Le cancer du sein : Le choc de l'annonce
Lors de l’annonce d’un cancer du sein, comment se conditionner pour supporter au mieux cette épreuve ?
Cette annonce est souvent décrite comme une rupture, un véritable traumatisme. C’est l’irruption brutale de l’imprévu, souvent de l’inimaginable. La patiente prend subitement conscience de sa vulnérabilité. Il est normal qu’un tel choc se traduise par une réaction émotionnelle, qui peut être très vive, et qui va parfois durer plusieurs jours. Extérioriser ses émotions auprès de ses proches ou d’un médecin permet en général un certain soulagement. Lorsque le déséquilibre émotionnel entraîne des symptômes difficiles à vivre (troubles importants du sommeil, pleurs constants…), une consultation auprès d’un psychologue ou d’un “ psychiatre est souvent nécessaire. Le praticien pourra prescrire pour quelques jours un anxiolytique à faible dose, ou un hypnotique léger. (Des antidépresseurs ne sont engénéral pas justifiés d’emblée, car présenter une brève période d’humeur dépressive après l’annonce d’un cancer correspond à une réaction émotionnelle normale.)
Et, chose importante, ces femmes qui viennent d’apprendre leur maladie ne doivent pas se laisser « démonter » par des informations ou des représentations erronées, qui ne s’adapteraient pas à leur cas : chaque patient, chaque cancer est différent, et les progrès de la médecine permettent chaque année des traitements de plus en plus performants.
Comment s’adapter à la période de traitement pour que la maladie soit vécue comme un passage et non comme une rupture ?
Cette période de traitement risque de s’accompagner de multiples changements au niveau de la santé, de l’équilibre familial et professionnel. On les accepte mieux si on réorganise sa vie en fonction des modifications qu’ils vont apporter. Il faut savoir anticiper, prévoir de l’aide en vue d’éventuels moments de fatigue, organiser les retours de chimiothérapie ou les inter cures. Il est important que la patiente puisse s’écouter, s’accorder ce dont elle a envie, voir du .monde si elle redoute la solitude, ou au contraire se ménager du calme et du repos .là, le rôle de l’entourage est tres important.Il est capital que la patiente se sente reconnue et soutenue dans l’épreuve qu’elle traverse.il est conseillé aux proches de montrer leur disponibilité, sans dramatiser (mais aussi sans banaliser). Il ne faut surtout pas que la patiente ait l’impression de perdre son rôle familial, social ou professionnel. Se couper de sa famille, de ses amis n’est en général pas un bon réflexe, et peut être vécu par l’entourage comme un rejet, une mise à l’écart sur laquelle il peut être difficile de revenir par la suite.
En fait, il faut prendre ia période des traitements comme un passage transitoire, une parenthèse ?
Tout à fait. Mais pour ne pas perdre ses repères durant cette « parenthèse », il est important d’essayer de garder certaines activités, quand elles restent possibles, de tenter de continuer à s’investir dans ses occupations habituelles. Il faut savoir se faire plaisir, même pendant cette période de traitement (par exemple en soignant son apparence, en s’offrant des moments privilégiés, seule ou en famille).