La préparation du futur athlète
La préparation psychologique du sportif de haut niveau, la qualité de son entourage, de l’entraîneur et de sa pédagogie, ne sont pas à dissocier du travail physique et diététique de fond. Avec l’expérience des années, la préparation de l’athlète devient plus complète et plus globale. Il devient par ailleurs difficile de combiner plusieurs activités différentes pour obtenir le meilleur résultat souhaité.Les techniques de relaxation, basées sur les exercices respiratoires, effectuées pendant la préparation en inter-saison, avant une compétition ou le jour même des compétitions, sont de plus en plus pratiquées. Elles favorisent le relâchement musculaire surtout chez les gens nerveux, et secondairement la concentration, permettant de ne pas disperser ses énergies.Les massages relaxants exécutés par un kinésithérapeute participent aussi à cette technique. Il en est de même de certaines techniques de sophrologie.
La sophrologie
La sophrologie est née dans les années soixante de la réflexion d’un professeur de médecine espagnol, Alfonso Caycedo, puis de celle du docteur Abrezol, sur les effets de la concentration et de la méditation très en vogue dans les pays asiatiques. Cette technique repose sur la concentration ; le sujet apprend à visualiser la position de son corps dans l’espace, à percevoir et à relâcher les tensions musculaires et finalement à entrer dans un autre monde. Du point de vue purement physiologique, on enregistre une diminution de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque, du taux de cholestérol, une normalisation de la respiration, etc. Ensuite on tâche d’orienter les pensées du sujet vers un but spécifique, que ce soit une prise de conscience des forces de pesanteur, les transferts de chaleur, les rythmes de la respiration ou de la circulation du sang pour le bienfait d’une meilleure concentration et efficacité sur le terrain. Cette technique sert aussi à exorciser les problèmes qui hantent la vie de nombreux sportifs de haut niveau : la peur de mal faire, d’être éliminé, d’être ridicule, de tomber, de se faire mal… Le sportif vit l’événement les jours qui précèdent la compétition, et le revit maintes fois. Cette projection fabulatrice dans le temps permet d’affronter l’avenir et d’arriver le jour de la compétition «gonflé à bloc» et ambitieux. Un autre principe de cette technique est de ne jamais éprouver de regrets. Ce n’est pas une «recette miracle» car les techniques de préparation psychologique diffèrent d’un sportif à l’autre.
L’aspect technique du sport
Outre cette préparation psychologique qui est encore un peu du do- maine «artisanal» et propre à chaque sportif, les préparations de fond plus anciennes sont aussi primordiales. Mis en avant, le travail technique reste fondamental. La qualité de l’entraîneur, sa pédagogie, sont autant d’éléments qui permettront au sportif de mieux comprendre le geste en lui-même pour en obtenir le meilleur rendement. Quel que soit le sport exercé, l’écoute, l’enregistrement de l’expérience des autres sont fondamentaux.L’humilité dans ce contexte est de bon ton. Le bon geste ou la succession des gestes permet aussi de développer les muscles spécifiques au meilleur rendement du mouvement. Les entraînements doivent être de l’ordre de deux à trois séances par semaine au minimum, voire quotidiens, d’une durée d’au moins deux à trois heures, après, naturellement, s’être correctement échauffé. Les entraînements sont souvent variables d’un jour à l’autre, alternant musculation, détente, technique pour ne pas se saturer moralement ou perdre sa motivation. Il ne faut pas rechigner à travailler plusieurs fois le même geste ou certaines parties de ce geste (la course, le saut, le shoot, la coordination avec les partenaires,etc).
Le travail physique
Selon le type de compétition et les différents championnats, la saison est de plus en plus longue et la préparation hivernale de plus en plus courte. Il est certain que la préparation physique doit être adaptée au sport considéré et se faire sous couvert médical avec des bilans répétés.
Le bilan médical
Ce qui suit représente plutôt des généralités sur ce que pourraient être des conseils de base, communs à toutes les disciplines. Un bon interrogatoire fera préciser les antécédents médicaux, les différents accidents ou problèmes qui ont pu survenir lors de la saison,si cela n’a pas déjà été fait auparavant. Ces éléments orienteront l’examen clinique et les éventuelles explorations complémentaires qui seront la base du traitement et qui conditionneront les différentes préparations pour la saison à venir.
