Le traitement de l'encéphalopathie hépatique
Il n’existe pas de traitement spécifique de l’insuffisance hépato-cellulaire, car on ne connaît pas, en dehors de la greffe hépatique, de thérapeutique capable de se substituer aux hépatocytes dans leurs fonctions. Cependant, on dispose de traitements symptomatiques pour certaines conséquences de l’insuffisance hépatique, et en particulier pour l’encéphalopathie hépatique.
Le traitement de l’encéphalopathie hépatique des cirrhoses
La recherche d’une cause déclenchante
Les causes déclenchantes possibles de l’encéphalopathie hépatique au cours des cirrhoses ont été évoquées ci-dessus. Leur recherche doit être systématique. La découverte de l’une d’entre elles permet à la fois de porter un pronostic relativement favorable sur l’encéphalopathie elle-même et de lui opposer un traitement (sauf en cas d’hépatome). En l’absence de cause déclenchante, on doit recourir à des méthodes symptomatiques
Les méthodes symotomatigues
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Le traitement par le lactulose
Cette substance accélère le transit intestinal, diminue le pH colique et s’oppose ainsi à l’absorption intestinale d’ammoniaque. Elle doit être utilisée à la posologie qui entraîne des selles molles sans véritable diarrhée liquide. C’est un médicament symptomatique de l’encéphalopathie hépatique dont l’efficacité réelle a été démontrée.
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Le traitement par la néomycine
La néomycine agit en s’opposant à la multiplication de la flore microbienne intestinale, et donc à la production d’ammoniaque. Son efficacité semble voisine de celle du lactulose. Elle est utilisée à la dose de 1 à 2 g par jour.
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Le traitement par la L. dopa et la bromo- criptine
Ces deux produits ont été utilisés dans l’optique de la théorie des faux neurotransmetteurs. Leurs effets favorables sont loin d’être constants.
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Le traitement par les acides aminés
On a utilisé la perfusion de solutions concentrées riches en acides aminés branchés et pauvres en acides aminés aromatiques, dans le but de corriger la chute du rapport de ces acides aminés observée souvent au cours de l’encéphalopathie hépatique. Ce traitement s’est montré diversement efficace. On a également utilisé les analogues cétoni- ques des acides aminés avec des résultats peut-être un peu meilleurs.
Ces mêmes thérapeutiques sont également utilisées au cours de l’encéphalopathie chronique des cirrhoses. Il semble que la bro- mocriptine trouve ici sa meilleure indication. Cependant, elle n’est prescrite qu’en cas d’échec du traitement classique, représenté par le lactulose, lequel s’assortit de façon indispensable d’un régime pauvre en protides, dont la ration quotidienne ne doit pas dépasser le plus souvent 40-60 g.
La greffe hépatique
La transplantation hépatique est un traitement bien entendu radical de l’insuffisance hépatique et de l’encéphalopathie. Elle ne peut bien sûr être envisagée que dans certains cas sélectionnés. Ses indications demandent encore actuellement à être clarifiées.
Le traitement de l’insuffisance hépato- cellulaire des hépatites aiguës
Le but du traitement de l’insuffisance hépato-cellulaire des hépatites aiguës est d’assurer une thérapeutique symptomatique de soutien en attendant la régénération hépa- tocytaire spontanée. Pour ce faire, on a utilisé l’exsanguino-transfusion, la circulation croisée (entre le malade et un sujet à foie sain) et la perfusion sur foie isolé de cadavre ou d’animal. Ces techniques sont actuellement abandonnées. On a eu également recours à la perfusion sur colonne de charbon et à l’hémo- dialyse sur membrane de polyacrylonitrile. Ces deux méthodes sont parfois efficaces sur l’encéphalopathie hépatique elle-même, mais elles n’augmentent pas les chances de survie globales du malade. Quant à la transplantation hépatique, elle est considérée actuellement comme non envisageable dans ces cas d’hépatite aiguë grave.