La prévention des allergies alimentaires
N’abusez pas d’un aliment
Ne consommez jamais en quantité abusive un aliment sur une longue période.
Préservez la qualité de votre barrière intestinale
Ayez une alimentation régulière et équilibrée. Mastiquez bien les aliments et évitez les facteurs susceptibles d’irriter la muqueuse intestinale, comme l’abus d’épices, de laxatifs.
Faites une cuisine simple
On utilise, de plus en plus, des préparations issues de l’industrie agroalimentaire : surgelés, plats cuisinés en sauce, sauces toutes prêtes, gâteaux industriels, desserts lactés… Pour relever la saveur, les aromates sont largement employés (comme la vanille) ainsi que les épices. Pour renforcer le goût, on utilise du sel de céleri ou des graines de sésame, et pour donner de l’onctuosité, des agents de texture. Les antioxydants, surtout les métabisulfites, sont largement répandus dans les crevettes, les vins, la bière, le cidre, les jus de fruits. On peut ainsi retrouver simultanément, dans le même plat, plusieurs additifs, qui peuvent s’ajouter à de possibles allergènes alimentaires.
Dans ces plats, pour certains, il peut donc y avoir une véritable bombe allergique. On connaît mieux actuellement les réactions d’allergie ou d’hypersensibilité provoquées par certaines substances, comme les résidus de pesticides, d’antibiotiques, certains additifs, les agents conservateurs, et certains colorants. La population à risque peut donc être mieux protégée. Il faudrait créer une véritable charte industrielle de l’allergie alimentaire, avec des études toxicologiques, une détermination de la prévalence, et un étiquetage précis et détaillé des allergènes potentiels, même s’ils sont sous forme de traces. Les industriels ont déjà fait un effort pour retirer les laits mater- nisés qui contenaient des traces d’arachides; ceux-ci sont donc sûrs. L’idéal serait d’imposer des études et un avis allergologique avant tout emploi d’un nouvel additif.
Evitez de sensibiliser le tout-petit
Pour éviter de sensibiliser un nourrisson, l’allaitement au sein, quatre à huit semaines au minimum, palliera l’immaturité de son système immunitaire. Si l’allaitement est impossible, on peut trouver actuellement des laits hypoallergéniques, qui ne contiennent pas de bêtalactoglobuline, comme le lait de femme, tout en gardant les avantages des laits ALD. On sait que l’allergie aux protéines du lait de vache, encore appelée improprement « intolérance au lait de vache », est favorisée par l’administration, parfois non justifiée, de lait artificiel les premiers jours de la vie, en attendant la montée de lait de la mère. Cette pratique sensibilise l’enfant qui est déficient en IgA.
En effet, le lait de vache n’a pas la même constitution que celui de la mère. Il contient de la bêtalactoglobuline, une protéine allergisante. Du fait de sa carence en immunoglobuline A, le nourrisson va se sensibiliser lors de l’administration des biberons de lait artificiel. Cette sensibilisation se révélera lors de l’introduction du lait de vache, par exemple à trois mois (deuxième contact antigénique). Elle se manifeste, en général, dans les jours qui suivent l’introduction du lait de vache. Mais son expression peut être retardée de deux à quatre semaines, et disparaîtra après l’âge de deux ans. Des accès de pâleur subite, avec teint gris après la prise de biberon, sont hautement évocateurs. Mais le plus souvent, l’allergie se révèle par une diarrhée, faite de selles liquides ou des vomissements.
Le nourrisson pourra, dans les mois ou les années qui suivent, présenter d’autres troubles allergiques, comme un eczéma, une urticaire, un asthme.
Avant la naissance
* Évitez les pneumallergènes : pollen, acariens, animaux domestiques.
* Limitez les nuisances de l’environnement, comme le tabagisme passif. Arrêtez de fumer, et demandez qu’on ne fume pas autour de vous.
* Au cours du troisième trimestre de la grossesse (certains le recommandent à partir du troisième mois), éliminez les aliments allergisants, comme les œufs, les arachides, les poissons, le lait, les laitages. Le calcium est alors apporté par la prise d’un médicament.
Il faut impérativement arrêter la consommation d’œuf, ou de poisson, chez toute mère atopique ayant eu un enfant allergique à cet aliment.
Si les parents sont allergiques, comment peut-on protéger le bébé ?
