La production des radiopharmaceutiques
Les radionucléides et les substances marquées produits en dehors d’une méthode déposée officiellement auprès des autorités, seront appelés « radiochimiques » et ne pourront pas porter le label « radio- pharmaceutiques ». Au cours de la période de développement d’un nouveau produit, il est évident que les substances utilisées auront également ce statut de produit radiochimique. Néanmoins, ceux qui sont utilisés dans le cadre d’une étude clinique, donc injectés à l’homme, sont soumis aux mêmes types de contrôles que les radio- pharmaceutiques et doivent suivre les mêmes critères garantissant la qualité du produit, ce pour ne jamais porter atteinte à la santé ou mettre en danger la vie du patient.
Définitions
Du fait de la décroissance du radioisotope, la composition du produit radiopharmaceutique se modifie en fonction du temps. Il est donc nécessaire de définir quelques paramètres mesurables, et en particulier ceux permettant au médecin de connaître avec précision les quantités de substances radioactives réellement injectées au patient.
L’activité spécifique du radioisotope correspond au rapport de l’activité de ce radionucléide sur la masse totale de l’élément ou de la molécule présent. Quand seuls des atomes radioactifs sont présents, même en solution extrêmement diluée, on parlera d’une solution de radioisotope sans entraîneur (carrier free). L’activité spécifique est exprimée en becquerels par unité de masse. Cette notion de concentration radioisotopique est essentielle pour le marquage de vecteurs. Une réaction de couplage ne peut être efficace et d’un très bon rendement qu’en l’absence de compétition avec un isotope froid.
L’activité spécifique ne doit pas être confondue avec la concentration radioactive (ou concentration volumique) qui détermine le taux de substance radioactive par unité de volume. Elle est exprimée en becquerels par unité de volume.
Un radiopharmaceutique est produit pour une application dans une fenêtre de temps précise. Compte tenu de la décroissance, la concentration spécifique est toujours plus élevée en fin de production qu’au moment de l’injection. Pour tenir compte des temps de transports, le radiopharmaceutique est livré avec un certificat donnant la concentration spécifique à une heure bien précise, le plus souvent proche de celle de l’administration. On parle de date ou d’heure de calibration et d’une activité ou dose à calibration. Sur la base de cette valeur, le médecin peut recalculer exactement la fraction de volume à prélever au moment de l’injection de son patient ou de l’étape de radiomarquage. La date de calibration n’est pas à confondre avec la date de péremption, critère important pour tout produit pharmaceutique. La décroissance s’accompagne à la fois d’un effet de dilution et de l’apparition de nouvelles impuretés, dont les produits de radiolyse, mais aussi les isotopes de décroissance. Les études de stabilité réalisées sur des échantillons ont permis de définir un temps au bout duquel le produit n’est plus apte à répondre aux critères de qualité du produit. Ces paramètres doivent tenir compte des conditions de stockage et de transport, avec une attention particulière à la température de stockage et aux interactions possibles avec le contenant et les autres matières contenues dans le flacon. La date de péremption peut être artificiellement prolongée par l’addition de certains stabilisants (excipients), mais aucun excipient n’aura d’influence sur la décroissance du radioisotope.
Vidéo : La production des radiopharmaceutiques
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La production des radiopharmaceutiques