Le Cancer du sein : L'état de ménopause
Pouvez-vous tout d’abord expliquer à nos lectrices ce que sont exactement les hormones sexuelles féminines ?
Rôle des sexuelles féminines
L’activité des glandes sexuelles chez la femme commence à la puberté et se termine à la ménopause. Cette activité, qui dure environ quarante ans, a donc un caractère limité et cyclique. L’ovaire qui « fabrique » les hormones sexuelles, œstrogènes et progestérone, a aussi une autre fonction : la ponte de l’ovule qui donne « l’œuf » en cas de fécondation. Ces deux hormones agissent par voie sanguine sur leurs tissus cibles, dont les principaux sont le sein et l’utérus (les autres étant l’os, le cerveau, la peau et l’appareil urogénital). À une phase de péri ménopause, ces hormones commencent à diminuer progressivement, ce qui, peu à peu, altère la fonction ovulatoire (les ovulations s’espacent) mais les sécrétions d’œstrogènes sont maintenues. À la ménopause, les ovaires arrêtent totalement toute « fabrication » d’œstrogènes et de progestérone. (Cette raréfaction des ovulations est programmée de façon génétique.)
Quels sont les effets néfastes de cet arrêt des sécrétions hormonales par les ovaires ?
Les effet néfastes de la ménopause
A court terme, chez environ 75 % des femmes, surviennent des troubles vaso-moteurs qui se manifestent de façon très inégale en durée, en intensité et en fréquence. Ils apparaissent plus ou moins tout premiers symptômes, sortes de « bouffées de chaleur », durent de trois à dix minutes. Les « bouffées » sévissent en trois phases :
- 1°- par des signes avant-coureurs, telles palpitations, angoisse, impression de malaise ;
- 2°- par une sensation de chaleur qui envahit le corps entier, des pieds à la racine des cheveux ;
- 3°- par une phase dite « de résolution », où la femme méno- pausée est parcourue de frissons comme si elle avait froid. Certaines de ces bouffées de chaleur s’avèrent très gênantes, voire handicapantes, car elles s’accompagnent de sueurs nocturnes qui entraînent des troubles plus ou moins graves du sommeil. Avec ces troubles vasomoteurs, d’autres effets néfastes peuvent apparaître dont certains consécutivement aux insomnies : une fatigue, des migraines, un état dépressif, des douleurs articulaires.
Quels en sont les mécanismes ?
On ne le sait pas encore très bien. Ce qui est sûr, c’est que l’hypothalamus, dans le cerveau, se comporte alors comme un thermostat déréglé. Mais, heureusement, ces bouffées de chaleur disparaissent plus ou moins vite avec le temps.
À moyen et long terme, quels autres effets secondaires sont à craindre ?
Les risques d’ostéoporose
A moyen terme, les femmes se plaignent souvent de sécheresse vaginale et, à long terme, sans traitement spécifique, une ostéoporose risque de s’installer. Pourquoi £ Parce que l’os est un tissu en continuel renouvellement : il existe un équilibre entre les cellules qui le « fabriquent » (les ostéoblastes) et celles responsables de sa résorption (les ostéoclastes). Et ce qui stimule les ostéoblastes par le biais de récepteurs, ce sont les oestrogènes. Cela explique pourquoi une carence œstrogénique risque de déstabiliser cet équilibre et de favoriser une fragilité osseuse (tout d’abord au niveau du rachis, ce qui peut induire un tassement vertébral, puis beaucoup plus tard, au niveau du fémur). Mais ces risques ne sont pas les mêmes chez toutes les femmes. Certaines souffrent très peu ou pas du tout, au cours de leur vie, de fragilité osseuse. Les plus vulnérables sont celles qui, génétiquement, ont un faible capital osseux.
À la ménopause, sur le plan vasculaire, que se passe-t-il ?
Les risques vasculaires
Jusqu’à cette étape de la vie, les femmes sont protégées par leurs hormones mais, après, les risques de maladies cardiovasculaires rejoignent ceux des hommes. Pourquoi, Surtout à cause de la perte de l’effet protecteur direct des œstrogènes sur la paroi vasculaire. D’autres explications sont possibles : les modifications de la répartition des graisses dans le sang constituent, par exemple, un facteur de risque vasculaire.