La stabilisation
C’est la période la plus importante et la plus délicate
Le passage entre un apport alimentaire régulé, et la liberté de choix en appliquant des règles d’équilibre alimentaire.
Pas de stabilité pondérale sans stabilisation. Maigrir, c’est donner à l’organisme l’ordre de privilégier les voies métaboliques de perte de tissu gras. Une fois l’amaigrissement obtenu, il faut conduire celui-ci à retrouver l’équilibre lipolyse-lipoge- nèse nécessaire au maintien d’un poids stable. Sinon, c’est comme l’élastique sur lequel on a tiré : il aura toujours tendance à revenir à son point de départ. D’autre part, pendant le régime, on contraint l’organisme à se contenter d’un apport calorique plus faible, celui-ci s’adapte, car le principe de préservation de l’espèce fait qu’on peut se maintenir en vie même avec des apports caloriques bas. Ainsi par la suite, en absence de stabilisation, le moindre écart sera comptabilisé comme un surplus et gare au stockage dans le tissu adipeux.
Une période de vigilance
C’est une période où l’on risque d’alterner les phases de régimes stricts (voire anorexie pour certains) et le n’importe quoi, mais surtout le contraire de ce qui a été fait pendant le régime. En quelque sorte, on revient à ses premières amours, celles-là mêmes qui font prendre des kilos. On y revient, on les quitte, toujours plus mal, pour de nouveaux régimes. Il est donc important de prendre conscience des erreurs, au début du régime. Durant le régime, on a progressivement modifié ses mauvaises habitudes, sa façon de cuisiner et appris à vivre en plein accord avec soi-même, dans le but, à terme, d’être bien. On connaît aussi mieux ses faiblesses et on compose avec.
Le principe du régime de stabilisation
Le régime de stabilisation dure en moyenne cinq à huit semaines. Il permet de réintroduire, progressivement, tout ce qui avait été limité ou supprimé dans la ration, et de remonter le quota calorique. L’alimentation doit s’équilibrer sur les normes d’équilibre alimentaire, soit un apport de 15 % de protéines, 30 % de lipides, 50 à 55 % de glucides. En effet, si l’apport qualitatif est important dans l’équilibre de la ration, son déséquilibre est responsable de la prise de poids.
L’équilibre c’est la variété, chaque nutriment a sa spécificité. Les protéines sont des aliments bâtisseurs, mais attention à l’apport de graisse qu’elles contiennent; les glucides sont énergétiques, mais gare aux sucres, certains lipides apportent des acides gras essentiels mais aussi beaucoup de calories !
La réalisation du régime de stabilisation
Réintroduisez, semaine après semaine, les aliments qui ont été supprimés. Tout aliment introduit est acquis. Pesez-vous toutes les semaines et revenez en arrière si la tendance est à la reprise de poids.
— 1re semaine : régime de base + 1 fruit en plus par jour.
— 2e semaine : 1 c à s d’huile dans une salade ou hors-d’œuvre.
— 3e semaine : une portion de riz dans la semaine et une portion de légumes secs.
— 4e semaine : une portion de pomme de terre, mais pas en purée.
— 5e semaine: une portion de fromage de 30g tous les deux jours avec un verre de vin.
— 6e semaine : ajoutez 30 g de pain par jour.
—7e semaine : consommez un morceau de fromage par jour (30 g) et un verre de vin par jour.
— 8e semaine : une portion de légumes secs ou de céréales comme le blé, le boulghour, la polenta, dans la semaine.
— 9esemaine : deux carrés de chocolat par jour ou une c à café de confiture.
L’après-régime
Selon le célèbre adage, mieux vaut prévenir que guérir. Chacun doit apprendre à être son propre médecin. Le contrôle personnel permet d’éviter les prises de nourriture en cas de conflit, de syndrome dépressif, de fêtes ou invitations. Pesez-vous régulièrement et n’oubliez pas que l’important, c’est de ne pas reprendre le premier kilo.
Les effets sont durables si le mode de vie a été modifié: on augmente les activités de plein air et on réduit les obligations de « grosses bouffes ». On sait cuisiner mince et bon pour les invitations.
On a conscience des fausse excuses, par exemple acheter des desserts en avance pour des invités hypothétiques, alors que l’on sait très bien qu’on va les manger.
