’homme, aboutit à l’apparition de la conscience, du langage et de la pensée rationnelle, phénomènes qui nous demeurent bien mystérieux.
Chez l’homme, deux nouvelles structures sont apparues. La première est constituée par les aires du langage, qui semblent liées à une latéralisation et à une spécialisation des hémisphères cérébraux. La seconde est le très fort développement des aires préfrontales qui semblent liées à l’apparition de la pensée créatrice et de la pensée logique, ainsi qu’à un très fort développement des fonctions exécutives dévolues à la planification et au contrôle de l’activité).