La production des radiopharmaceutiques : La production industrielle des radiopharmaceutiques
Contrairement aux médicaments fabriqués en très grandes quantités, il y a très peu de différences entre la production de radiopharmaceutiques pour études cliniques et celle routinière pour une prescription aux patients. La production journalière correspond exactement au nombre de patients qui seront traités le lendemain ou le surlendemain suivant les pays, accompagné de quelques doses permettant le contrôle de la qualité du produit. De ce fait, l’unité de production est souvent identique à l’unité de développement, si ce n’est la même. Compte tenu de la courte demi-vie des radiopharmaceutiques, leur fabrication doit être répétée chaque jour. Elle peut être assimilée à une production en flux tendu, soumis à des contraintes qui peuvent avoir des conséquences sévères sur les patients (arrêt de travail ou grève des transporteurs…).
Quand le lot de production dépasse plusieurs unités, il n’est pas possible de contrôler individuellement la qualité de chaque unité. Plusieurs flacons échantillons sont prélevés et testés pour vérifier la qualité du produit. La qualité de l’ensemble du lot est garantie par la reproductibilité de la méthode de fabrication. Aucune dérive par rapport au processus, ni par rapport aux spécifications n’est autorisée. Les matières de départ doivent avoir été fabriquées par une méthode bien définie et elles-mêmes répondrent à la définition des caractéristiques pré-établies. L’Assurance Qualité garantit que les méthodes de production et de contrôle sont bien décrites et bien respectées. Le Contrôle Qualité est chargé de vérifier que les caractéristiques du produit final correspondent bien aux spécifications. Celles-ci concernent aussi bien la composition du produit et de son emballage, incluant les taux d’impuretés et l’étiquetage, mais assure de l’innocuité du produit en terme de stérilité et d’apyrogénicité (le produit ne doit pas pouvoir être rendu responsable du déclenchement d’une fièvre due à la présence d’endotoxines d’origine bactérienne qui ne peuvent être détruites au cours du cycle de stérilisation, ni éliminées par filtration).
La libération des lots, donc l’autorisation de mettre en vente la production de la journée, se fait comme dans toute industrie pharmaceutique classique, sous le contrôle du pharmacien responsable.
L’aspect sécurité dans le cadre de la production n’a été que peu évoqué. Il est bien entendu que la plus importante différence entre le développement et la production se situe au niveau des quantités de produits radioactifs manipulées. Les zones de production sont donc équipées et protégées en conséquence. Les manipulations se font dans des enceintes blindées, des caissons munis de hublots et de pinces, protégés par une couche de plus d’une dizaine de centimètres de plomb et dans lesquelles tout le matériel nécessaire à la production est disposé. D’un côté de cette cellule de production, la face avant, officient les techniciens qui préparent les produits en s’aidant de télémanipulateurs, des pinces mobiles géantes. Ils contrôlent leur travail au travers d’épais hublots en plexiglas ou en verre au plomb. De l’autre côté, opèrent les pontiers chargés de faire rentrer ou sortir de ces cellules tout le matériel nécessaire au travers d’énormes sas plombés. Toute matière radioactive qui transite hors de ces cellules est obligatoirement confinée dans une protection plombée, déchets y compris. En conséquence, aucun des manipulateurs ou pontiers n’est jamais en contact avec un produit radioactif, sauf accident. Il est très difficile d’automatiser ces productions et chaque flacon est produit à l’unité, d’une façon pratiquement artisanale.
Les circuits sont organisés de telle façon qu’il soit possible de définir des zones à niveau de radioactivité croissante, et en conséquence à risque radiologique croissant. Ainsi, les techniciens en face avant ne peuvent jamais rencontrer en cours de production les pontiers dans la zone arrière. La sortie de ces zones est contrôlée à l’extrême et chaque manipulateur dispose sur lui-même de détecteurs de radioactivité, mais doit passer de plus un contrôle avant de quitter son lieu de travail. La radioactivité ne peut en principe quitter le site que dans des containers étanches, qu’il s’agisse des flacons de médicaments ou des fûts de déchets scellés.
Une réponse pour "La production des radiopharmaceutiques : La production industrielle des radiopharmaceutiques"
bonjour,
je voudrais avoir des informations sur les mécanismes d’action des radiopharmaceutiques.merci