Le rôle bénéfique des fibres sur des pathologies digestives
Des effets favorables des fibres dans certaines pathologies digestives sont souvent mentionnés. Mais les études sont difficiles à mener et les résultats parfois contradictoires.
Sur la constipation, l’effet laxatif des céréales complètes est constaté depuis l’Antiquité. En accroissant l’excrétion fécale, les fibres du son riches en hémicelluloses permettent à la fois la prévention et la thérapie de la constipation. Il est nécessaire de boire de l’eau simultanément pour permettre le gonflement du contenu intestinal et éviter l’irritation de la muqueuse. Le son est désormais prescrit couramment pour lutter contre la constipation.
La diverticulose colique se manifeste par un certain nombre de symptômes: constipation ou diarrhée, flatulences, mucus et sang dans les selles. Elle a pour origine une augmentation très importante de la pression dans le côlon. Or les fibres de l’alimentation par leur capacité d’hydratation ramollissent les matières et abaissent cette pression dite « intraluminale ».
Le cancer du côlon est la deuxième cause de mortalité par cancer en France. Sa fréquence est corrélée en partie à la forte consommation de protéines et de graisses d’origine animale. Il en découle la production d’un excès d’enzymes qui pourraient attaquer la paroi du côlon. Une dérégulation du mécanisme de renouvellement de l’épithélium intestinal conduit à la formation d’adénomes (proliférations cellulaires anarchiques) qui peuvent représenter la première étape de la cancérogenèse. Le risque de développement de cancer colorectal semble diminuer avec la consommation de fibres alimentaires, en particulier les céréales complètes, les fruits et les légumes. Des études sont menées in vitro et chez des animaux malades pour tenter d’expliquer les mécanismes d’action des fibres à ce sujet, mais l’ensemble des résultats est encore très controversé et les effets n’ont pas été démontrés chez l’homme. On a tendance à attribuer l’effet protecteur potentiel des fibres à l’augmentation des fermentations qu’elles entraînent avec la production d’acides gras à chaîne courte. Le butyrate, en particulier, participerait au bon fonctionnement de la muqueuse colique en inhibant la prolifération cellulaire.
En résumé, les fibres ont un rôle positif dans notre alimentation, mais sont parfois à l’origine d’effets indésirables (ballonnements, flatulences ou diarrhées). Toutes ces fibres ne doivent pas être utilisées de façon trop prolongée, ni trop répétée. En effet, des traitements à base de fibres peuvent conduire à des irritations des muqueuses ou des pertes de liquides et d’ions (apparition d’une carence en potassium, par exemple). Il est préférable d’adopter de bonnes règles d’hygiène alimentaire et d’absorber régulièrement des végétaux riches en fibres.
Les aspects nutritionnels
La valeur calorique des fibres est généralement faible ; elle varie de 0,5 à 3 kcal.g’1 selon leur digestibilité. Les apports nutritionnels conseillés en fibres alimentaires pour la population française adulte sont de 30 g par jour et par personne. En France, en 1999, la ration moyenne était de 17,6 g par jour comme dans la plupart des pays industrialisés. Cette consommation reste insuffisante.
Des campagnes d’éducation nutritionnelle ont été lancées dans le cadre d’un programme national Nutrition Santé (PNNS) afin d’améliorer l’état de santé des Français. Elles visent, en particulier, à une meilleure adéquation entre les apports et les dépenses énergétiques et un meilleur équilibre des lipides, des glucides et des protéines dans notre alimentation. En 2001, l’accent était mis sur la consommation des fruits et des légumes pour augmenter l’apport naturel de fibres : « Des fruits et des légumes à chaque repas ! Il faut manger au moins 5 fruits et légumes au cours de la journée. »
Pour les produits enrichis en fibres, des allégations nutritionnelles sont proposées par l’AFSSA afin d’inciter à la consommation. L’allégation « source de fibres » correspond à une quantité de 3 g de fibres pour 100 g de produit ou de 1,5 g/100 kcal ; l’allégation « riche en fibres » correspond à une quantité de 6 g de fibres pour 100 g de produit ou de 3 g/100 kcal. Les professionnels de l’industrie agroalimentaire mentionnent parfois les apports journaliers recommandés (AJR) sur les étiquettes de leurs produits.
Vidéo : Le rôle bénéfique des fibres sur des pathologies digestives
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