Le produit marqué : le fludéoxyglucose
Les cellules cancéreuses sont avides de glucose et en consomment en plus grande quantité qu’une cellule dite normale. En marquant le glucose par un radionucléide, il sera possible de différencier les cellules consommatrices de sucre des autres. Le [18F] fludéoxyglucose ([I8F]-fluoro-2-désoxy-D-glucose), autrement dit le FDG, est un sucre dont un des groupements hydroxyles (fonction alcool) a été substitué par un élément Fluor 18. Cette substitution a été réalisée de telle façon qu’au cours de la première étape d’ingestion par la cellule, la molécule reste non seulement reconnue par celle-ci, mais subit la première transformation métabolique (phosphorylation) qui l’empêchera d’en ressortir. La deuxième étape de phosphorylation devant se réaliser sur le site fluoré ne pouvant avoir lieu, la molécule reste piégée dans cette cellule de la même façon que toutes les autres molécules identiques qui ont été assimilées, créant une accumulation et donc un signal radioactif de plus en plus intense.
La partie du FDG non consommée par les cellules est très rapidement éliminée par voie urinaire. Le fluor piégé dans les cellules se désintègre rapidement et, suivant la décroissance rapide de cet isotope, une vingtaine d’heures après l’injection, bien moins d’un millième de la dose de radioactivité initiale est encore détectable dans le corps.
Le FDG est injecté par voie intraveineuse à une dose d’environ 350 MBq. Toutes les cellules consommatrices de glucose vont piéger cette molécule et en particulier toutes les cellules en action : à côté des cellules en cours de croissance et de prolifération, dont en particulier les tumeurs et leurs métastases, on pourra également distinguer le cerveau et le cœur, ouvrant ainsi d’autres perspectives pour l’imagerie. Les cellules musculaires également consommatrices de glucose seront moins visibles si l’injection est précédée d’uni’ courte période de repos pour le patient.
Le FDG est connu depuis les années 1970. Sa première mise sur le marché officielle en France date de novembre 1998 alors qu’il était utilisé de façon occasionnelle et pour des besoins de recherche clinique par les rares centres disposant d’un cyclotron. D’autres pays, les États-Unis, l’Allemagne ou la Belgique notamment possédaient une avance d’une dizaine d’années sur la France dans l’utilisation hospitalière de cette technologie. Depuis l’obtention de cette autorisation de mise sur le marché et un soutien gouvernemental accru, un réseau de cyclotrons, associés à des unités de production automatisées de FDG est en cours de mise en place. Des crédits importants ont été débloqués pour équiper le territoire français en caméras TEP et ainsi combler le retard avec les pays voisins.
Néanmoins à ce jour, et bien que de nombreuses molécules fluorées aient été synthétisées, le FDG reste la seule substance disponible à plus grande échelle pour répondre aux besoins de la technologie TEP.