Les bilans d’effort
La préparation physique est conditionnée, dans un premier temps, par les bilans médicaux et d’effort (estimation du V02 max sur tapis roulant ou bicyclette, techniques de mesure pour le sportif afin d’apprécier la qualité de son état physique et de résistance physique de base). Lors d’un second test, elle vise à estimer sa progression et donc la qualité de l’entraînement qu’il a subi. Il est important de commencer, par exemple, par «réparer» un genou avant d’ordonner un programme de footing. Certains sports développent une musculature spécifique, qui parfois, par son excès, peut engendrer des douleurs musculaires. Il est bon dans ce cas d’envisager soit une rééducation spécifique «d’équilibrage» soit la pratique d’un sport complémentaire, telle la natation en dos crawlé. Le but est d’égaliser les masses musculaires qui conditionnent un mouvement et son contraire.
Cela dépend donc bien souvent d’une prescription médicale. Indépendamment de cet aspect, la préparation physique repose sur la pratique du footing, du vélo (VTT ou de piste), de la musculation et surtout sur le travail spécifique d’endurance et de performance lors de l’exercice du sport lui-même.
On conseillera à ce moment-là un rythme de préparation avec un travail situé à la limite du seuil aérobie-anaérobie. Le but, par le biais du travail physique, est de repousser ce seuil le plus loin possible afin d’améliorer l’endurance, d’une part, mais pas trop non plus, pour laisser au sportif la possibilité et les moyens d’accélérer, même en fin de partie. En effet, un travail de résistance trop important a tendance à transformer les capacités physiques en «moteur diesel» avec des possibilités d’accélération remarquablement absentes.
La course à pied
Le footing doit durer au moins de quarante- cinq minutes à une heure et comporter des difficultés qui font varier le rythme cardiaque (nombre de pulsations par minute). Il est important de partir doucement après un bon échauffement puis de savoir parvenir rapidement à un rythme de 140- 150 pulsations. Dans la deuxième partie du footing, il faut faire ce que l’on appelle de «l’intervalle training», c’est- à-dire des accélérations au maximum des possibilités sur 80-100 mètres (pouls à 160- 180), puis pendant un temps équivalent, ralentir le rythme sans marcher puis recommencer plusieurs fois sur des distances qui, au fil des séances d’entraînement, doivent augmenter. Compter une dizaine de fois ce changement de rythme puis finir par un footing simple en accélérant doucement jusqu’à l’arrivée. Il est bon de prendre son rythme cardiaque plusieurs fois pour apprécier bien sûr l’état de sa forme mais surtout ses capacités de progression et de récupération (rapidité avec laquelle le pouls redescend vers 80-100).
Le vélo (VTT ou piste)
Le but est le même qu’avec le footing, et le vélo est pratiqué avec les mêmes modalités, tout en sachant que l’important n’est pas le nombre total de kilomètres parcourus mais le rythme et la vitesse avec lesquels ceux-ci sont effectués. Il faut varier les plaisirs et savoir accélérer en côte, rouler en groupe et favoriser l’esprit de compétition avec des sprints intermédiaires et des périodes tranquilles. Sur la piste, il faut tenir au moins du 20 à 25 km/h de moyenne et en VTT du 14-15 km/h au minimum.
La musculation
Certains la travaillent beaucoup, d’autres moins, mais il ne faut pas la négliger. Les besoins sont variables d’un sportif à l’autre et d’un sport à un autre. Il faut vraiment travailler la musculation segment de membre par segment de membre, être systématique et symétrique dans l’effort des muscles agonistes et antagonistes (c’est à dire extenseur et fléchisseur de l’avant-bras sur le bras par exemple), en privilégiant ceux particulièrement sollicités par le sport considéré. Les exercices doivent être répétitifs et toniques avec des charges à 80 % de la capacité maximale, mais en effectuant des séries rapides. Ceci a pour but de favoriser le développement explosif plutôt que le volume du muscle. Naturellement, il faut suivre une progression et noter les progrès sur un carnet, en sachant que le but n’est pas de devenir un haltérophile.
L’échauffement et l’étirement
Dernier point pas moins important, réchauffement a pour but de préparer les muscles mais aussi les tendons aux efforts qui vont leur être demandés. Tous les mouvements de gymnastique conviennent à condition de solliciter les principales masses musculaires des jambes (ciseaux, pédalage en position couchée, petit footing), du dos (flexion, extension, rotations, inflexions latérales), des bras et des épaules (moulinets, étirement). Il est certain que la tension psychologique, avant un départ, ne facilitent pas les choses. Il sera bon de travailler, dans les 15 minutes précédant l’épreuve, le stretching qui détend et surtout étire les muscles et leurs tendons, sans pour autant consommer d’énergie (s’y habituer lors des entraînements). Cet échauffement les rend plus élastiques en les prémunissant des pathologies tendino- musculaires rencontrées sur un muscle insuffisamment chaud…
Une réponse pour "La préparation du futur athlète"
Rien à ajouter, merci pour cet article très complet sur la préparation sportive.