Apprenez à gérer les grignotages
Faites des grignotages « intelligents ».
— Pas de grignotage au bureau, éliminez les paquets de gâteaux ou de bonbons. Si l’envie de grignoter est forte, ayez des en-cas minceur. L’envie de grignoter prendra moins d’importance puis disparaîtra.
— Prenez des tisanes, plutôt que du thé ou du café.
Évitez les grignotages à haute teneur calorique, comme les produits chocolatés, les viennoiseries, les confiseries. En cas de fringales, revoyez l’apport de votre journée, enrichissez le petit déjeuner, structurez le repas de midi et faites une collation intelligente dans l’après midi
Ce qu’il ne faut plus faire
* Sauter des repas, faire des régimes trop durs, se priver de nourriture, de boissons.
* Grignoter en dehors des repas et en préparant la cuisine.
* Vouloir maigrir vite, et ainsi s’engager dans des régimes et traitements aberrants. Pas de syndrome du maillot de bain, commencer un bon régime en début d’année sans précipitation.
* Vivre le régime comme une guerre aux kilos. Qui dit guerre, dit victime, stress. Ne vivez pas un régime comme un rapport de force avec vous-même, vous serez de toute façon perdant. Faites un régime avec plaisir, pour vous retrouver. Soyez heureux de maigrir, de vous amincir, de remettre certains vêtements, d’acquérir des règles d’hygiène bonnes pour votre corps et pour le moral ! i Vouloir maigrir avec des médicaments.
Les médicaments ou les pièges à éviter
Développez votre volonté
En fait, la demande d’un traitement médicamenteux pour maigrir est inversement proportionnelle à la volonté que vous avez de suivre un régime. Il est plus facile de prendre une pilule et de continuer cette attitude passive, déjà grandement responsable de la prise de poids, que de se mobiliser et modifier activement (même si c’est progressif) la façon de se nourrir.
Ce sont les traitements médicamenteux qui sont grandement responsables des effets yo-yo. Les 80 kg d’aujourd’hui sont souvent les 60 kg traités il y a dix ou vingt ans ! Or, donner un régime, c’est amener l’individu à être mieux, et non détruire sa santé. Tout le monde est complice, à commencer par les patients qui réclament ces traitements, parce qu’ils n’ont pas de volonté, qu’ils aiment manger, qu’ils cultivent une image idéalisée. Ils amputent ainsi leur vie, ici et maintenant.
Les médicaments à éviter
Les diurétiques
L’usage des diurétiques n’influence qu’un secteur: l’eau et les sels minéraux. In fine, ils entraînent une réaction secondaire de rétention d’eau. En effet, l’eau est ce que notre organisme a de plus précieux. On peut faire ia grève de la faim pendant plusieurs mois. Par contre, on ne peut vivre plus de 48 heures sans apport d’eau. Donner des diurétiques, c’est donner le message à l’organisme d’une perte d’eau, qui entraîne la production de l’aldostérone, une hormone de rétention d’eau… Les seuls traitements que l’on peut donner sont des anti-aldostérones, qui ont un effet contraire, mais à petites doses en cas d’œdèmes, de façon fractionnée et en sachant les arrêter de temps en temps.
Les anorexigènes ou coupe-faim
C’est le mirage de bien des candidats au régime.
Outre le stress intérieur que l’on limite avec des calmants, iis peuvent entraîner dépression, dépendance, troubles psychologiques.
De toute façon, à leur arrêt, il y a un effet rebond obligatoire de l’appétit avec reprise des kilos. Toute sensation de faim peut être réglée sans anorexigènes. Ils sont actuellement très réglementés dans leur prescription.
Les extraits thyroïdiens
Ils induisent un amaigrissement, du fait des hautes doses d’extraits thyroïdiens. On crée ainsi dans l’organisme l’équivalent d’une véritable hyperthyroïdie. La perte de poids se fait aux dépens de la masse musculaire et osseuse, et à un degré moindre le tissu adipeux.
Les gélules de « perlimpinpin »
Chaque printemps a vu sa gélule miraculeuse, tantôt à base de cosse de haricot, ou de thé, ou de gélules d’ananas, qui s’avèrent toutes aussi inefficaces.