Le mental anticancer : Guérir les blessures du passé
L’abandon de Marie
Quand Marie apprit que ses marqueurs de risque du cancer étaient en train d’augmenter, elle s’y attendait presque. Depuis plusieurs mois, elle était tellement désespérée qu’elle pensait parfois au suicide. Si son corps devait accomplir le geste à sa place, ce serait finalement plus simple… À 55 ans, elle venait de vivre la plus grande histoire d’amour de sa vie, avec un homme de vingt ans de moins qu’elle. Il lui avait répété inlassablement qu’elle était son grand amour, qu’il ne pouvait pas s’imaginer un seul instant avec une autre, qu’elle l’avait transformé, épanoui, fait naître à la vie… Et elle avait senti, dans leur façon d’être ensemble au quotidien, même à travers les séparations de ses voyages d’affaires, que tout dans cet amour inattendu était sincère. Pour la première fois de sa vie, elle s’était abandonnée complètement à cette expérience enveloppante et douce. A tel point que pendant ces six années, elle s’était coupée du reste du monde. Et puis, un jour, Jacques partit brutalement. En la remerciant de tout ce qu’elle lui avait fait comprendre sur lui-même, il lui annonça qu’il voulait avoir des enfants et qu’il avait trouvé une autre femme pour accomplir ce projet. Effondrée, Marie se sentit totalement impuissante. Peut-on retenir un homme qui ne vous aime plus ? Déjà, lorsqu’elle était enfant, son père avait quitté le foyer et ne s’était plus jamais préoccupé d’elle. Plus tard, son jeune mari avait trouvé une maîtresse, et le mariage s’était conclu par un divorce. Comme les rats soumis aux chocs électriques inévitables du professeur Seligman, Marie avait « appris » au cours de ces expériences qu’il était inutile de chercher à se protéger. Elle sentait maintenant, à nouveau, qu’elle ne pouvait rien faire, que la vie se vidait de toute sa substance. C’est ce qui provoquait ses idées de suicide – et peut-être l’augmentation de ses marqueurs.
À l’université de Helsinki, en Finlande, le docteur Kirsi Lillberg a montré dans une étude portant sur plus de 10 000 femmes que la perte d’une relation affective importante multipliait par deux le risque de cancer du sein. Les ruptures et les divorces douloureux étaient plus directement corrélés au cancer que la mort d’un conjoint. J’ai tendance à penser que cela tient au fait qu’ils réveillent d’anciennes blessures infligées par le rejet ou les critiques subies dans l’enfance, au stade de la vie où, précisément, l’on est le plus démuni. Les ruptures, plus que les accidents ou les causes naturelles, nous renvoient à notre impuissance originelle et lui redonnent chair à l’âge adulte.
C’est l’impuissance qui transforme un événement pénible en véritable traumatisme. Les soldats qui ont vécu des situations de guerre le savent bien. Les souvenirs les plus terribles ne sont pas ceux où ils se battaient, car ils étaient alors pris par l’action. Ce sont ceux où ils n’ont rien pu faire pour sauver un camarade blessé ou quand ils se sont trouvés coincés, seuls, sous un bombardement interminable.
Lorsque le traumatisme est particulièrement sévère, et que, comme pour Marie, il n’y a personne pour nous aider à le traverser, certaines études suggèrent que le risque de développer un cancer du sein peut être multiplié par neuf ! Il est donc essentiel de désamorcer ce mécanisme.
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