La sexualité et la vie de couple : Les troubles pouvant géner la vie sexuelle
La cinquantaine est un cap difficile pour le couple, comme en témoigne le nombre de divorces à cet âge. L’angoisse de vieillir peut se traduire, surtout chez les hommes, par des aventures extraconjugales : rien de tel que la séduction en dehors du couple pour se rassurer, pour se prouver que rien n’a vraiment changé. C’est ce qu’on appelait autrefois le «démon de midi », car il se manifestait vers la quarantaine, au milieu de la vie. La sexualité des quinquagénères est longtemps restée un sujet tabou. Pourtant, les enquêtes montrent que les rapports sexuels sont importants pour 84% des 50-60 ans et encore 20% des 70-80 ans – d’ailleurs, les maisons de retraite fourmillent d’histoires d’amour à faire rêver une jeune fille en fleur.
La vie sexuelle est loin d’être terminée à 50 ans, mais divers problèmes peuvent compromettre son bon déroulement II n’y a pourtant aucune raison de céder au fatalisme et d’abandonner cette composante <>essentielle de la vie du couple et du bien-être personnel. <>La sécheresse vaginalefemme ménopausée sur 5 ayant une activité sexuelle se plaint de sécheresse vaginale . Ce phénomène gênant est directement lié à l’arrêt de la sécrétion d’œstrogènes par les ovaires. En effet, c’est grâce à ces hormones que la muqueuse du vagin et de la vulve reste souple et lubrifiée. A la ménopause,cette muqueuse a tendance à s’atrophier et le col de l’utérus se dessèche, car les glandes qui fabriquaient les glaires lubrifiantes cessent de fonctionner.
<>Traitement hormonal de substitution. Le traitement hormonal substitutif permet au vagin, au col de l’utérus et aux glandes de Bartholin et de Skene de continuer à produire les glaires lubrifiantes et à la muqueuse de demeurer humide et élastique.
<>Traitement hormonal local. Certains traitements locaux à base d’hormones œstrogènes (ovules, crèmes…) redonnent au vagin une meilleure lubrification. Leur avantage est de traiter au niveau local (seule une petite quantité d’hormones passe dans le sang).Ils sont généralement bien tolérés et génèrent peu d’effets secondaires. On trouve en pharmacie toute une gamme de produits lubrifiants d’appoint, à utiliser au moment des rapports sexuels.
En assurant une lubrification satisfaisante du vagin, ils permettent d’éviter les douleurs et les échauffements désagréables pendant <>les rapports.
<>La dyspareunie est l’existence d’une douleur ou d’une gêne importante pendant les rapports sexuels. Elle peut être due à de très nombreuses causes, dont la plupart sont antérieures à la ménopause ou n’ont aucun rapport avec elle, mais peuvent se trouver majorées, aggravées par les bouleversements hormonaux de la ménopause. Les causes possibles de dyspareunie sont :
- <>les infections de l’appareil génital (des maladies sexuellement transmissibles aux banales candidoses) ;
- <>les séquelles d’accouchement ; des grossesses multiples peuvent affaiblir la résistance des ligaments suspenseurs de l’utérus et de la vessie et être à l’origine d’une descente d’organe (prolapsus) ; un accouchement difficile peut provoquer des lésions internes ;
- <>les séquelles d’interventions chirurgicales sur les organes du bassin, comparables à celles d’un accouchement ;
- <> <>des maladies génitales de la femme jeune persistant à la ménopause (endométriose, kystes ovariens, par exemple) ou de la femme plus âgée (fibrome utérin).
<>Enfin, la douleur peut avoir une origine psychique ; elle se présente alors comme une défense de l’esprit contre une sexualité inconsciemment refusée, parfois pour des raisons très lointaines. La ménopause ainsi que différents troubles peuvent provoquer ou accroître la douleur lors des rapports sexuels : le relâchement des tissus pelviens accentue un prolapsus minime ou débutant et peut s’accompagner d’une incontinence, à l’effort ou permanente ; la vulve et le vagin peuvent être le siège d’un prurit d’origine complexe, difficile à soulager, ou d’un rétrécissement naturel (atrophie progressive). Des plaques rigides (lichen scléro- atrophique) apparaissent parfois et gênent les rapports sexuels.
<>La libido est un phénomène cérébral complexe, qui fait intervenir l’affectivité, mais reste sous la dépendance des androgènes (hormones mâles), notamment de la testostérone.
<>Si les ovaires cessent de produire des hormones féminines à la ménopause, ils continuent, avec les glandes surrénales, à sécréter de la testostérone, le principal moteur du désir sexuel. Il arrive toutefois que la production de testostérone soit trop faible ou que son action sur le cerveau soit inhibée – c’est un effet secondaire de nombreux médicaments. D’autres causes physiologiques peuvent expliquer une baisse de la libido ; des rhumatismes douloureux ou une maladie cardiaque qui impose d’éviter tout effort font redouter l’acte sexuel – le désir disparaît alors très vite. Les bouffées de chaleur, la fatigue, les palpitations, les douleurs articulaires, tous ces symptômes de la ménopause peuvent naturellement réduire le désir. N’hésitez pas à consulter un médecin pour déterminer l’origine de votre problème et y apporter une solution.
<>La principale cause de baisse de libido à la ménopause est le syndrome dépressif, fréquent à cette période du fait de la carence hormonale et d’autres raisons liées à cette phase particulière de la vie. La vie de couple, lorsqu’elle existe toujours, est parfois devenue routinière, avec des rapports sexuels espacés. Les années marquent le corps : les rides, les kilos, les seins moins beaux ne sont pas pour vous rassurer sur votre pouvoir de séduction. Or, pour désirer, vous avez besoin de vous sentir désirable. Dans les magazines, les films, les publicités, on ne voit que de femmes de 20 ans, minces, toniques, superbes, arrogantes de jeunesse ! Et vous-même constatez que le regard des hommes ne s’attarde plus sur vous… autant de blessures narcissiques à surmonter pour se sentir bien dans sa peau, désirable et désirante…
<>Pourtant, beaucoup d’hommes s’intéressent aux femmes de leur âge, au pire légèrement plus jeunes qu’eux. S’ils ne rechignent pas à promener leur regard sur la plastique parfaite d’une jeune fille de 18 ans, ils préfèrent la beauté affirmée de la femme de 50 ans, forte de ses expériences, de son vécu. Les jeunes femmes leur apparaissent comme des étrangères, attirantes certes, mais juste au tournant d’une rue, « pour le plaisir des yeux». Ce n’est pas avec elles qu’ils développeront des connivences intellectuelles et sociales… mais bel et bien avec les femmes de votre âge !