Si l’enfant à naître présente un risque important d’allergie (mère et/ou père allergique), il faut pendre plus de précautions.
Les femmes enceintes qui présentent un terrain allergique ou qui appartiennent à une famille atopique (où l’on trouve de l’eczéma, de l’asthme, de l’urticaire, des rhinites chroniques), devraient suivre un régime spécial. La possibilité de sensibilisation in utero et celle de passage d’antigène alimentaire dans le lait de la mère ayant été démontrées, un régime hypoallergénique est fortement conseillé pendant la grossesse et l’allaitement. D’autant plus que pendant la première année de vie du nourrisson, la sensibilisation et l’allergie sont réduites, par l’exclusion chez la mère d’agents allergisants et par une diversification plus tardive de l’alimentation du nourrisson.
À la naissance et pendant l’allaitement
* Installez bébé dans une pièce bien exposée, bien aérée.
* Préférez l’allaitement au sein qui apporte de nombreux anticorps, antibactériens, antiviraux, antialimentaires. Il contient, en outre, des traces des aliments de la mère, ce qui concourt à la réalisation de la tolérance immunologique. Il permet l’implantation d’une flore intestinale riche en bifido lactique, mais ne vous forcez pas. Il doit être total et durer au moins six mois. Par la suite, introduisez un lait hypoallergénique, jusqu’à un an.
* Pendant l’allaitement, évitez les œufs, le poulet, les poissons, les noix, les cacahuètes, les épices, et la consommation de lait en trop grande quantité.
* En cas d’allaitement impossible, ne donnez au nourrisson que des laits hypoal- lergéniques qui n’induisent pas d’allergie. Demandez conseil à votre pédiatre.
Durant la diversification et la petite enfance
Méfiez-vous d’une diversification trop précoce et/ou trop rapide. Le système immunologique étant immature jusqu’à environ un an, évitez de le solliciter par des agressions alimentaires.
* Veillez à ce que l’enfant ne soit pas en contact avec les fumées de cigarettes,
* Évitez le contact avec les acariens et les animaux,
* Veillez à ce que les règles soient bien respectées, en cas de gardes en dehors de la maison (crèches, nourrice, assistante maternelle).
* De cinq mois à un an, utilisez un lait hypoallergénique, et n’introduisez qu’après l’âge d’un an, les poissons, les œufs, les farines de blé.
* Les aliments solides ne sont pas introduits avant six à neuf mois.
* Ne donnez aucun œuf ni poisson avant douze mois,
* Arrêtez l’introduction de nouveaux aliments en cas de gastro-entérites et pendant les trois semaines qui suivent. Vous les réintroduirez après guérison complète.
* Introduisez d’abord les légumes et les fruits cuits, puis crus, pour ne pas irriter la muqueuse digestive.
* Commencez d’abord à introduire les aliments les moins allergisants jusqu’aux plus allergisants, et évitez les aliments allergisants, comme la cacahuète.
* Espacez de quinze jours l’introduction d’aliments nouveaux,
* Prenez en compte les dégoûts alimentaires de l’enfant. Il peut avoir fait l’association inconsciente entre l’ingestion de l’aliment et le malaise.
* Les fruits à coque (noisettes, cacahuètes, amandes) ne doivent pas être introduits avant cinq à sept ans.
Le traitement des allergies alimentaires
On corrige les allergies par une éviction totale du ou des aliments responsables de l’allergie. En cas d’allergie aux protéines de lait de vache, ne seront donnés à l’enfant que des laits hypoallergéniques. Veillez à ne pas carencer le tout-petit par des apports protéiques trop bas, du fait de l’arrêt du lait de vache. Demandez conseil à votre pédiatre.
Conseils diététiques
Les règles diététiques sont essentielles; leur rôle consiste à éviter les faveurs favorisant l’expression de l’allergie, et à maintenir une barrière intestinale efficace.
* Limitez le contact avec les aliments allergisants, et évitez la surconsommation d’aliments réputés très allergènes.
* Optez pour une alimentation simple, confectionnez vous-même vos plats. En effet, plus un plat est industrialisé, plus il risque de contenir des agents allergisants qui ne vous conviennent pas: soja, colorants, condiment, œuf, lait. Apprenez à lire les étiquettes. Attention, les jus de fruits, ou les cocktails de fruits, contiennent souvent des fruits exotiques allergisants.
* Respectez le bon état de votre muqueuse intestinale.
