Le métabolisme pour pallier les aléas de l'alimentation
Un des buts d’une bonne nutrition préventive est de faciliter la régulation de la glycémie. Lorsque l’organisme ne dispose pas de cet approvisionnement optimal, il s’adapte, mais cela a souvent des conséquences négatives à long terme. Le glucose a en effet un rôle central pour le fonctionnement de l’organisme. Cependant, en cas de manque de glucides alimentaires, le foie a la capacité d’en synthétiser à partir des acides aminés provenant de la digestion intestinale ou du métabolisme corporel. Le seul métabolisme que ne sait pas faire l’organisme est de transformer les acides gras des lipides en glucose. Au niveau des tissus, le glucose peut même être épargné, recyclé sous forme de lactate, que le foie pourra convertir à nouveau en glucose. Si le repas est pauvre en glucides et riche en viande, la néoglucogenèse à partir des acides aminés est particulièrement importante. En fin de compte, le fait de réduire largement les glucides (pain, pâtes, riz) de la ration alimentaire quotidienne oblige l’organisme à en synthétiser. Cette erreur, reproduite à l’échelle de centaines de millions d’hommes, en particulier dans les pays occidentaux, aboutit à une très mauvaise gestion des productions agricoles, avec une utilisation de plus en plus élevée de céréales en nutrition animale et une consommation peu diversifiée et peu adaptée des céréales par l’homme. La production alimentaire doit mieux assurer, en les valorisant, en garantissant leur qualité nutritionnelle, la couverture des aliments glucidiques. En bout de chaîne, c’est au consommateur d’adapter ses modes alimentaires pour fournir à son organisme l’approvisionnement suffisant en glucose avec un environnement en nutriments et micronutriments adéquat.
Dans les périodes où l’absorption digestive est achevée, le cerveau, à lui seul, consomme la moitié du glucose, et les acides gras ne peuvent pas servir de carburant de substitution. Cela explique à quel point nos facultés d’attention sont tributaires d’une bonne régulation de la glycémie. Combien de milliers d’enfants ou d’adultes se retrouvent, en état d’hypoglycémie, dans l’incapacité d’être attentifs, à la suite d’une mauvaise gestion de la nature et du rythme de leurs repas ? Un petit déjeuner de pain blanc, accommodé de confiture, est suffisamment hyperglycémiant pour stimuler une forte sécrétion d’insuline, ce qui va réduire prématurément la production hépatique du glucose alors que le repas a été trop insuffisant pour fournir ce carburant jusqu’en fin de matinée. Parfois, c’est la prise d’alcool à jeun qui provoque une hypoglycémie sévère, bien néfaste lorsqu’il s’agit d’assurer certains réflexes comme la conduite automobile. Prise en même temps que le repas, la consommation modérée d’alcool, de vin ou de bière perturbe beaucoup moins la glycémie et donc le comportement du buveur.
Pour assurer un approvisionnement régulier de glucose à l’organisme, il est nécessaire de consommer des sources de glucides au cours des trois repas quotidiens, mais, selon les besoins physiologiques de chaque individu, les quantités à ingérer peuvent être extrêmement variables.