Le circuit électronique
Du cerveau à l’épiderme
On sait aujourd’hui que les hormones ne constituent que des relais dans un système complexe qui part de l’écorce cérébrale pour aboutir aux cellules de la périphérie, en des points d’impact déterminés
Première étape
Nous ressentons une émotion, ou nous introduisons dans notre organisme certaines substances chimiques (des médicaments: tranquillisants, par exemple). Ces informations, provenant de l’intérieur ou de l’extérieur, parviennent à l’écorce cérébrale (cerveau conscient, et centre des émotions) par l’intermédiaire de la moelle épinière logée dans la colonne vertébrale. Puis, du cerveau conscient, elles arrivent à l’hypothalamus (cerveau végétatif), situé à la base du cerveau.
Des cellules nerveuses spécialisées (neurones), situées à différents niveaux, les reçoivent, les amplifient et les renvoient.
Premier relais, l’hypophyse
Dans les vaisseaux de l’hypothalamus sont sécrétées des neuro-hormones qui vont se rendre à la glande hypophyse.
Sous leur influence, l’hypophyse, plaque tournante, va être inhibée ou stimulée par les ordres venus d’en haut.
Seconde station-relais:la glande réceptrice-émettrice
L ‘hypophyse émet à son tour des hormones, stimulines qui se dirigent vers telle ou telle autre glande endocrine (ovaires ou testicules, thyroïde, surrénales…) pour stimuler ou inhiber à leur tour leurs sécrétions.
Point d’arrivée: l’organe-cible
Ces sécrétions, toujours par l’intermédiaire du sang, vont aller frapper des « organes cibles » ou récepteurs, tissus vers lesquels se dirige électivement chaque hormone pour équilibrer leurs échanges et leur métabolisme.
Cet enchaînement fait comprendre comment une émotion violente peut entraîner, par exemple, un arrêt des règles.
Pour régler la vie hormonale de façon complète et efficace, on peut aujourd’hui agir tant bien que mal sur les différents étages du système, en remontant le plus haut possible.
L’idéal serait de pouvoir agir précocement et aux niveaux supérieurs. Il est vraisemblable que, dans un avenir proche, on ne traitera plus les ovaires ou la thyroïde (ces intermédiaires), par exemple, mais l’on équilibrera l’état émotif ou la balance chimique du cerveau au moindre dérèglement glandulaire.
De l’épiderme au cerveau (le feed-back)
On a constaté également que l’enchaînement précédent pouvait s’effectuer en sens inverse, et qu’une influence à l’échelon terminal s’exerçait en «remontant» jusqu’au point de départ.
À l’état naturel, quand un organe-cible, l’utérus, par exemple, a besoin d’une certaine hormone ovarienne, il en consomme davantage; donc la concentration de cette hormone dans le sang diminue. Cette diminution est perçue par l’hypothalamus, qui fait sécréter par l’hypophyse l’hormone stimulant la sécrétion de l’hormone ovarienne momentanément déficitaire dans le sang. Si celle-ci avait été au contraire trop concentrée dans le sang, un ordre de freinage aurait alors été donné. Cette rétroaction (appelée feed-back) permet une économie d’hormones au niveau de l’utilisation, et une adaptation en fonction des besoins.
Prenons par exemple le système thyroïdien. Un choc nerveux déclenche la formation par l’hypothalamus d’une neurohormone, qui agit à une concentration infinitésimale, fait sécréter une quantité d’hormone hypo- physaire de mille à un million de fois plus élevée, et cette dernière excite dans les mêmes proportions la production de thyroxine.
En sens inverse, toute élévation du taux de thyroxine I freine la sécrétion de l’hormone hypophysaire, qui freine à son tour celle de la neuro-hormone.