* Ayez une bonne hygiène alimentaire pour éviter les facteurs d’irritation de la muqueuse intestinale, et restaurer un fonctionnement digestif normal:
— Adoptez une alimentation équilibrée, prenez vos repas à heures régulières.
— Mangez dans le calme et mastiquez bien les aliments.
— Veillez à ce que les rythmes de sommeil, d’éveil et de travail soient aussi réguliers que possible.
— Privilégiez les huiles qui, par leur apport en acides gras essentiels et en vitamine E, ont un effet bénéfique et protecteur sur les cellules constituant la muqueuse intestinale. Certains préfèrent la consommation d’huiles vierges première pression à froid.
— Certains médicaments seront prescrits pour améliorer la digestion (enzymes pancréatiques, draineurs biliaires et hépatiques) ou pour leurs effets protecteurs de la muqueuse intestinale (gel d’alumine).
* Éliminez les facteurs susceptibles d’augmenter la perméabilité de la muqueuse intestinale:
— La base du régime se rapproche des régimes d’épargne intestinale qui ont pour but d’éviter toute alimentation susceptible d’irriter le tube digestif. Il convient, surtout, de supprimer les aliments irritants, condiments forts, épices, alcools, laxatifs (méfiez-vous des tisanes qui peuvent être irritantes). Évitez les fruits et les légumes crus, consommez-les plutôt cuits.
— Diminuez la consommation d’aliments qui favorisent les processus de fermentation, en particulier les hydrates de carbone, comme les pommes de terre. Ils stimulent les processus impliquant l’histamine qui provoque les réactions et les manifestations allergiques. Pour les mêmes raisons, éliminez la moutarde, le poivre, les vins blancs et les alcools.
— Évitez la prise régulière de médicaments pouvant être responsables d’une irritation du tube digestif, comme l’aspirine, les anti-inflammatoires ou les laxatifs.
— Les affections bactériennes, virales, parasitaires, mycosiques sont à rechercher systématiquement, et à traiter. Faites un traitement contre les oxyures, si vous vivez avec des animaux ou des enfants.
* Détendez-vous.
* Des études ont montré que le yoga pouvait être considéré comme un traitement efficace de l’allergie.
* En cas d’échec, demandez conseil et faites une cure thermale,
* Ayez sur vous une carte d’allergique. En cas d’antécédents d’œdèmes, demandez à votre médecin s’il est nécessaire que vous ayez en permanence avec vous une ampoule auto-injectable d’adrénaline ou d’autres médicaments d’urgence.
* En cas d’amélioration, au bout d’un an ou deux, vous pouvez essayer de réintroduire les aliments auxquels vous étiez allergiques, mais à petites doses et sous surveillance, en adoptant, au départ, une alimentation plutôt hypoallergénique.
Les allergies rebelles
En cas d’allergie rebelle, utilisez les règles du régime hypo-allergénique.
Ce régime est très strict, il correspond à la difficulté d’identifier l’aliment sensibilisant, d’autant que les polyallergies sont multiples.
Seuls sont autorisés les boissons et les aliments suivants:
— Boissons : eau, café léger, thé léger, jus de pomme, limonade, vin en quantité très modérée.
— Fruits : tous les fruits, dès lors qu’ils sont cuits. Sont autorisés crus, chez celui qui n’a pas d’allergie pollinique : les pommes, les pêches, les poires, le raisin. La banane pourra être consommée crue s’il n’y a pas d’eczéma constitutionnel. Les fruits seront lavés et épluchés.
— Les légumes : tous, dès lors qu’ils sont cuits, à l’exclusion des tomates, des céleris raves et des épinards. Sont permis, crus : la betterawe, le chou rouge, la laitue bien lavée. De même que les légumes en conserMe.
— Les viandes : dinde, agneau, lapin (sauf les abats).
— Le pain sera bien cuit, et consommé en quantité modérée (100 g par jour).
— Les graisses : beurre cru, huiles végétales de tournesol, de maïs, d’olive, d’arachide.
— La cuisine et les cuissons ne seront effectuées qu’à la maison. Les plats en inox sont à éviter, du fait de leur teneur en inox/nickel.
En cas d’eczéma, excluez les bananes. En cas d’allergie au pollen, pensez à supprimer les pommes, les poires, les raisins, les pêches.
Vidéo : La prévention des allergies alimentaires
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La prévention des allergies alimentaires
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